La compagnie aérienne Alitalia va mettre fin à ses routes vers Séoul et Santiago du Chili, et rendre à leurs propriétaires un Boeing 777-300ER et deux Airbus A330-200 pris en leasing.
Si elle a appris à la dernière minute l’annulation de la grève du contrôle aérien prévue en Italie ce 25 février 2020 (trop tard pour réinstaurer les plus de 300 vols annulés), et ne fait plus face à la concurrence d’Air Italy ou Ernest Airlines, la compagnie nationale italienne reste dans une situation compliquée. Elle a annoncé mardi la fin au 30 mars des vols entre sa base à Rome-Fiumicino et l’aéroport de Santiago du Chili-Arturo Merino Benitez, qu’elle devait opérer sans concurrence cinq fois par semaine durant la saison estivale. Et dès le 10 mars, les quatre rotations hebdomadaires entre Rome et Seoul-Incheon sont elles aussi supprimées ; elle y est face à sa partenaire dans l’alliance SkyTeam, Korean Air, et à Asiana Airlines.
Alitalia expliquait hier que la suppression de ces deux destinations était due à leur « faible performance économique », et sans rapport dans le cas de la Corée du Sud avec l’épidémie du coronavirus Covid-19 qui sévit dans le pays. D’après le Corriere della Sera, Alitalia perdait 8 et 12,7 millions d’euros par an respectivement sur les lignes vers le Chili et la Corée du Sud, soit 76.000 euros par jour dans l’ensemble.
Côté flotte, Alitalia va se séparer de trois gros porteurs: son unique Boeing 777-300ER (EI-WLA), qui lui coûtait environ 675.000 euros par mois, sera rendu en juin à la société de leasing AerCap, tandis que deux de ses quatorze Airbus A330-200 (environ un million d’euros par mois) seront retournés en mai et juin à son actionnaire Etihad Airways. Sa flotte long-courrier comptera alors 23 avions, douze A330-200 et onze 777-200ER. La fin de location d’au moins deux de ses sept A321 est également annoncée pour le mois prochain, sans plus de précision.
Continuant sa route entre annonces de restructuration et prédictions de faillite, la compagnie italienne avait terminé l’année 2019 avec une croissance de 1,7% de ses revenus passagers, et surtout a vu le nombre de clients sur les vols long-courriers augmenter de 4,7% même si son trafic global a légèrement reculé. La décision sur sa restructuration a été reportée pour la énième fois au 31 mai, avec à la clé un nouveau prêt d’urgence. Elle est placée sous « administration extraordinaire » depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways.
Loracle a commenté :
25 février 2020 - 12 h 43 min
Ca sent de plus en plus le sapin pour Alitalia avec la baisse de capacité tant sur le LC que sur le MC.
Comment expliquer la différence de tarif entre 1 B777 & 1 A330
??? a commenté :
25 février 2020 - 14 h 27 min
Question des tarifs de location, moi j’ai compris qu’il s’agissait de 675.000€/mois pour UN B777 et 1 million d’€/mois pour DEUX A330…mais peut être ai-je mal décodé l’article.
Canadair13 a commenté :
25 février 2020 - 13 h 41 min
Cette compagnie est pire que les Feux de l’amour, des rebondissements sans fins, prêts d’urgence en prêts d’urgence qui ne résolvent en rien la situation…
Certains critiquaient AF, à tors ou à raison j’en sais rien, mais la on a trouvé pire…
Bencello a commenté :
25 février 2020 - 16 h 43 min
Pour filer la métaphore cinématographique, on peut parler de “Urgences” s’étant transformé en “flying dead” pour cette compagnie.
Quand les politiques italiens auront le courage de débrancher la perfusion… Le caractère éphémère des mandats politiques transalpins permet d’en douter fortement.
Le coronavirus ne va pas aider à un hypothétique redressement, laminant le peu de LC restant à la compagnie.