L’avionneur brésilien Embraer a annoncé une perte nette de 209,8 millions de dollars au quatrième trimestre 2019, terminant l’année largement dans le rouge, avec une perte cumulée de 322,3 millions de dollars.
Troisième fabricant mondial d’avions après Airbus et Boeing, Embraer a livré 89 avions commerciaux et 109 jets d’affaire l’an dernier, des chiffres en accord avec les objectifs fixés au préalable. Mais le constructeur brésilien a indiqué qu’il lui était impossible de faire des prévisions pour 2020 en raison de l’impact dévastateur de la crise sanitaire du coronavirus sur l’industrie aéronautique, et plus particulièrement sur les compagnies aériennes.
“Nous vivons des temps de grande incertitude depuis le début de la pandémie“, a déclaré jeudi son directeur financier, Antonio Garcia, lors d’une téléconférence avec des investisseurs. “Nous dévoilerons nos objectifs dès que nous aurons plus de visibilité“, a-t-il ajouté. De nombreuses compagnies aériennes avaient demandé le report de certaines commandes, mais aucune n’avait été annulée.
Embraer est engagé dans un long processus de fusion avec l’américain Boeing. L’accord prévoit que Boeing prenne le contrôle des activités civiles d’Embraer pour 4,2 milliards de dollars, ce qui lui permettra de contrôler 80% du capital du nouveau groupe. Les 20% restants seront détenus par la compagnie brésilienne. La fusion aurait dû être conclue fin 2019, mais a été reportée à plusieurs reprises dans l’attente de l’approbation de l’autorité de la concurrence européenne (le Brésil et les Etats-unis ont déjà donné leur feu vert).
Maillekeul Jacksonne a commenté :
30 mars 2020 - 10 h 05 min
Ça sent le roussi pour Embraer… En résumé, Boeing, qui est en perte et demande une aide importante à l’état américain, va racheter pour 4,2 milliards une autre entreprise en perte financiàre. La remontée de pente risque d’être très longue…
Mais... a commenté :
30 mars 2020 - 14 h 08 min
Mauvais temps pour les constructeurs.
Bombardier a bien fait de quitter ce monde avant la crise ils aurait sombré. Embraer ça va être très compliqué pour eux quand on voit le Chicago Boy à la tête de l’économie au Brésil.
Airbus et Boeing sont intouchable. Il est déjà annoncé que Boeing va se faire aider par l’Oncle Sam et Airbus va se faire aider par la France et l’Allemagne aussi.
Paulo33 a commenté :
30 mars 2020 - 16 h 59 min
Plus précisément c’est le contribuable US qui vole au secours d’Embraer par Boeing interposé avec la bénédiction de Trump et de Bolsonaro.
Bencello a commenté :
30 mars 2020 - 18 h 48 min
En attendant quelques mois de plus, c’est Embraer qui aurait eu l’opportunité de racheter Boeing.
On imagine la motivation toute relative de Boeing pour racheter des programmes un constructeur avec des produits techniquement dépassé, non rentables.
Boeing serait-il vraiment malheureux que l’Europe s’oppose au rachat, ou le conditionne drastiquement?
Les deux parties ont définitivement eu le nez creux.
Boeing voulait racheter des parts de marché à vil prix, Embraer voulait un investisseur pour ses développements futurs… Chou blanc pour les deux !!
Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour donner l’illusion de faire jeu égal avec Airbus.
Encore une fois c’est l’européen qui, par ses initiatives (A320neo, Bombardier…), fait courir un Boeing derrière lui. Le problème c’est que quand on est pas entrainé, et qu’on triché pour les qualifications, on se met vite dans le rouge.
Mais... a commenté :
30 mars 2020 - 19 h 05 min
Bombardier a vendu les CSeries à Airbus surtout parce que sinon c’était la faillite.
Sinon je vois pas en quoi les E2 sont déjà dépassé…
Paulo33 a commenté :
30 mars 2020 - 21 h 45 min
Faillite provoquée par l’Oncle Sam en surtaxant ces avions Canadiens pour leur fermer le marché US ce qui a été contrecarré grâce à l’usine de Mobile d’Airbus !
Côté E2 personne n’a eu besoin de mettre des taxes vu le manque chronique d’acheteurs…
Mais... a commenté :
31 mars 2020 - 1 h 45 min
Pas que Bombardier a perdu beaucoup d’argent avec les CSeries depuis l’explosion d’un moteur P&W pendant les test ce qui l’a empêché de participer au salon de Farnborough. D’ailleurs ils ont bradé aussi le secteur ferroviaire ultra-rentable.
La taxation de l’Oncle Sam du CSeries n’a été que le clou final dans le cercueil de Bombardier. Dommage qu’un constructeur disparait et qu’Embraer va suivre dans pas longtemps.
En espérant que Comac réussi son coup et qu’un troisième acteur émerge à côté d’Airbus et Boeing (comme McDonnell Douglas à l’époque) c’est une chose saine pour la concurrence.
Paulo33 a commenté :
31 mars 2020 - 8 h 46 min
Le C919, tout comme le MC21, sont des programmes d’Etats et on ne peut pas parler de “saine concurrence”.
Mais... a commenté :
31 mars 2020 - 14 h 12 min
@Paulo33 l’A300 était quoi ? Un programme d’Etat.
Boeing prend une direction clairement vers un constructeur d’Etat.
Mitsubishi bénéficie du soutient de l’Etat japonais.
Bombardier a été soutenu par l’Etat canadien.
L’aviation civile sans soutient étatique fonctionne pas. On l’a vu avec Boeing qui a cherché l’argent le résultat c’est un MCAS foireux.
Paulo33 a commenté :
31 mars 2020 - 20 h 59 min
Oui, tous ces constructeurs bénéficient du soutien de leurs états respectifs mais la concurrence entre eux a encore du sens par contre COMAC est une pure entreprise d’état qui n’est en réalité soumise à aucune contrainte de concurrence et c’est gère mieux côté russe avec le consortium UAC. Ces programmes ont en commun de n’avoir que des compagnies de ces états comme clients. Il faut remonter au programme Concorde, qui a permis la création d’Airbus, pour trouver un niveau équivalent d’implication.
Mais... a commenté :
31 mars 2020 - 22 h 17 min
J’ai rien compris à ton message.
Aérospatiale ancêtre d’Airbus était une entreprise d’Etat aussi.
Juste plus d’acteur dans le marché = plus de concurrence = meilleure chose pour les compagnies aériennes et peut-être une meilleur chose pour nous consommateurs aussi.
Rame a commenté :
31 mars 2020 - 17 h 10 min
@Paule33 : Parce qu’Airbus et Boeing n’ont pas été des programmes d’état peut-être ? D’ailleurs la crise que traverse Boeing ne devra son sauvetage qu’à l’état.