La compagnie aérienne Alitalia suspend à partir de ce lundi tous les vols à Milan-Malpensa et n’assurera que les liaisons intérieures à Linate, alors que le bilan de l’épidémie de Covid-19 en Italie a atteint 366 morts et plus de 7365 contaminés et que le gouvernement a placé en quarantaine près d’un quart de la population.
A partir de ce 9 mars et jusqu’au 3 avril 2020, la compagnie nationale italienne met en œuvre un « plan de réorganisation des vols » depuis et vers les deux aéroports de Milan et ceux de Venise. Tous les vols sont suspendus à Malpensa, le dernier atterrissage d’un avion d’Alitalia étant prévu à 10h40 en provenance de New York-JFK (vols AZ605). Cela concerne sa route vers Rome-Fiumicino (« d’où tous les services internationaux seront assurés »), New York, Tokyo et Malé. L’aéroport Malpensa a déjà « perdu » depuis le début de l’épidémie les avions d’Air France, American Airlines, Asiana Airlines, Austrian Airlines, Bulgaria Air, British Airways, Cabo Verde Airlines, CSA Czech Airlines, Delta Air Lines, El Al, Finnair, Korean Air, LATAM, Qatar Airways, Royal Jordanian, Ryanair, SAS Scandinavian Airlines, Singapore Airlines, Twin Jet, Turkish Airlines ou Wizz Air entre autres.
A Linate, seules les lignes intérieures d’Alitalia seront opérées durant cette période, avec réduction de fréquence à la clé. La décision affecte une quinzaine de lignes européennes dont celles à destination de Paris (CDG et Orly), Bruxelles, Genève, Luxembourg ou Londres (Heathrow et City) entre autres.
L’aéroport de Venise-Marco Polo est également concerné par la décision de la compagnie italienne ; elle ne le dessert en hiver que depuis Rome, et le nombre de rotations sera réduit.
La compagnie de l’alliance SkyTeam a précisé dans son communiqué que ce plan « fait suite aux réductions déjà entreprises par la compagnie aérienne ces derniers jours en raison de la baisse du nombre de passagers suite au nombre accru de restrictions et de la moindre propension des voyageurs à prendre l’avion ». Alitalia offre aux voyageurs concernés par la réorganisation des vols « une dispense de frais de modification pour la réservation de leur voyage ».
Rappelons qu’outre la fermeture des lignes vers Séoul et Santiago du Chili, Alitalia avait déjà annoncé le départ de sa flotte de trois avions, rendus à leurs propriétaires (son Boeing 777-300ER et deux Airbus A330-200) ; la fin de location d’au moins deux de ses sept A321 était également annoncée pour ce mois de mars, sans plus de précision.
Et l’épidémie tombe particulièrement mal, puisque ses administrateurs auraient avancé au 18 mars la date limite des dépôts de candidature à sa reprise – complète ou partielle, au lieu du 31 mai initialement annoncé (après un énième report). Placée sous « administration extraordinaire » depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, Alitalia navigue depuis entre annonces de restructuration et prédictions de faillite ; elle a terminé l’année 2019 avec une croissance de 1,7% de ses revenus passagers, et surtout a vu le nombre de clients sur les vols long-courriers augmenter de 4,7% même si son trafic global a légèrement reculé. Le nouveau prêt d’urgence dont elle a bénéficié en janvier fait désormais l’objet d’une enquête de la Commission européenne.
Mike a commenté :
9 mars 2020 - 10 h 34 min
Comme d hab la date buttoire va être repoussée et que personne s’inquiète pour AZ elle sera la dernière compagnie à toujours exister sur cette planète , même avec le coronavirus et les soucis italiens.
Merci aux aides gouvernementales à l’infini..
Une plaisanterie à l’italienne
vincent a commenté :
9 mars 2020 - 12 h 55 min
C’est pourtant le parfait moment pour lâcher Alitalia.
Le gouvernement peut facilement rejeter la faute sur le virus, et l’attention des gens est tourné vers l’épidémie…
C’est le moment…ou jamais.
Stefano De Vito a commenté :
9 mars 2020 - 15 h 00 min
Et quel serait l’avantage Vincent?
Eric a commenté :
9 mars 2020 - 17 h 34 min
Je comprends mal les raisons de la haine de pas mal d’intervenants à l’endroit d’Alitalia.
Il serait peut être utile de rappeler que les recapitalisations que l’état italien a consenti ne sortent pas de la poche des contribuables français. Contrairement à la recapitalisation d’ Air France à hauteur de 3 milliards d’euros en 1994… et des nombreuses interventions de l’état français soit pour mettre des bâtons dans les roues aux concurrents (AOM, par exemple) soit pour favoriser sa croissance (fusion avec Air Inter, par exemple).
Et peut être faudrait t’il se poser des questions au sujet des subventions accordées à Ryanair pour la desserte des aéroports régionaux, qui elles aussi, sont directement puisées au fond des poches des citoyens.
Si Alitalia (ou Air France) avaient les mêmes pratiques, peut être que leur tarifs seraient plus attractifs, et leur trésorerie plus saine.
clam92 a commenté :
10 mars 2020 - 7 h 22 min
Depuis 25 ans, les règles ont changé. La communauté européenne est passée par là!
La subvention du transport aérien par un état est interdit! Seul l’octroi de prêt sous certaines conditions est accepté.
En 1994, l’état français était l’actionnaire majoritaire d’Air France. Il a, par conséquent, assumé son rôle en recapitalisant l’entreprise. Et le règles communautaires n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.