La compagnie aérienne Flybe a mis fin à ses opérations mercredi soir, prenant des dizaines milliers de passagers par surprise en particulier dans les aéroports anglais. Un dépôt de bilan est prévu ce matin, quelque 2300 emplois étant menacés.
Les derniers vols de la compagnie régionale britannique ont eu lieu le 4 mars 2020 entre Edimbourg et Londres-Heathrow, et entre Manchester et sa base d’Exeter. L’annonce officielle est tombée à 3 heures du matin ce jeudi selon The Independent : Flybe « a déposé son bilan le 5 mars 2020 et Alan Hudson, Joanne Robinson, Lucy Winterborne et Simon Edel d’EY ont été nommés administrateurs conjoints ». Et ce une heure après que les passagers ayant réservé un vol pour aujourd’hui ont reçu un SMS les prévenant que tous les vols opérés par Flybe et Stobart Air « ont été annulés avec effet immédiat. Veuillez ne pas vous rendre à l’aéroport car votre vol ne sera pas opéré ». Pour les clients ayant réservé un voyage sur un vol opéré par Blue Islands ou Eastern Airways, « ceux-ci devraient continuer de fonctionner ». Le site web de Flybe n’affiche plus que la notice de fermeture.
La rumeur d’une faillite de Flybe s’était répandue mercredi soir, moins de trois mois après un nouveau sauvetage du gouvernement britannique – et un an après avoir évité une première disparition grâce à Virgin Atlantic, qui l’avait rachetée pour 2,2 millions de livres avec le groupe Stobart et le fonds américain Cyrus Capital (la nouvelle marque Virgin Connect étant lancée en octobre dernier). Les actionnaires ont depuis investi plus de 100 millions de livres dans la compagnie régionale, mais le coup de pouce fiscal de janvier n’aura pas suffit à la maintenir à flot. Les raisons de sa disparition soudaine sont sans doute à mettre sur le ralentissement du trafic aérien suite à l’épidémie de coronavirus, mais elle souffrait déjà en particulier des effets du Brexit et du prix du carburant.
Le directeur général de l’Autorité de l’aviation civile britannique (CAA) Richard Moriarty a déclaré au quotidien anglais : « C’est un triste jour pour l’aviation britannique et nous savons que la décision de Flybe de cesser les opérations sera très pénible pour tous ses employés et clients ». Le gouvernement devait de son côté publier la semaine prochaine une révision des taxes sur les billets d’avion intérieurs, dénoncée d’ailleurs par les British Airways ou autres Ryanair comme une distorsion de la concurrence. Quant au syndicat de pilotes BALPA, il a mis en cause ce même gouvernement qui « il y a six semaines, lorsque le consortium a perdu confiance, a promis un plan de sauvetage, reconnaissant apparemment à l’époque la valeur de Flybe pour l’économie régionale du Royaume-Uni ». Les pilotes, le personnel de cabine et le personnel au sol « ont fait leur travail avec brio, tandis que dans les coulisses, les propriétaires et, malheureusement, le gouvernement ont voulu partir. Le personnel de Flybe est dégoûté de cette trahison et de ces promesses non tenues ».
La plus grande compagnie aérienne régionale d’Europe assurait plus de vols intérieurs au Royaume-Uni que toute autre compagnie aérienne (38% de tous les vols intérieurs en 2019), et transportait environ 8 millions de passagers par an. Elle exploitait plus de 140 lignes desservant 10 pays à partir de 57 points de départ au Royaume-Uni et en Europe, avec une flotte de 71 appareils – 54 Bombardier Q400, deux Embraer E195, neuf E175 et six ATR. Elle était en particulier dominante dans les aéroports de Southampton, Exeter, Belfast-City ou Newquay.
Il s’agit de la quatrième faillite d’une compagnie aérienne britannique en trois ans après Monarch en octobre 2017, Flybmi en février 2019 et Thomas Cook Airlines en septembre 2019.
https://twitter.com/theonlybaldrick/status/1235336365233123328
https://twitter.com/paul180uk/status/1235343524968763392
The failure of Flybe will be a terrible blow for staff and many regional airports who rely on the airline (see below). Eastern Airlines and Blue Island who operate some routes on behalf of Flybe (eg Norwich + Guernsey) are not part of the administration and will continue flying. pic.twitter.com/jO6dX9apZB
— Joel Hills (@ITVJoel) March 4, 2020
Louis a commenté :
5 mars 2020 - 7 h 33 min
Le coronavirus va faire tomber plus d’une compagnie…
Fcb1962 a commenté :
5 mars 2020 - 19 h 05 min
Cela n’a rien à voir avec le corona virus! Arrête de dire n’importe quoi. Flybe bat de l’aile depuis pas mal de temps…..
poseidon a commenté :
5 mars 2020 - 8 h 35 min
pour les companies anglaises y a pas que le coronavirus..
y a aussi la £ qui perd de sa valeur.
les vacances en espagne vont couter plus cher..
sinon effectivement il vaut mieux privilégier une companie major européenne
car effectivement je pense surtout aux companies asiatiques.
là cà va etre l’hécatombe.
quand à celles déjà connues en difficulté avant le coronavirus.
c’est sur il vaut mieux les éviter .
