Avec l’acquisition de 49% du groupe GMR Airports, présent en Inde, aux Philippines et en Grèce, le Groupe ADP crée le premier réseau mondial d’aéroports. Il a en outre remporté une concession de 25 ans pour le développement et le financement de la modernisation et l’extension de l’aéroport de Conakry.
En plein processus de privatisation, le Groupe ADP a annoncé le 20 février 2020 la signature d’un accord portant sur le rachat, « sous certaines conditions », d’une participation de 49% de GMR Airports. L’opération se déroulera en deux étapes selon son communiqué : une première étape sera réalisée « dans les prochains jours » pour une participation de 24,99%, tandis que la seconde étape, pour 24,01%, est soumise « à certaines conditions règlementaires, notamment l’obtention des autorisations administratives habituelles dans ce type de projet en particulier de la part de la Reserve Bank of India ». La transaction se conclura dans les prochains mois, le prix d’acquisition ayant été arrêté à environ 107,8 milliards d’INR, soit environ 1,36 milliards d’euros ; elle sera financée par la trésorerie d’Aéroports de Paris « et, le cas échéant, par recours à l’emprunt ». Le Groupe ADP devant bénéficier de droits de gouvernance « très étendus », incluant la présence au conseil d’administration de GMR Airports du même nombre de membres que GMR Infrastructure Limited. Groupe ADP disposera également de la possibilité de nommer des positions clés prédéterminées au sein de GMR Airports.
GMR Airports, groupe aéroportuaire indien de premier plan dans une région en plein essor, dispose d’un portefeuille d’actifs de classe mondiale comportant sept aéroports dans trois pays (Inde, Philippines et Grèce) ainsi qu’une filiale de management de projets (‘GADL’). Trois des sept aéroports sont opérés par GMR Airports : il s’agit des aéroports internationaux de Delhi et Hyderabad en Inde (consolidés par intégration globale dans les comptes de GMR Airports) et de l’aéroport de Mactan Cebu aux Philippines (consolidé par mise en équivalence dans les comptes de GMR Airports). Ils ont accueilli 102 millions de passagers en 2019[1] soit une hausse de +8,4% par rapport à l’année fiscale précédente. Les quatre autres aéroports qui ont accueilli 22 millions de passagers en 2019, sont soit en cours de développement (Goa, Héraklion) soit gagnés aux enchères (Nagpur, Boghapuram) ; ils seront exploités par GMR Airports une fois les travaux terminés. Lors de l’exercice fiscal conclu le 31 mars 2019, GMR Airports a enregistré un chiffre d’affaires global de 715 millions d’euros et un EBITDA de 205 millions d’euros. Les aéroports de Delhi et Hyderabad sont neutres en carbone, souligne au passage le gestionnaire français.
Cette acquisition s’inscrit « dans la stratégie de développement international du groupe exposée lors de la journée investisseurs du 5 avril 2019 », qui se fonde notamment sur l’acquisition « de clusters dans des régions à l’économie et au trafic aérien dynamiques ». Portée par la très bonne dynamique économique, la croissance du trafic aérien en Inde entre 2018 et 2038 est attendue selon l’IATA en hausse de +6,5% en moyenne annuelle, dont une croissance du trafic international de 6,7%. L’opération financière s’accompagne de la conclusion d’un partenariat industriel stratégique avec GMR sur « le développement des activités aéronautiques, les commerces, les services informatiques, l’hospitalité, l’innovation et l’ingénierie ».
