À la Maison de l’E-Aircraft System (EAS) inaugurée en Bavière, Airbus pousse à l’extrême la technologie de propulsion alternative «écologique» : c’est ici que le moteur électrique E-Fan X sera soumis à des tests rigoureux, en vue du premier vol du démonstrateur en 2021.
À Ottobrunn à environ 13 kilomètres de Munich, « la révolution technologique commence à prendre forme » : en seulement 18 mois, une installation moderne et de haute technologie y a été construite en un temps record. Il ne s’agit pas selon Airbus d’une « installation ordinaire » : avec plus de 3000 m2, c’est la plus grande usine d’essais en Europe dédiée exclusivement aux systèmes de propulsion et aux carburants alternatifs (« la NASA aux États-Unis est la seule autre organisation au monde à offrir des installations comparables »). Le hall d’intégration polyvalent accueillera les fuselages et les ailes, les unités de propulsion, les câbles et l’avionique, qui doivent tous être testés. Cela signifie qu’Airbus peut maintenant tester les derniers moteurs électriques et les moteurs électriques hybrides directement dans ses propres locaux et développer ses propres unités de propulsion alternatives à faibles émissions. La EAS House « est l’endroit où nous mettons les moteurs à l’épreuve. Nous pouvons tout tester, des moteurs électriques pour les taxis volants sans pilote aux moteurs hybrides électriques pour les avions commerciaux du futur », déclare dans un communiqué Martin Nüsseler, responsable des systèmes E-Aircraft.
L’EAS House représente un investissement de 50 millions d’euros avec un objectif clair : développer une expertise approfondie de la technologie de propulsion alternative nécessaire pour aider la première génération d’avions commerciaux à zéro émission à prendre son envol dans les années 2030. Un objectif déjà sur la bonne voie selon Airbus, qui développe actuellement le E-Fan X afin d’accélérer les progrès de la technologie hybride électrique et d’établir les exigences en matière de certification future des avions commerciaux à zéro émission. Au début 2020, Rolls-Royce doit livrer le moteur électrique de 2MW qui remplacera l’une des quatre turbines installées sur l’avion d’essai, un BAe 146. L’appareil sera alors soumis à des « tests rigoureux » : cela commence par le montage du moteur électrique sur l’un des bancs d’essai EAS, l’application des capteurs requis et l’installation de caméras pour surveiller les progrès. Les essais seront approfondis « mais nécessaires pour prouver la viabilité des capacités du moteur électrique », en vue du premier vol de l’E-Fan X prévu pour 2021. Pour Olivier Maillard, responsable des démonstrations chez E-Fan X, deux questions se posent : 2 MW suffisent-ils? Comment l’altitude et la vitesse affecteront-elles cette puissance? « Nous devons trouver des solutions à ces deux questions, et EAS House nous aidera à le faire ».
EAS House constitue pour le constructeur européen un exemple concret de son engagement en matière de vol zéro émission. En 2010, Airbus a entamé son voyage d’électrification pour les avions commerciaux – en développant le premier avion de voltige à quatre moteurs entièrement électrique au monde, Cri-Cri. Un certain nombre d’autres réalisations importantes « ont souligné ce périple au fil des années » – depuis la traversée réussie de la Manche par E-Fan jusqu’au lancement de la série de courses d’avions électriques Air Race E. Et si les projets d’électrification successifs de la société « ont permis de changer progressivement d’idée sur le potentiel du vol électrique », Airbus espère qu’EAS House marquera « un tournant pour que le secteur de l’aviation considère la propulsion alternative comme une technologie sérieuse et viable pouvant être utilisée à grande échelle ».
Airbus inaugurates test facility for propulsion systems of the future https://t.co/zak6n029m4 pic.twitter.com/fgDyZ1f2zG
— Airbus Newsroom (@AirbusPRESS) October 25, 2019
Fils de CDB AF a commenté :
28 octobre 2019 - 14 h 22 min
J’espere Que cela ne se fera pas ! Des moteurs électrique dans un avion, quel hérésie !
Rien ne vaut un bon moteur à kérosène avec sont bruit!
PETITFILSDECDB a commenté :
28 octobre 2019 - 15 h 26 min
Le bruit des vielles casseroles AF j’ai nommé le 777 on s’en passerait bien.
Arrière petit fils de CDB a commenté :
28 octobre 2019 - 18 h 21 min
C’est sûr , les 777 des autres compagnies ne sont pas des « vieilles casseroles » comme vous dites….
Ce petit commentaire aussi utile qu’en rapport avec l’article force notre admiration ….
Savez vous par exemple que de nombreux b747-400 volent encore chez LH , BA ET KLM et sont évidement bien plus anciens que les 777…
KLM vient même d’acheter un 777-300 tout neuf …..
Un commentaire à ces sujets …?
