Le gouvernement italien a approuvé un prêt d’urgence de 400 millions d’euros à la compagnie aérienne Alitalia, en attendant de trouver un repreneur ou de décider d’une autre stratégie d’ici juin prochain. Elle devrait ouvrir une nouvelle liaison entre Milan et Hambourg au printemps 2020, et a mis en place un partage de codes au Brésil avec la low cost Azul.
Réuni le 2 décembre 2019 à Rome, le gouvernement a annoncé le report au 31 mai 2020 de la date limite pour sauver la compagnie nationale italienne, en grande difficulté et placée sous « administration extraordinaire » depuis plus de deux ans, l’échéance précédemment annoncée du 21 novembre étant passée sans solution – comme toutes les précédentes. Et après les 900 millions d’euros prêtés en 2017, remboursables selon les règles européennes à la fin juin et dont une partie a été convertie en capital, un nouveau prêt-relais a été annoncé : d’un montant de 400 millions d’euros, il introduit des « mesures urgentes » pour assurer la continuité du service Alitalia, explique un communiqué, organiser « l’achèvement du transfert d’entreprise » avant juin prochain vers la nouvelle Alitalia et financer « des besoins de gestion non reportables ».
L’annonce survient après le constat d’échec du ministre du Développement économique, Stefano Patuanelli : « pour le moment, il n’y a pas de solution de marché. Nous devons comprendre comment créer une solution de marché (un ou plusieurs repreneurs privés) ou comment agir pour trouver une possibilité, compatible avec les moyens financiers » dont dispose actuellement Alitalia « pour trouver une solution différente… ». Après l’expiration d’un énième délai fixé par le gouvernement, le groupe autoroutier et aéroportuaire Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, avait indiqué la semaine dernière que les conditions n’étaient pas réunies pour qu’il puisse rejoindre les chemins de fer italiens Ferrovie dello Stato (FS), chargé de boucler le tour de table, et la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines au sein d’un consortium qui reprendrait Alitalia.
Les syndicats ont déjà annoncé une grève pour le 13 décembre, demandant une solution de long terme – et évoquant même une possible nationalisation, qui n’est pas exclue par le gouvernement.
En attendant, la compagnie de l’alliance SkyTeam prévoit de lancer en mars prochain une nouvelle liaison quotidienne entre sa base à Milan-Linate et l’aéroport de Hambourg : à partir du 29 mars 2020 selon Airlineroute, un Airbus A319 de 144 sièges décollera tous les jours à 11h40 (arrivée à 13h30), et repartira d’Allemagne à 14h35 (arrivée à 16h25). Alitalia sera en concurrence sur cette route avec Eurowings, qui dessert Malpensa.
Et au Brésil, elle partage désormais ses codes avec la low cost Azul Linhas Aereas Brasileiras, sur un total de 19 routes selon la même source : depuis Rio de Janeiro-Galeao vers Recife et Sao Paulo-Campinas, et depuis Sao Paulo-Guarulhos vers Belem, Belo Horizonte, Brasilia, Cuiaba, Curitiba, Florianopolis, Fortaleza, Foz do Iguacu, Goiania, Ilheus Navegantes, Porto Alegre, Porto Seguro, Recife, Rio de Janeiro-Santos Dumont, Salvador de Bahia et Vitoria. Alitalia partage déjà ses codes dans le pays avec la low cost GOL, mais celle-ci se rapproche d’American Airlines et donc de l’alliance Oneworld suite à l’annonce par Delta Air Lines de l’acquisition de 20% du capital du LATAM Airlines Group.
Inukshuk a commenté :
3 décembre 2019 - 8 h 50 min
Titre de AJ du 3 décembre 2059: le gouvernement italien accorde un 60eme prêt d’urgence à Alitalia pour éviter la faillite, dans l’attente d’une offre d’un repreneur.
alitalia a commenté :
3 décembre 2019 - 9 h 45 min
hahaha. j’adore. c’est exactement ce que je me disais avant de lire votre commentaire. C’est juste débile, à un moment donné, vaut mieux tout fermer, tout repenser et recommencer.
Question: a commenté :
3 décembre 2019 - 9 h 53 min
Est ce que la notion de ” date limite pour le sauvetage de…” effraie quiconque en Italie? Pour ma part, je n’en suis pas absolument certain.
Dans une news sur AZ hier je posais la question d’une procédure future qui pourrait ressembler à celle qu’a vécu le hongroise MALEV…Ce nouveau prêt me fait encore plus craindre que cela ne se produise..
Bencello a commenté :
3 décembre 2019 - 10 h 39 min
erreur de vocabulaire: remplacer “prêt” par “don”…
CLAMA92 a commenté :
3 décembre 2019 - 12 h 39 min
La belle farce…
L’europe montre encore une fois toute son incompétence.
Faux a commenté :
4 décembre 2019 - 8 h 38 min
L’ Europe n’est pas incompétente: elle est juste longue à réagir et, dans le cas spécifique de subventions indues, réagit TOUJOURS à posteriori pour en réclamer aux Etats le remboursement. Comme l’a bien rappelé quelqu’un ici même, un très bel exemple de cette manière d’opérer a été celui de la MALEV hongroise.
Buon viaggio ! a commenté :
3 décembre 2019 - 13 h 42 min
Il y a déjà eu un prêt de 900 millions il y a quelques mois dont une partie a été convertie en capital. Aujourd’hui la reprise est toujours bloquée par les syndicats qui refusent la suppression de postes dans le cadre d’une restructuration nécessaire à une reprise. Les 1.300 millions d’euros auraient pu servir dans des projets de réinsertions et d’indemnisation. D’autant plus qu’on est passé de 2500 à 740 suppressions de postes en deux ans. En attendant c’est le contrubuable italien qui trinque.