La compagnie aérienne taïwanaise Far Eastern Air Transport (FAT) a fermé ses portes après 62 ans d’existence, tandis que la nouvelle StarLux Airlines a lancé les ventes sur ses trois premières routes, vers Danang, Macao et Penang.  

Après une première faillite en 2008, dont elle était sortie trois ans plus tard, Far Eastern Air Transport a suspendu tous ses vols le 13 décembre 2019. Basée à l’aéroport de Taipei-Songshan et disposant d’une flotte de 12 avions (six ATR 72-600, quatre McDonnell-Douglas MD-82 et deux MD-83), elle desservait sept aéroports domestiques, six en Chine ainsi que Niigata au Japon, Jeju en Corée du Sud et Danang au Vietnam. L’annonce faite la veille par le transporteur fondé en 1957 a pris par surprise des centaines de passagers, FAT justifiant sa décision par « des pertes financières et des difficultés à obtenir des fonds pour les opérations » (elle évoque un trou proche du million de dollars). On retiendra de son histoire un investissement dans Angkor Airways en 2004 (elle avait fermé ses portes cinq ans plus tard), et un crash en 1981 qui avait fait 110 morts dans les montagnes de l’île. 

Les quelque mille employés ont également été pris par surprise, alors que toute compagnie aérienne du pays doit donner un préavis de 60 jours avant des licenciements ; le président Chang Kang-wei est interdit de sortie du territoire. FAT A expliqué que « les indemnités de licenciement pour nos employés seront calculées jusqu’au 13 décembre, à l’exception de ceux qui doivent rester dans l’entreprise pour gérer les conséquences ».

Taïwan perd une compagnie mais en gagne une autre : StarLux Airlines ouvre aujourd’hui les réservations sous code JX sur trois routes à partir du 23 janvier 2020. Basée à Taipei-Taoyuan, elle proposera alors trois rotations quotidiennes vers l’aéroport de Macao en Chine (en concurrence avec Air Macau, EVA Air et Tigerair Taiwan), deux vers Danang au Vietnam (face à EVA Air et VietJet Air à partir de la semaine prochaine, et Jetstar Pacific), et une vers Penang en Malaisie (face à China Airlines). Son réseau devrait rapidement gagner des lignes vers la Thaïlande (Bangkok ; Chiang Mai, Phuket) et vers le Japon (Tokyo, Osaka, Nagoya, Sapporo, Fukuoka, Sendai, Okinawa). Fondée par un ancien dirigeant d’EVA Air, Chang Kuo-wei, StarLux vise les voyageurs d’affaires et de loisirs comme « boutique airline haut de gamme », à l’instar par exemple de Vistara en Inde.

Ayant obtenu sa licence la semaine dernière, Star Lux Airlines a déjà pris possession d’un des dix Airbus A321neo attendus, le deuxième devant arriver avant la fin du mois et le troisième à la mi-janvier ; elle a également commandé en mars dernier cinq A350-900 livrables en 2021, et douze A350-1000 livrables d’ici 2024. Son futur réseau long-courrier n’a pas été dévoilé, mais elle veut concurrence directement la compagnie nationale taïwanaise China Airlines (qui opère des A350) et la privée EVA Air (qui n’en a pas commandé).

Outre les deux compagnies majeures, les voyageurs de l’île n’ont droit qu’à une seule low cost, Tigerair Taïwan (filiale de China Airlines) et aux compagnies régionales Mandarin Airlines (filiale de China Airlines), UNI Air (filiale d’EVA Air) et Daily Air. Rappelons que TransAsia Airways avait disparu en 2016, ne s’étant jamais remise des deux accidents de 2014 (48 morts) et 2015 (43 morts).

Taipei: adieu FAT, bonjour StarLux Airlines 1 Air Journal

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