Avec deux compagnies aériennes françaises placées en liquidation ou redressement judiciaire en moins de quinze jours, Aigle Azur et XL Airways, des milliers d’emplois sont menacés – mais pour le syndicat de pilotes SNPL, les pouvoirs publics sont aux abonnés absents sauf quand il s’agit de créer une nouvelle taxe, comme l’écotaxe présente dans la loi de finances.
Une tribune du SNPL France ALPA revient sur la taxe Chirac sur les billets d’avion, créée en 2006 pour approvisionner le fonds de solidarité pour le développement (FSD) qui lui-même finance un organisme international d’achats de médicaments, UNITAID. Déjà au printemps lors de l’examen de la loi d’orientation des mobilités, les députés prévoyaient de réaffecter l’excédent de cette taxe pour le développement de mode de transports plus propres. Soit près de 32 millions d’euros en 2018, qui au lieu de contribuer comme auparavant au désendettement du budget annexe de l’aviation civile, seront reversés à l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France, en charge des grands projets d’aménagements dans les réseaux ferrés, routiers et fluviaux). Il faudra désormais y ajouter l’écotaxe dévoilée en juillet, qui coutera de 1,5 à 18 euros par billet d’avion et sera mise en place l’année prochaine sur les vols au départ de la France (à l’exception de ceux au départ ou vers la Corse et l’Outre-mer, de ceux sur les liaisons « d’aménagement du territoire » et de ceux en correspondance).
Que faut-il de plus pour que le Gouvernement prenne la mesure de l’impasse dans laquelle il engage le secteur du transport aérien, et considère enfin à sa juste valeur son importance stratégique ? À quand une politique de développement du transport aérien lucide et volontariste ?
Les constats alarmants pour le pavillon aérien français n’ont pourtant pas manqué ces dernières années : rapport de France Stratégie en 2013 (au titre prémonitoire, “Les compagnies aériennes européennes sont-elles mortelles ?”), Rapport Leroux en 2014, Assises du transport aérien en 2018… Tous ont souligné la fragilité du secteur trop faiblement rentable pour être soumis à de lourdes taxes, à des distorsions de concurrence, à des lourdeurs administratives préjudiciables.
À chaque fois, l’État s’est contenté du déni, et, faute de stratégie, de mesures anecdotiques, insuffisantes pour enrayer ce déclin amorcé. Le prix de cette gabegie se paye aujourd’hui au prix fort : de nombreuses compagnies sont au bord du gouffre. L’une d’entre elles, Aigle azur, vient de disparaître, une seconde, XL Airways, est en sursis.
Face à ce drame avant tout social, le SNPL pensait qu’enfin tout serait mis en œuvre pour sauvegarder les emplois, et que le secteur du transport aérien bénéficierait d’une politique à la hauteur de ses enjeux économiques et stratégiques. Il n’en est rien. Après avoir failli à proposer une solution pour le sauvetage d’Aigle Azur et de XL Airways, le Gouvernement annonce à la place : une augmentation de 80% de la taxe “Chirac” sur le transport aérien !
Cette taxe de solidarité n’en aura donc plus que le nom puisque les 180 M€ supplémentaires seront reversés à l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France au profit de la route et du rail, Agence très critiquée par la Cour des Comptes, qui a fait le constat de “l’absence de plus-value apportée par l’opérateur de l’État sans feuille de route ni marge de manœuvre” et qui la qualifie même “d’instrument de débudgétisation qui permet de contourner les règles de droit budgétaire”.
Cette nouvelle contribution traduit, une fois de plus, la tendance compulsive de l’État à vouloir taxer à tout-va l’aérien français !
Le SNPL demande solennellement au Ministre de l’économie et des finances, au Secrétaire d’État aux transports, et au Gouvernement dans son ensemble, de supprimer du PLF 2020, cette mesure aussi dangereuse pour les entreprises de l’aérien qu’inutile pour l’environnement.
Laurent a commenté :
3 octobre 2019 - 11 h 23 min
Beaucoup de compagnies opèrent en France et de France sans soucis. Les taxes ne sont un problème que pour ceux qui veulent garder des avantages dans un monde où la concurrence les rend caduques. Le SNPL se bat pour ses fesses, en particuliers celles des pilotes Air France, point.
