La compagnie aérienne low cost Ryanair a dégagé au troisième trimestre un bénéfice de 88 millions d’euros, en raison d’un trafic plus fort que prévu durant les vacances de Noël et du Nouvel An. Elle maintient ses prévisions de résultat annuel.

Après la perte de 66 millions d’euros enregistrée au T2, la spécialiste irlandaise du vol pas cher est ses filiales en Pologne, en Autriche et à Malte sont de retour dans le vert. Les revenus du T3 ont augmenté de 21% à 1,91 milliard d’euros, sur un trafic ayant progressé de 6% pour atteindre 35,9 millions de passagers. Le chiffre d’affaires par client (recette unitaire) a augmenté de 13% grâce à une hausse de 9% des tarifs, tandis que les revenus accessoires ont augmenté de 28% à 0,72 milliard d’euros « car de plus en plus de clients choisissent les services d’embarquement prioritaire et de siège préféré ».

La facture de carburant de Ryanair a augmenté de 14% (+83 M €) à 0,7 milliard d’euros en raison de la hausse des prix et de la croissance du trafic de 6%. Hors carburant, les coûts unitaires ont augmenté de 1% « en raison de l’augmentation du personnel (augmentation de la rémunération des pilotes, des ratios d’équipage plus élevés car les démissions de pilotes ont ralenti à presque zéro) et des coûts de maintenance (avions plus anciens restant plus longtemps dans la flotte en raison des retards de livraison du Boeing MAX) ». La low cost souligne au passage la diminution des coûts de compensation au titre de l’UE261, en raison d’une meilleure ponctualité.

Ryanair Holdings : un bénéfice au T3 grâce à Noël 1 Air Journal

©Ryanair

Les compagnies aériennes du Groupe poursuivent leur croissance : au troisième trimestre, Buzz a augmenté sa flotte à 32 Boeing 737-800 et s’est étendue hors de Pologne avec de nouvelles bases à Prague et à Budapest (sa flotte devrait atteindre 50 appareils cet été, dont sept dédiés aux vols charter en Pologne). Lauda « continue de sous-performer avec des tarifs beaucoup plus bas que prévu, malgré une forte croissance du trafic et des facteurs de charge élevés ». Comme annoncé le 10 janvier, cela est le résultat direct d’une intense concurrence sur les prix avec les filiales de Lufthansa en Allemagne et en Autriche. La direction de Lauda met en œuvre « un nouveau plan de réduction des coûts », et améliore la pénétration des produits auxiliaires. Sa flotte passera de 23 à 38 Airbus A320 d’ici l’été, avec une capacité accrue à Vienne et une nouvelle base à Zadar. Malta Air poursuit sa forte croissance et a « repris les bases françaises, allemandes, italiennes et maltaises du Groupe ». Sa flotte passera à 120 appareils d’ici l’été.

Ryanair DAC (Irlande) a vu sa flotte réduite à 360 monocouloirs Boeing au troisième trimestre, alors que Buzz et Malta Air ont repris plus d’opérations aériennes pour le Groupe. «  Malheureusement », les retards de livraison des Boeing MAX ont obligé Ryanair DAC à fermer un certain nombre de bases d’hiver déficitaires, ce qui a entraîné des licenciements en Espagne, en Allemagne et en Suède. « Nous nous sommes efforcés de minimiser les pertes d’emplois grâce aux transferts de bases et aux bases saisonnières, et continuons de travailler avec nos employés, leurs syndicats et nos aéroports pour finaliser ce processus », déclare la low cost.

La livraison du premier Boeing 737 MAX 200 du Groupe a été reportée à plusieurs reprises depuis le deuxième trimestre de 2019, et la compagnie aérienne estime « désormais probable que notre premier MAX ne sera pas livré pas avant septembre ou octobre 2020 ». Les besoins en formation sur simulateur MAX ralentiront également la remise en service des avions, mais Ryanair « pense que ces «gamechanger» (avec 4% de sièges en plus, consommant 16% de carburant en moins), une fois livrés, transformeront notre base de coûts et notre activité pour la prochaine décennie ». En conséquence directe de ces retards, la low cost ne pense plus atteindre les 200 millions de passagers avant 2025 ou 2026.

Comme annoncé le 10 janvier, Ryanair Holdings table toujours sur un bénéfice net après impôts de 950 millions à 1,05 milliard d’euros pour la totalité de son exercice 2019/2020 décalé.

Ryanair Holdings : un bénéfice au T3 grâce à Noël 2 Air Journal

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