Mikeul a commenté :
28 octobre 2019 - 15 h 35 min
Les Iron bords et l ingénierie sont à Toulouse. Pourquoi ce nouveau centre de intégration en Allemagne et aucune réaction des ingénieurs toulousains?
Comprends pas. Merci de m eclairer
Pilouccio a commenté :
28 octobre 2019 - 17 h 18 min
Airbus est basée sur la coopération entre plusieurs pays. Le siège est à Toulouse comme l’assemblage des gros porteurs. Il est normal que certaines activités soit hors de Toulouse. Cela n’enlève rien aux ingénieurs de Toulouse.
vive .. l'étranger a commenté :
30 octobre 2019 - 7 h 56 min
Savez vous que dans d’autres pays, les citoyens sont en majorité , interressés à défendre leur pays ? Quelle honte y a t’il à cela ?
Il est vrai que pour Airbus, nous avons donné les commandes à l’Allemagne et que l’activité en France ne semble être conservée que temporairement et à son minima.
Sam a commenté :
28 octobre 2019 - 17 h 22 min
J’espère qu’Airbus a prévu une solution pour le temps de recharge. 1 heure de vol puis 12 de charge, ça va être difficile à rentabiliser.
Chris a commenté :
29 octobre 2019 - 1 h 34 min
Encore faut il savoir lire …
Un moteur sur 4 sera électrique sur cet engin hybride destiné à tester le concept
Et puis le câble sera très long !!
On n'en est pas là! a commenté :
29 octobre 2019 - 9 h 41 min
Ne brulez pas les étapes: on n’en est pas encore là, et de loin!
Pour l’instant il ne s’agit que de recherche-tests et essais afin de définir le coté technique-faisabilité-fiabilité de la chose..
le coté opérationnel et rentabilité, ce sera pour plus tard, et bien plus tard..
Votre remarque c’est un peu comme si vous aviez écrit ” j’espère que les installations aéroportuaires seront bien adaptées pour recevoir les gens” ..juste après la première traversée de la Marche par Louis Blériot en 1909…
Chaque chose en son temps…
Cependant je note un point d&ns cet article: il y est dit que aujourd’hui ce centre et le seul au monde avec la NASA ( américaine, donc) à pouvoir effectuer ce type d’essais…
C’est plutôt à mon avis une bonne nouvelle que de ne plus avoir besoin d’aller faire ces essais aux USA…qui, je n’en doute pas seront ainsi privés de connaitre les conditions de l’essai, les choses recherchées-espérées avant les essais, les mesures-connaissances-)découvertes faites pendant ces essais…Une certaine forme d’indépendance de l’Europe en général et d’Airbus en particulier..C’est pas plus mal, loin de là!
Pierre a commenté :
29 octobre 2019 - 6 h 45 min
Dans un premier temps pourquoi ne pas développer des APUs très haut rendement? Où chaque gramme de kérosène est exploité au maximum de ses capacités énergétique pour fournir de l’électricité a des moteurs électrique, en attendant d’avoir des batteries au point (et au bon poids)
Bencello a commenté :
29 octobre 2019 - 10 h 20 min
C’est en cours, Safran et Boeing viennent de créer une JV à 50/50, Initium, pour une nouvelle génération d’APU, face à Honeywell et PWC
philippe a commenté :
29 octobre 2019 - 8 h 50 min
Moi je trouve cela fantastique de voir que cela avance enfin vers des choses plus écologique, mais reste encore pour moi le recyclage sur le long termes, car tout le monde se lance dans l’électrique, mais personnes ne parlent de ce qui va falloir produire ou comment seront recyclé les batterie de tout ses charmant envi de (voitures, avion, scooter, trotinette,etc …..) Car c’est très super de le faire si on pense en long termes et pas en solution bancale pour réduire l’impact du pétrole. Et puis il faut aussi penser, qui dit passer de plus en plus en électrique, dit produire plus donc plus de nucléaire et quand on voit les parcs mondiaux de centrales nucléaires, cela donne des frissons. Et EPR reacteur sont encore en construction si je suis un bon, car seulement en Chine ils sont en opération. Donc a voir sur le long terme.
Prière de vous adresser... a commenté :
29 octobre 2019 - 9 h 44 min
…aux ingénieurs responsables du développement de la filière nucléaire: ils ont su, eux, résoudre les problèmes liés aux déchets crées: stockage et enfouissement ad vitam aeternam…
Nul doute qu’à ce jour, c’est encore le type de filière privilégiée pour les déchets d’un monde tout électrique!
Gretazilla a commenté :
31 octobre 2019 - 1 h 40 min
Sans compter le coût pour l’environnement lié à l’extraction intensive des minerais pour les batteries. Mais cela ne concerne pas que les avions.
xav a commenté :
31 octobre 2019 - 11 h 50 min
Il faut bien développer l’électrique car un jour ou l’autre le pétrole sera trop rare et chére !