A poplecci a commenté :
5 mars 2020 - 8 h 46 min
@Louis
N’importe quoi..
Les médias orchestrent la trouille et le populo tombe dans le panneau ..se gardant bien de réfléchir avant de gober et répéter des âneries.
Flybe a une gestion véreuse depuis des années, sa faillite n’est que logique. Sur les dix dernières années la boîte a été repêchée in-extremis plusieurs fois. Bon débarras..
Le?? n’a vraiment rien à voir ici.
Si la demande dans l’aérien a chuté ces dernières semaines, les décisions prises par LH SQ ElAl entre autres confirment que le virus est une opportunité pour dégraisser, et que ce dégraissage était dans les cartons depuis longtemps.
ClementAder a commenté :
5 mars 2020 - 9 h 09 min
Va-t-on rembourser le contribuable de l’argent public versé en pure perte pour nos aéroports régionaux?
@clementader a commenté :
5 mars 2020 - 9 h 29 min
Ben non..
Parce que la sacro sainte continuation de service public justifie que les impôts maintiennent en vie des structures de droit privé/para étatiques qui sans cela auraient capoté depuis longtemps.
En même temps ça occupe des copains, retraités de l’armée (au contrôle aérien), politicards de tous bords entre deux mandats etc..
L’arrogance du pouvoir s’imprime jusqu’à prétendre qu’il faille « désenclaver » tous les bleds..
Vous continuerez donc d’être sollicité..
Bencello a commenté :
5 mars 2020 - 13 h 30 min
Triste mais largement prévisible: le cumul passé et les événements récents ne pouvaient pas conduire à autre chose.
Une pensée pour les 2300 salariés, mais qui devraient rapidement trouver du travail vu le faible taux de chômage local.
Grosse perte de mobilité potentielle pour de nombreux anglais, vu le positionnement de la compagnie.
Pas sûr que les lignes en question soient reprise, et quand elles le seront (BA?), les prix devraient être orientés à la hausse.
Dégât collatéral par ailleurs, la quantité impressionnante de Q400 (54) arrivant sur le marché risque de déstabiliser De Havilland, tout nouveau propriétaire du programme…
Christine va bien, merci pour elle! a commenté :
5 mars 2020 - 14 h 54 min
L’ancienne PDG, Christine Ourmières Machin Chose qui a été débarquée il y a quelques temps, va bien: merci pour vous être inquiétés d’elle. Elle a retrouvé un poste confortable..mais pas dans l’aviation cette fois ci!
Comme quoi, être débarqué par le Conseil d’administration juste un peu avant la catastrophe finale n’est pas toujours synonyme de catastrophe personnelle: voilà une nouvelle plutôt bonne, non?, qui apportera du baume au coeur d’un certain ex-PDG d’une grande entreprise aéronautique du nord-ouest américain!
Merci ! a commenté :
5 mars 2020 - 16 h 34 min
Merci pour ces bonnes nouvelles ! Nous étions tous inquiets pour Kiki..
Quelle bonne chose qu’elle ait pu retrouver un bon job pas trop fatiguant et très bien payé, même si elle plante la boîte! Ça sert d’avoir des amis bien placés.
Je pensais qu’elle allait lancer une start-up en stratégie du développement avec Anne Marie Idrac.
Corona fraiche a commenté :
5 mars 2020 - 17 h 28 min
Flybe battait de l’aile depuis un moment. La crise dans le transport aérien a eu raison d’une compagnie déjà en mauvaise posture bien avant le début de l’épidéme. Comme de coutume avec un virus ce sont le plus faibles qui trinquent.
Si d’autres compagnies devaient disparaitre ces prochaines semaines cela serait au grand bénéfice de ceux qui auront resisté et qui en plus profitent de la baisse actuelle du prix du carburant pour augmenter leur couverture.
Patricia De Marsilly a commenté :
26 avril 2020 - 5 h 51 min
punaise la France va mal!les gens sont méchants! C’est obligé de répondre méchamment comme ça ? Décidément même dans l’aérien il y a vraiment des sales personnes.
Je me casse de là.