Le Conseil d’Etat a annulé la décision de la Cour administrative d’appel de Paris invalidant la cession des parts de l’Etat dans le capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Eiffage devrait donc pouvoir racheter les 49,99% détenus aujourd’hui par le groupe chinois Casil Europe.
La décision du Conseil d’Etat le 9 octobre 2019 a mis fin à la bataille juridique sur le statut de l’aéroport toulousain : la procédure suivie par le gouvernement depuis 2015 dans la privatisation partielle de la société de gestion ATB (Aéroport Toulouse Blagnac) « a respecté les règles définies par le cahier des charges », et la décision de désignation de Casil Europe a été prise « au terme d’une procédure régulière, sans erreur manifeste d’appréciation ». Le Conseil d’Etat a donc retoqué l’arrêt du 16 avril 2019 de la Cour administrative d’appel, qui avait annulé la privatisation – et avait entrainé un pourvoi en Cassation de la part de l’Etat en mai dernier.
Entré en négociation exclusive pour la reprise d’ATB, le groupe de BTP Eiffage va donc reprendre les discussions avec Casil Europe pour racheter ses parts dans le capital de l’aéroport Blagnac. Interrogé dans Le Figaro, le directeur des concessions d’Eiffage Marc Legrand explique que « si les décisions de la DGAC et de l’Autorité de la concurrence sont positives sur ce dossier, nous pourrons racheter les 49,99% de Casil dans l’aéroport de Toulouse » ; un aval plus que probable selon le quotidien économique, le groupe n’étant présent à ce jour que dans l’aéroport de Lille-Lesquin. Le prix de ce rachat n’est pas précisé mais est estimé à environ 500 millions d’euros.
Rappelons que Casil Europe avait acquis en avril 2015 la moitié du capital de l’aéroport de Toulouse pour 308 millions d’euros, avec l’espoir d’acquérir d’ici avril 2019 les 10,1% conservés par l’Etat. Mais ce dernier a refusé de les céder, et des différents sur les dividendes avec les autres actionnaires publics ont poussé l’actionnaire chinois à décider fin janvier de lancer le processus de vente de ses parts. Les 40% restant du capital de Blagnac sont détenus par la CCI de Toulouse (25%), Toulouse Métropole (5%), la région Occitanie (5%) et le département de Haute-Garonne (5%).
Un rapport de la Cour des comptes l’année dernière jugeait que le processus de privatisation de Blagnac présentait « de graves insuffisances » (manque d’exigence sur les capacités financières ou l’expérience aéroportuaire) et demeurait « inabouti », mais que ce processus avait été amélioré pour la vente des aéroports de Lyon et Nice.
GJ 42 a commenté :
11 octobre 2019 - 8 h 52 min
Après le scandale de la privatisation des autoroutes qui a abouti à des hausses de tarifs pour les usagers et à des rentes de situation exorbitantes pour les concessionnaires, le gouvernement décide de remettre ça.
En période de disette budgétaire et de dégradation continue de la qualité des services publics, peut-on vraiment se passer de cette rentrée d’argent ? Ne risque-t-elle pas d’être compensée par l’impôt ?
Avec la privatisation c’est le privé qui bénéficiera des dividendes.
julien31 a commenté :
11 octobre 2019 - 8 h 58 min
Le feuilleton continue et les passagers continuent aussi à marcher …
Filoustyle a commenté :
11 octobre 2019 - 9 h 08 min
L’actionnaire minoritaire local est content il va pouvoir se faire piller FRANÇAIS oui MÔnsieur !!!
Filoustyle a commenté :
11 octobre 2019 - 9 h 15 min
200 millions d’€ de plus value en 4 ans qui dit mieux, en affaire les chinois imbattable par contre Macron et ses services ?.
Par contre vont ils payer la taxe sur les plus values comme nous quand on vend notre bien immobilier avant 5 ans chez le notaires ?
tournefeuille31 a commenté :
14 octobre 2019 - 22 h 51 min
Quelle le calamité pour les voyageurs le nouvel aménagement de cet aéroport. D’un aéroport super bien fait et pratique nous avons un nouvel aménagement archi nul. Aucun bénéfice pour les passagers bien au contraire.