La FAA estime que le premier vol de certification du Boeing 737 MAX après la mise à jour du logiciel anti-décrochage MCAS pourrait avoir lieu dans quelques semaines. Le MAX 10 et le NMA sont dans l’actualité, de même que les sentiments de la low cost Ryanair concernant les passagers refusant de monter à bord des monocouloirs remotorisés.

Interrogé lors d’une conférence sur l’aviation à Washington, l’administrateur de la FAA (Federal Aviation Authority) Steve Dickson a estimé que le premier vol de re-certification du 737 MAX est l’affaire de quelques semaines, sans confirmer ou infirmer la rumeur évoquant le mois d’avril. « Nous travaillons sur les dernières révisions de logiciels et problèmes de documentation, puis je pense que d’ici quelques semaines, nous devrions voir un vol de certification », a-t-il déclaré. Boeing avait précédemment annoncé que ce vol n’était « pas attendu avant avril ». Il s’agit avant tout de mettre à l’épreuve la révision du système anti-décrochage MCAS, impliqué dans les deux accidents en cinq mois qui ont fait 346 chez Lion Air puis Ethiopian Airlines et ont entrainé depuis mars dernier l’immobilisation au sol de tous les 737 MAX.

La FAA refuse toujours de fournir le moindre calendrier de certification, mais pour le CEO de la low cost américaine Southwest Airlines Gary Kelly, il faudra « environ 90 jours » entre le feu vert et la reprise des vols commerciaux. La compagnie avait reçu au printemps dernier 34 des 280 MAX 8 commandés, et attend également trente MAX 7.

Autre petite phrase entendue hier, celle du dirigeant de Boeing Commercial Aircraft Stan Deal, selon qui le futur NMA (New Midsize Aircraft, dont les compteurs ont été remis à zéro par le nouveau CEO) se concentre désormais sur un avion « quelque part entre le MAX 10 et le 787 », avec en outre une « nouvelle stratégie » pour les avions cargo de 40 à 80 tonnes et ceux de plus de 80 tonnes. Le MAX 10 vient justement d’effectuer ses premiers essais de roulage à Renton.

Côté passagers, le CEO de Ryanair Holdings Michael O’Leary a expliqué à Simple Flying que ceux qui ne veulent pas voler à bord d’un 737 MAX pourront annuler leur voyage : « Nous ne voulons pas que les passagers se sentent piégés dans un MAX. Si vous ne voulez pas monter à bord, très bien. Vous partez, récupérez votre bagage et vous pouvez être remboursé intégralement », a expliqué le dirigeant de la low cost qui attend à partir de l’automne les livraisons de 210 737 MAX 8-200 (version densifiée du MAX 8 qui accueillera 197 passagers contre 189 dans ses 737-800 ; 135 sont commandés directement chez Boeing). Une offre qui ne sera bien entendu valable qu’une fois le passager arrivé à l’aéroport, puisque la compagnie ne sait en général que la veille des vols quel appareil sera déployé sur quelle ligne. Et laissera donc le client devant un choix cornélien : voler à bord d’un MAX ou rester sur place.

Michael O’Leary en a profité pour mettre à jour ses prévisions sur les monocouloirs remotorisés : si le MAX est remis en service en juillet ou août en Amérique du Nord, « Boeing se démènera pour livrer les 450 avions en attente. Nous en avons 20. Ce seront nos 20 premiers MAX. Boeing a déclaré qu’ils accordaient la priorité aux livraisons aux plus gros clients, Southwest, Americain Airlines, Ryanair et d’autres. Je pense donc avec une certitude raisonnable que nous aurons ces avions en septembre-octobre ». Des monocouloirs en livrée Ryanair et Buzz, sa filiale en Pologne, ont déjà été photographiés à Renton.

Boeing 737 MAX : certification et passagers de Ryanair 1 Air Journal

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