Avec trois plateformes de développement de premier plan – Groupe ADP, TAV Airports et GMR Airports – cette opération conduit à créer le premier réseau mondial d’aéroports. Augustin de Romanet, Président-directeur général d’Aéroports de Paris – Groupe ADP, a déclaré : « Nous partageons avec la famille GMR une vision de long terme et la culture du partenariat. Cette acquisition s’accompagne d’un partenariat industriel solide et permet au Groupe ADP de forger, deux ans après la prise de contrôle de TAV Airports, un réseau mondial unique d’aéroports, doté d’une expertise industrielle forte et d’une capacité de développement puissante. Relais de croissance à moyen et long terme, cette acquisition est une prise de position transformante pour le groupe dans un des pays les plus dynamiques et les plus prometteurs d’Asie ». GM Rao, Président du groupe GMR, a ajouté : « Le partenariat avec le Groupe ADP est en ligne avec l’orientation stratégique de GMR de devenir un exploitant et développeur aéroportuaire global. Nous avons pour mission de concevoir les aéroports du futur en se focalisant sur l’expérience des passagers en s’appuyant sur des technologies optimisées tout en offrant des installations de qualité supérieure. Avec le Groupe ADP, GMR aura un accès plus fluide aux marchés internationaux, ouvrant ainsi de nouvelles voies de développement ».
Le Groupe ADP a d’autre part annoncé avoir signé le 17 février avec la République de Guinée et Africa50 la convention de concession de 25 ans pour le développement et le financement de la modernisation et l’extension de l’aéroport international de Conakry-Gbessia. Aux termes du pacte d’actionnaires signé au début du mois, les trois partenaires se sont engagés à prendre une participation dans la nouvelle compagnie qui portera le projet, la Société de gestion de l’aéroport de Gbessia (SOGEAG) dont le capital est réparti comme suit : 34% pour la République de Guinée, 33% pour Africa50 et le Groupe ADP chacun. Le projet comprend la construction et l’exploitation d’un nouveau terminal pour les passagers domestiques et internationaux et les infrastructures afférentes : une nouvelle aérogare pour le fret, une aire de stationnement, la rénovation et l’extension de la piste et des voies de circulation principales.
Le nouveau terminal aura une capacité d’un million de passagers, afin de répondre aux prévisions de trafic à l’horizon 2031. La première phase du projet, dont l’investissement s’élève à près de 120 millions d’euros, devrait démarrer cette année.
Le Groupe ADP, l’un des leaders mondiaux du développement et de l’exploitation aéroportuaire, apportera son savoir-faire en matière d’opérations aéroportuaires. Africa50, plateforme panafricaine d’investissement en infrastructures, apportera son expertise en termes de développement et de financement de projets, et assurera la liaison entre les investisseurs privés et le Gouvernement de Guinée, l’un de ces États actionnaires. Ce projet « permettra de moderniser et d’accroître davantage les niveaux de service, de sûreté et de sécurité offerts aux passagers, tout en engendrant une croissance de l’activité économique, et en étant particulièrement attentifs aux enjeux environnementaux. L’objectif étant d’obtenir la certification OACI de l’aéroport peu après l’achèvement du nouveau terminal passagers ».
Frederic BARON a commenté :
22 février 2020 - 10 h 16 min
Voila comme t se débarasser d’une “pépite” qui appartient aux citoyens Français. Le racheteur fera comme les chinois à Toulouse , c’est à dire tout pour les actionnaires et les déficits pour l’Etat Français . Bonne pioche. Après les autoroutes, les aéroports , puis les ports et bientôt les barrages, vendez vendez. ” Oh Ministres intégres , conseillers vertueux , Voila votre façon de servir serviteurs qui pillaient la nation”
Just Biou a commenté :
22 février 2020 - 11 h 54 min
Oui, vendez, vendez.
Monsieur Vinci, on vous propose le Château de Versailles pour un bon prix et on vous met le Mont St Michel dans votre panier en prime de bienvenue.
En revanche, le démantelement de Fessenheim vous n’aurez pas à vous en occuper; c’est le contribuable qui s’en charge et qui paie la facture.
Clément Lazzerini a commenté :
22 février 2020 - 21 h 22 min
Vous racontez n’importe quoi… c’est affligeant. Vous n’avez que Toulouse comme exemple ? Mais bizarrement vous ne parlez jamais de Lyon, Nice, Nantes, respectivement 3e et 4e aéroports français et 1e aéroport français pour la croissance (pour Nantes). C’est quand même absurde d’être fermement contre une privatisation sachant qu’ADP fait plus de la moitié de son chiffre en privatisation des aéroports à l’étranger…