Le Conseil constitutionnel a annoncé hier avoir enregistré 1.000.500 signatures pour l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation du Groupe ADP (Aéroports de Paris), sur les 4,7 millions nécessaires d’ici mars prochain.
Le passage du cap symbolique du million des signatures contre la privatisation du gestionnaire des aéroports parisiens, a été officialisé le 4 décembre 2019 par le Conseil Constitutionnel, chargé de contrôler la procédure lancée mi-juin. Soit un peu moins de 20% du total nécessaire (4.717.396, 10% des électeurs inscrits) d’ici le 12 mars prochain pour valider la proposition de loi référendaire.
Les initiateurs du RIP, 248 parlementaires de tous bords, se sont félicité hier de ce résultat, les expressions « grande victoire » ou « performance démocratique » étant utilisées ; pour la sénatrice PCF de Seine-Saint-Denis Eliane Assassi, « c’est un premier succès et on ne lâchera pas ». Les opposants à la privatisation ont demandé à rencontrer le Président Emmanuel Macron, qui lors du grand débat national avait dit vouloir réformer le RIP pour qu’un million de citoyens puissent le déclencher.
Si le seuil des 4,7 millions de signatures est atteint en faveur de l’arrêt de la privatisation, le Parlement aura six mois pour examiner la proposition de loi qui sera soumise à référendum par les initiateurs du RIP. Le président de la République devra ensuite organiser ce référendum – sans délai fixé. De quoi reporter toute décision sur l’avenir d’ADP aux calendes grecques.
Votée en avril 2019, la loi Pacte incluait la privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly, avec selon le gouvernement un choix simple : prendre environ 9,5 milliards d’euros tout de suite (valeur estimée des 50,6% du capital détenus par l’Etat), ou espérer continuer de recevoir des dividendes annuels (174 millions d’euros en 2018, en hausse proportionnellement à un résultat net qui a doublé en cinq ans). L’argent récolté par la privatisation d’ADP serait placé en obligations d’Etat, dont les dividendes rapporteraient 250 millions d’euros chaque année qui seront versés au Fonds pour l’innovation et l’industrie. Rappelons que l’Etat n’a pas encore décidé s’il se séparera de tout ou partie de ses 50,6%. Le reste du capital du premier groupe aéroportuaire mondial est détenu à 21,9% par des investisseurs institutionnels, à 8,0% par le Royal Schiphol Group (gestionnaire d’Amsterdam), 8,0% par Vinci, 5,1% par Crédit Agricole Assurances/Predica, 4,3% par des actionnaires individuels et 1,6% par les salariés.
Gian a commenté :
5 décembre 2019 - 8 h 36 min
Avec le ratée à la privatisation des aéroports parisiens, seront-ils “condamnés” au provincialisme mondial? Mais aussi rater l’espoir d’une amélioration à l’accessibilité, services et l’accueil?
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