La compagnie aérienne Air Canada a présenté ses résultats financiers annuels, marqués par un bénéfice net de 1,476 milliards de dollars canadiens contre 37 millions en 2018, et ce malgré l’indisponibilité d’environ le quart de sa flotte de monocouloirs. Mais l’absence des Boeing 737 MAX et l’épidémie du coronavirus Covid-19 placent ce début d’année 2020 « sous le signe de l’incertitude ».
Avec un bénéfice net d’environ 1 milliard d’euros, la compagnie nationale canadienne peut parler des solides résultats : elle a battu un record de revenus à plus de 19 milliards CA$ (+6,6%), sur une offre n’ayant progressé que de 1,8% (au lieu des 4,8% initialement envisagés), et affiche « un niveau record de liquidités non soumises à restriction ». Le bénéfice d’exploitation atteint 1,65 milliards de CA$ (154 millions de plus que l’année précédente), et le rendement unitaire pour l’ensemble du réseau a progressé en partie « en raison de la contraction de la capacité imputable à l’interdiction de vol visant les 737 MAX de Boeing, ainsi que de l’amélioration globale du contexte tarifaire, surtout en Amérique du Nord ». Air Canada a aussi annoncé un bénéfice avant intérêts, impôts et dotation aux amortissements (BAIIDA) de 3,636 milliards de dollars canadiens, en hausse de 13%, avec une marge de 19%.
« Ces résultats attestent la capacité d’Air Canada de surmonter les obstacles de taille ainsi que l’engagement indéfectible de ses 37.000 employés, qui ont su prendre soin de notre clientèle dans un contexte opérationnel extrêmement épineux. Étant donné cette conjoncture, je suis particulièrement fier que nous ayons réussi à dégager des résultats conformes à nos perspectives à l’égard des mesures financières clés pour l’exercice. La discipline dont nous avons fait montre a été récompensée, puisque notre action a affiché un rendement de 87% en 2019 », a déclaré dans un communiqué Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada.
« À en juger par notre agilité et notre solidité en 2019 », le dirigeant se dit convaincu que « nous tirerons parti avec brio » des opportunités de la compagnie de Star Alliance telles que le nouveau programme de fidélisation ou l’acquisition de Transat AT, les deux devant être finalisés cette année – qui ne commence pas sous les meilleurs auspices. « Nous entamons 2020 sous le signe de l’incertitude, du fait de l’interdiction de vol qui continue de frapper les appareils 737 MAX de Boeing et des contraintes qui s’ensuivent, outre les risques économiques et géopolitiques ainsi que les suspensions de liaisons aériennes découlant de l’éclosion du virus Covid-19 », a rappelé M. Rovinescu.
Les perspectives d’Air Canada pour le premier trimestre et l’exercice 2020 en ce qui concerne la croissance du BAIIDA (« légère augmentation ») et celle de la capacité (« entre 1% et 2% ») tiennent pour acquis que les services à destination de la Chine continentale et de Hong Kong reprendront pleinement d’ici le troisième trimestre de 2020, et que la remise en service des 737 MAX « s’effectuera graduellement à compter de la fin du troisième trimestre de 2020 ».
La compagnie aérienne espérait disposer de 36 737 MAX 8 l’année dernière, mais n’en a reçu que 24 sur les 50 attendus (plus onze MAX 9) – tous étant de toute façon cloués au sol depuis mars dernier et les deux accidents ayant fait en cinq mois 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines. Elle a d’ailleurs souligné pour l’année 2019 « l’accroissement des coûts liés aux appareils de remplacement, et le maintien des charges d’exploitation courantes, notamment la dotation aux amortissements et les charges salariales liées aux pilotes, qui continuaient d’être engagées à l’égard des appareils » même s’ils étaient interdits de vol.
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