Le permis de construire pour l’extension du Terminal 2 de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur a été délivré, avec des réserves sur les nuisances sonores et l’intégration « optimale » du projet dans le paysage environnant. Un recours en justice est envisagé par les opposants.
Lancés en juin 2018, les projets d’extension du Terminal 2 (25.000 m² supplémentaires) qui permettront de porter la capacité de l’aéroport niçois à 18 millions de passagers par an ont reçu le 20 décembre 2019 le permis de construire indispensable. Cela inclut la construction d’un nouveau hall d’enregistrement, d’une zone de tri des bagages, et de salles d’embarquement supplémentaires. La préfecture des Alpes-Maritimes a indiqué mardi avoir accordé ce permis « après les avis favorables avec ou sans prescriptions de tous les services consultés », mais suite à l’enquête publique y a ajouté deux « prescriptions » selon son communiqué : le respect du Plan d’exposition du bruit de la plateforme « pour la prise en compte des nuisances sonores », et « l’intégration optimale du projet dans le paysage environnant », qui devra être soumis à l’approbation « des architectes de l’établissement public d’aménagement de la Plaine du Var et de la Ville de Nice ».
Le préfet Bernard Gonzalez présidera début 2020 une réunion avec la Métropole, l’aéroport et « l’ensemble des administrations concernées » afin de définir les modalités d’intégration des études concernant l’environnement mais ne relevant pas de l’urbanisme, listées dans le communiqué : l’étude et le suivi de l’évolution des émissions directes et indirectes des gaz à effet de serre et de la qualité de l’air de l’aéroport avant et après la réalisation du projet ; le suivi de l’avifaune dans la zone Natura 2000 ; l’évaluation des incidences de la phase d’exploitation sur la population de chiroptères présente dans la ripisylve du territoire, l’adaptation des mesures de réduction et la mise en place de mesures de suivi des populations en phase chantier et en phase exploitation ; le développement d’une réflexion globale sur la circulation conjointement avec la Métropole Nice Côte d’Azur, notamment sur les infrastructures d’accès à la zone aéroportuaire au droit des points d’entrée visés dans l’étude de trafic ; et la mise en place de mesures permettant de préserver l’écosystème du lieu.
La réunion étudiera le suivi et les actions qui en découleront « dans le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) métropolitain, dans le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), et, en matière d’aménagement, dans le Comité de Pilotage Environnemental, institué sur la basse vallée du Var, pour approcher de manière globale l’impact des projets, notamment en termes d’effets cumules, de suivis et de compensations éventuelles ».
Si les partisans du projet d’extension mettent en avant les conditions d’accueil des passagers, dont le nombre était déjà en hausse de 4,1% en 2018 et de 4,7% sur les onze premiers mois de 2019. Pour les opposants en revanche, cette hausse de fréquentation est à l’opposé des exigences environnementales : selon le Collectif citoyen 06 cité par La Provence, « sur le fond, ce projet est en incohérence totale avec tous les enjeux d’urgence climatique ». Son cofondateur Airy Chrétien souligne une décision prise « en dépit des réserves de l’Autorité environnementale, en dépit des 75% d’opposition formulées lors de l’enquête publique, en dépit de notre demande de saisine de la Commission nationale du débat public, considérant qu’il y avait collusion, localement, entre la Métropole, la préfecture et l’aéroport, en dépit des 500 morts prématurés à Nice du fait de la pollution de l’air, en dépit de tout ». Le collectif prépare donc un recours juridique.
Rappelons qu’Aéroports de la Côte d’Azur, privatisé en 2016, s’est engagé à atteindre l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici 2050, dans le cadre de l’initiative NetZero2050. En novembre, la plateforme était la première en France à se doter de navettes passagers 100% électriques.
HERMANT a commenté :
1 janvier 2020 - 16 h 57 min
Nice est une des villes qui fait le plus d.effort pour limiter la pollution n.en déplaise à certains bobos primaires l’extension de notre aéroport. Évitera plus de voitures et qu’on ne nous parle pas du train surtout en ce moment
Shôgun a commenté :
1 janvier 2020 - 23 h 56 min
Je ne vois pas pourquoi il faudrait opposer l’avion au train… Ce sont deux modes de transport complémentaires. Que la SNCF ne soit pas à la hauteur de sa mission, c’est vrai mais c’est un autre débat. Apprenez à penser.
Ceci dit, c’est vrai que Nice a beaucoup progressé en termes de qualité de vie, notamment grâce au tramway. La nouvelle ligne est-ouest (n°2) reliant le port à l’aéroport, avec une partie souterraine, est une belle réussite.