La compagnie aérienne South African Airways à renoncé à lancer sa liaison entre Johannesburg et Guangzhou, qui aurait été sa deuxième vers la Chine après Hong Kong. La perspective d’un licenciement de plus de 900 employés a déclenché une grève de son personnel à partir de vendredi, le mouvement social étant présenté comme « la mère de toutes les grèves »: quasiment tous les vols sont annulés les deux prochains jours.
Sous perfusion depuis des années et en pleine restructuration, la compagnie nationale sud-africaine a finalement renoncé à inaugurer en janvier trois vols par semaine entre sa base à Johannesburg-OR Tambo et l’aéroport de Guangzhou-Baiyun, une ligne annoncée en mai dernier pour le 18 septembre mais reporté en aout dernier au 12 janvier 2020. Les rotations en Airbus A340-300 pouvant accueillir 36 passagers en classe Affaires et 215 en Economie auraient pourtant été sans concurrence, l’aéroport chinois accueillant déjà en provenance d’Afrique les avions d’Air Madagascar, Egyptair, Ethiopian Airlines, Kenya Airways et RwandAir, tandis que China Southern Airlines dessert de son côté Nairobi.
Cet abandon n’est qu’une petite mesure en vue des problèmes financiers frappant la compagnie de Star Alliance : elle a annoncé lundi un nouveau plan de restructuration qui pourrait la voir licencier 944 de ses 5150 employés, soit 20% de l’effectif (ni la maintenance ni la low cost Mango ne sont concernées). « Nous devons de toute urgence remédier à la situation déficitaire qui perdure au cours des dernières années », a déclaré la CEO par intérim Zuks Ramasia qui veut accélérer le mouvement. « Nos pertes continues et notre recours aux garanties du gouvernement pour emprunter de l’argent auprès de prêteurs ont augmenté les coûts d’intérêts, ce qui a une incidence sur les coûts d’exploitation de l’entreprise », a-t-elle précisé dans Flightglobal. South African Airways compte lancer des consultations pour minimiser le nombre de licenciements, les négociations devant durer jusqu’à janvier prochain.
Pas le temps de discuter selon deux syndicats, Numsa et Sacca, qui représentent plus de 3000 salariés de cabine et au sol : ils ont appelé à une grève dure à partir de demain et pour une durée indéterminée. Le secrétaire général de NUMSA Irvin Jim a été clair : « Nous allons clouer au sol la compagnie vendredi. Elle ne doit pas bouger. Il s’agit d’une grève sans durée déterminée, et s’ils croient que nous plaisantons, ils vont avoir une mauvaise surprise ». Les syndicats réclament une hausse de 8% des salaires et une sécurité de travail pendant trois ans ; les pilotes, qui auraient obtenu une augmentation de 5,9%, ne prennent pas part à la grève.
South African Airways, qui n’a pas dégagé de bénéfices depuis huit ans (et ne présente plus de résultats financiers complets depuis deux ans), a réagi hier en prévenant les syndicats que la compagnie « pourrait ne pas se relever d’un tel conflit », qui « exacerbera les problèmes plutôt que de les régler ». L’annulation de quasiment tous les vols réguliers les 15 et 16 novembre en est la preuve.
Bencello a commenté :
14 novembre 2019 - 14 h 16 min
Une compagnie en difficultés ( 7 années de pertes, sur-effectifs) soutenue par un état en difficultés(2.6milliards d’€ en 20 ans), pour une économie en difficultés.
Des contribuables qui ne souhaitent même plus l’existence d’une compagnie nationale.
Pas sûr que cela dure éternellement…
NDR a commenté :
14 novembre 2019 - 18 h 39 min
Ça sent la fin pour SA bientôt il ne restera plus que 2 Cies en Afrique a Staralliance
Nico a commenté :
15 novembre 2019 - 2 h 15 min
Étonnant cet arrêt brutal d’AF sur Guangzhou également. Les avions étaient pourtant très souvent bien chargés…
NDR a commenté :
15 novembre 2019 - 6 h 05 min
@Nico
Pour AF c’est du surtout a la sortie de Southern de Sky le reste des Cies ont elles seulement réduit Canton en raison de la guerre commerciale c’est le cas aussi de Rwandair qui a réduit Guanghzou de 4 a 3 vols hebdo ;
SA aurait-elle mieux fait de supprimer Hong Kong et ouvrir Guangzou pour avoir plus de chance de survivre ? Pas si sûr la ligne actuelle a l’avantage de relier la bourse de Hong Kong a celle de Jo’burg.
Malko a commenté :
15 novembre 2019 - 9 h 48 min
Si les PNC ne viennent pas, les avions pourront voler en mode self service.