Le partenariat stratégique entre Boeing et Embraer ne sera pas entériné avant le début 2020, la Commission européenne ayant décidé de passer à la phase 2 dans son évaluation de l’opération.
Annoncée en juillet 2018 suite au rachat par Airbus du programme CSeries de Bombardier (désormais renommé A220), la prise de contrôle de la division aviation civile de l’avionneur brésilien dans le cadre d’une coentreprise détenue à 80% par Boeing a déjà été approuvée par la Commission américaine du commerce (FTC, Federal Trade Commission). Mais la Commission européenne a indiqué qu’elle ouvrirait « une deuxième phase d’évaluation (Phase II assessment) dans le cadre de son étude de l’opération », forçant Boeing à annoncer le 3 octobre 2019 que la finalisation de la transaction « sera entérinée début 2020 ». Boeing et Embraer « se tiennent à la disposition de la CE pour prendre part à cette étude ».
Les deux consturcteurs poursuivent leur étroite collaboration en vue de mettre en place ce partenariat stratégique « qui permettra aux deux sociétés d’apporter une valeur ajoutée aux compagnies aériennes clientes et à l’ensemble des passagers, tout en accélérant leur croissance sur les marchés aéronautiques du monde entier », rappelle un communiqué du constructeur américain. Depuis que ce partenariat a été approuvé par les actionnaires d’Embraer en février dernier, les deux sociétés ont mis en œuvre « un processus de planification méthodique » pour créer une coentreprise regroupant les activités commerciales (avions et services) d’Embraer, qui sera rebaptisée Boeing Brasil. Leur portefeuille commun comprendra des avions de 70 à plus de 450 sièges, et inclura des appareils pour le transport de fret.
Rappelons que Boeing détiendra 80% de la nouvelle société, Embraer détenant les 20% restants. La coentreprise dédiée à l’aviation commerciale sera conduite par une équipe dirigeante basée au Brésil, avec à sa tête un président et un directeur général ; la nouvelle entité sera directement rattachée au CEO de Boeing Dennis Muilenburg.
Boeing et Embraer préparent par ailleurs le lancement d’une coentreprise qui aura pour mission de promouvoir et développer les marchés visés par l’avion brésilien de transport militaire multimissions de taille moyenne KC-390. Selon les termes du partenariat proposé, Embraer détiendra une participation de 51% dans cette coentreprise, et Boeing les 49% restants. Ce programme a récemment franchi deux étapes clés : d’une part, le premier exemplaire du KC-390 a été livré début septembre à la force aérienne brésilienne ; d’autre part, cet avion multimissions a enregistré la première commande de la part d’un client étranger, à savoir le Portugal.
Concrétisé par ces deux joint-ventures, ce partenariat stratégique de grande envergure permettra à Boeing et Embraer « d’assoir leur compétitivité sur le marché mondial, d’apporter davantage de valeur à leurs clients, et de stimuler l’industrie aéronautique brésilienne dans son ensemble », conclut le communiqué de Boeing.
Voyons voir si.... a commenté :
4 octobre 2019 - 9 h 52 min
Il y aurait il là une possibilité de basse manœuvre de pression dans le cadre des doux echanges actuels entre US-UE suite aux taxations dans l’air?? Voyons voir si en faisant traîner les choses en longueur, quitte même A aller au delà dû délais raisonnable, chaque mois passé étant de l’argent perdu pour ces deux la, on pourrait pas mettre un peu de mayonnaise entre les courroies pour qu’elles patinent?
De la rétorsion ?… Non: de la négociation, voyons!
Passant a commenté :
4 octobre 2019 - 10 h 13 min
je m’étonne que personne ne souligne les conditions quasi mafieuses qui ont conduit Boeing à mettre la main sur Embraer (les mêmes qui ont permis à GE de prendre le contrôle d’Alstom !)
Bencello a commenté :
4 octobre 2019 - 11 h 40 min
M’est avis que ce délai n’est pas trop contraignant pour Boeing, au regard des incendies qu’il restent à éteindre partout dans l’entreprise.
Boeing n’est pas pressé de sortir quelques dollars supplémentaires pour acquérir des programmes technologiquement en retard, qui vont assez vite nécessiter des investissements pour contrer l’A220.
A moins que ces appareils, non-Boeing soient en conséquence conçus sérieusement et puissent garnir le carnet de commande.
Pas sûr que Mr Bolsonaro ait envie de fanfaronner de s’être séparé de LA société qui faisait la fierté du Pays pour la mettre entre les mains d’un ex-constructeur aéronautique en train de ré-apprendre son métier.