La direction d’Air France envisage la mise en place de mesures de chômage partiel et le gel des salaires des cadres supérieurs pour faire face à la crise “d’ampleur inédite” provoquée par le coronavirus, a-t-elle annoncé dans un message adressé hier aux salariés.
“La baisse violente de notre activité nous conduit à devoir envisager la mise en place de dispositifs d’activité partielle“, a écrit la directrice générale Anne Rigail dans ce message, précisant que ces mesures concerneraient “tous les personnels d’Air France, opérationnels et supports, qui subissent une baisse d’activité“.
La compagnie française a considérablement réduit son programme de vols depuis l’émergence du coronavirus fin janvier, d’abord avec la suspension de nombreux vols vers l’Asie, vers l’Italie puis enfin vers les Etats-unis, désormais interdits aux passagers en provenance de l’espace Schengen.
“Avant l’annonce américaine, nous avions prévu pour avril une offre réduite de 30% à 40% sur long-courrier et court et moyen-courrier. Compte tenu des nouvelles restrictions annoncées chaque jour dans le monde, nous allons malheureusement devoir réviser ces prévisions à la baisse“, a précisé Anne Rigail, précisant que “cette crise, d’une ampleur inédite“, a d’ores et déjà un impact sur la trésorerie d’Air France.
Pour l’heure, l’Etat français, qui détient 14,3% du groupe aérien Air France-KLM, semble écarter l’idée de renflouer la caisse avec une augmentation de sa participation, comme l’ont rapporté Le Figaro et Les Echos. “Ce n’est pas d’actualité“, a indiqué à Reuters une source au sein du ministère des Finances. Et de préciser : “Le sujet aujourd’hui pour Air France, c’est comment passer ce moment dur avec une forte chute du chiffre d’affaires“.
Outre-manche, British Airways a annoncé qu’elle comptait supprimer des emplois face à la forte baisse de la demande. “Nous ne pouvons pas maintenir nos effectifs à leur niveau actuel“, a averti hier son président, Alex Cruz, dans un mémo envoyé aux salariés, confirmant avoir engagé des discussions avec les syndicats de la compagnie britannique pour lancer un plan de licenciement.
“Nous arrêtons de desservir des destinations et nous allons garder au sol des avions comme jamais auparavant“, a souligné Alex Cruz. Le coronavirus est “une crise d’une ampleur mondiale comme nous n’en avons jamais connue” dans le transport aérien, a-t-il assuré, évoquant une situation “pire” qu’après le 11-Septembre.
Même si la décision de Donald Trump d’interdire le territoire américain aux passagers en provenance de l’espace Schengen ne touche pas directement les Britanniques (le Royaume-uni n’est pas dans l’espace Schengen), un quart des passagers de British Airways sont des Européens de Schengen qui se rendent aux Etats-unis via les aéroports de Londres.
Mise à jour : Les Etats-unis viennent d’étendre l’interdiction d’entrée du pays aux citoyens du Royaume-Uni et de l’Irlande.
fayçalair a commenté :
14 mars 2020 - 23 h 07 min
le gel des salaires des cadres superieurs il faut etre croyant pour avaler une telle nouvelle
la liste est longue au fil des ans des agissements de cette categorie de personnel
Mais non, voyons! a commenté :
15 mars 2020 - 11 h 07 min
Il a été plus que très souvent dénoncé ici l’immensité du nombre de cadres et cadres supérieurs dans cette boite…
Du coup, on se dit que si c’est bien appliqué, un ” gel des salaires ” ( à ne pas confondre toutefois avec une baisse desdits salaires: un gel c’est juste un report d’augmentation!)…devrait représenter malgré tout une certaine somme, et même, pourquoi pas, une somme certaine..
Allez: un peu d’optimisme ne peut nuire!
philippe a commenté :
15 mars 2020 - 10 h 24 min
ils licencient mais comment feront-ils à la reprise d’activité s’ils n’ont plus de personnel qualifié sous la main? les licenciés risquent de partir dans d’autres compagnies plus prévoyantes et en manque de personnel