La compagnie aérienne Air Canada met en service pour la première fois ce jeudi son nouvel Airbus A220-300, l’ex-Bombardier CSeries assemblé au Québec.
A partir de ce 16 janvier 2020, la compagnie nationale canadienne déploie entre sa base à Montréal-Pierre Elliott Trudeau et l’aéroport de Calgary le premier des 45 A220-300 commandés fermes en 2016 chez Bombardier (plus 30 options) et configurés pour accueillir 12 passagers en classe Affaires (2+2) et 125 en Economie (2+3, 137 sièges au total). Les prochains appareils livrés seront d’abord affectés à « des liaisons intérieures et transfrontalières existantes » au départ de Montréal et de Toronto, notamment à destination d’Ottawa, de Winnipeg, de Calgary, d’Edmonton et de New York LaGuardia, souligne Air Canada dans un communiqué. Elle attend a priori dix autres A220-300 d’ici le mois d’août et six supplémentaires avant la fin de l’année ; les livraisons doivent s’étaler jusqu’en 2022.
La compagnie de Star Alliance avait organisé hier à Montréal une cérémonie de présentation pour le nouveau monocouloir, durant laquelle le PDG Calin Rovinescu a déclaré : « l’intégration de l’A220 d’Airbus à notre parc aérien est un moment historique pour Air Canada. L’A220 propose un confort inégalé pour un avion monocouloir, ainsi qu’une efficience opérationnelle offrant des avantages pour l’environnement et des économies considérables. L’arrivée du premier des 45 appareils A220 de notre commande qui, au moment où nous l’avons passée, s’élevait à 3,8 milliards de dollars américains au prix courant, met en lumière notre contribution à l’industrie aéronautique et à l’économie du Canada ». Le dirigeant s’est dit « d’autant plus heureux, compte tenu du rôle qu’a joué Air Canada en passant en 2016 une commande pour cet appareil, de la gamme appelée C Series à l’époque, à un moment où l’avenir de ce programme paraissait incertain. Nous sommes fiers d’avoir ouvert la voie pour d’autres grands transporteurs qui voudront passer des commandes ».
Philippe Balducchi, PDG de la Société en commandite Airbus Canada et chef de pays pour le Canada chez Airbus, a ajouté : « Airbus est fière de se joindre à Air Canada, un client de longue date, pour célébrer l’ajout de son premier A220 à son parc aérien. Airbus est établi au Canada depuis plus de 35 ans, et aujourd’hui, nous devenons encore plus canadiens, puisque les voyageurs au départ du Canada pourront faire une toute nouvelle expérience à bord de cet appareil ultramoderne conçu et construit au Canada. Félicitations à tous à Air Canada et à l’équipe d’Airbus Canada à Mirabel pour cette formidable réalisation! ».
L’A220 permettra à Air Canada d’ouvrir « de nouvelles routes auparavant impossibles », dont en mai prochain deux nouvelles liaisons entre Montréal et Seattle et entre Toronto et San Jose. L’avion « permettra de consolider la position d’Air Canada sur les marchés transfrontalier et transcontinental, et il sera essentiel à notre croissance », a souligné Mark Galardo, vice-président – Planification du réseau d’Air Canada.
Interrogé par la Montreal Gazette, il a expliqué que les livraisons d’A220 allaient en outre « atténuer certains des maux de tête liés à la planification, causés par l’immobilisation au sol du Boeing 737 MAX » (24 MAX 8 livrés sur 50 commandés, onze MAX 9 attendus), même s’il ne le remplace pas : le MAX est un avion « qui va nous permettre de développer notre réseau hors d’Amérique du Nord. Il y a toute une liste de choses que nous examinons. Sur certains des itinéraires que nous avons annoncés, seul cet avion peut les rendre rentables. C’est un grand catalyseur pour nous ». La compagnie aérienne ne s’attend pas à un retour en service avant le 30 avril au plus tôt, et « a les moyens de faire face à une immobilisation encore plus longue ». Dans l’intervalle, Air Canada s’appuiera sur l’A220 pour augmenter la fréquence sur des liaisons transcontinentales telles que Montréal – San Francisco : « Nous voulions pouvoir effectuer au moins deux vols quotidiens toute l’année, et cet avion nous permet de le faire parce qu’il est vraiment parfaitement dimensionné », a expliqué Mark Galardo. Qui à propos des 30 options « ne dit pas non » à quoi que ce soit, y compris « une version à plus long rayon d’action ou une version avec plus de sièges » – sans mentionner la rumeur d’un A220-500.
Fin décembre 2019, la famille A220 avait accumulé 600 commandes fermes (95 A220-100, 505 A220-300) ; 105 appareils étaient en service chez six opérateurs dans le monde (Swiss, AirBaltic, Delta Air Lines, Korean Air, Egyptair et Air Tanzania).
GVA1112 a commenté :
16 janvier 2020 - 12 h 29 min
A propos des 737 MAX: ” Sur certains des itinéraires que nous avons annoncés, seul cet avion peut les rendre rentables. C’est un grand catalyseur pour nous ».
Il y a de l’espoir au Canada !!
Bravo aux canadiens, ils peuvent être fières d’avoir leur premier avion “Made in Canada” (hmmmm, pour les québécois: .. “fabriqué au Québec”!!.
Elmer a commenté :
16 janvier 2020 - 19 h 41 min
Ils avaient déjà les CRJ, fabriqués au Québec, et les DHC8, fabriqués en Ontario.
Bencello a commenté :
17 janvier 2020 - 10 h 00 min
Difficile d’affirmer qu’Air Canada ” a soutenu le programme”. Quand on commande en 2016 un avion lancé en 2008.
Les compagnies chinoises ont été infiniment plus présentes pour le C919.
Peut-être que si Air Canada avait été plus présente, le programme n’aurait pas fini dans les mains d’Airbus.