Tonton Burger a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 17 min
Vos propos sont dénués de tout fondement : les taxes ne sont pas liées aux syndicats des pilotes que je sache… en tout cas, il est certain que vous n’avez jamais du regarder la décomposition du prix d’un billet d’avion en France, les taxes peuvent dépasser les 50%… Cas personnel récent coût hors taxes : 89 € et taxes : 76,90 €…
Précision importante, je ne suis pas pilote mais simple voyageur !!!
antisnpl a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 49 min
Il est bien évident que le SNPL défend les intérêts de sa clientèle concernant la hausse des salaires pnt, moins de taxes en France plus de marge de manœuvre de négociation avec la direction d’AF ! ne soyons pas dupe, l’avenir de XL ou de Aigle Azur n’est pas le sujet.
TPMG un jour, TPMG toujours….
herve a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 50 min
Les taxes sont élevés en France.
Mais Easyjet ou Volotea arrive à être rentable sur des lignes intérieurs.
Comme quoi le problème n’est peut être pas les taxes.
Que AF/hop abandonne ses lignes non rentable et s’occupe d’alimenter son hub. BA et LH ont abandonné depuis longtemps les lignes intérieurs.
Et la logique voudrait que Transavia reprenne les lignes intérieur importante, mais le SNPL bloque…
@Hervé a commenté :
4 octobre 2019 - 0 h 05 min
Le problème des taxes françaises ne se présente que si vous effectuez des vols en concurrence avec des compagnies étrangères sur des trajets internationaux , il me semble que cela tombe sous le sens cher Hervé.
En effet si deux compagnies sont soumises aux mêmes taxes il n’y a pas de différence concurrentielle .
Ce n’est évidement pas le cas pour des trajets Asie Amérique Afrique qui peuvent transiter n’importe où. Du fait de ces taxes les transits par Paris sont moins rentables que ceux transitants par d’autre hubs donc il y a bien un désavantage concurrentiel.
Le problème ne concerne pas les vols intérieurs , vous saisissez ?
Le SNPL bloque quoi ? Lisez la presse et vous verrez que le développement de Transavia est assuré et que la limitation à 40 avion n’a jamais été atteinte et n’a donc jamais eu d’impact sur son développement.
lyonnnais a commenté :
3 octobre 2019 - 19 h 57 min
Cet été, je suis parti en Afrique du sud depuis Lyon,
pour 959.58 € TTC, répartis ainsi :
Montant HT : 388.00 EUR
Montant taxes : 569.58 EUR
Frais d’émission : 2.00 EUR
je vous laisse calculer le taux des taxes …
Laurent a commenté :
4 octobre 2019 - 18 h 29 min
Combien de “surcharge carburant” qui n’a rien d’une taxe mais est une arnaque tarifaire pratiquée en particulier par Air France? Soyez précis au lieu de balancer un montant sans aucun sens.
Blaireau a commenté :
4 octobre 2019 - 9 h 18 min
C’est étonnant, Ben Smith le patron d’AF-KLM est aussi monté au créneau pour dénoncer les taxes en France.
Il doit être caduque lui aussi alors ?
Et les hollandais ont baissés les taxes à Schipol pour favoriser KLM.
Aussi caduques ?
Ou alors votre analyse est débile.
Point.
Laurent a commenté :
4 octobre 2019 - 18 h 24 min
La vérité, c’est que c’est le SNPL qui a bloqué tout développement de l’aérien en France, en particulier en bloquant l’essor de Transavia. Quand les autres lançaient leurs branches low cost, le SNPL bloquait. La concurrence a maintenant pris le marché, et prend le même virage sur le long courrier. Les taxes n’ont rien à voir là-dedans, la concurrence opère aussi de bases françaises. Point.
Mais... a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 20 min
Il y a quand même une volonté de favoriser le pavillon étranger comme Ryanair qui continue à toucher ses subventions que le pavillon français mais bon
herve a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 46 min
Et les OSP, c’est pas des subventions pour AF et Chalair ?
Ryanair ne touche des “subventions” que sur de petit aéroport, et c’est la région/le département qui décide de ça.
Perso je suis pour la fin de ses “subventions” de Ryanair mais aussi des OSP qui nous coûte plusieurs millions.
Vincent a commenté :
3 octobre 2019 - 12 h 37 min
Toujours la même chose, c’est toujours la faute des autres:
-Les taxes du méchant gouvernement
-les méchante compagnies du golfes
…
Et pendant ce temps AF décide de compenser volontairement tout ses vols interne pour plusieurs millions d’euros, alors que selon le SNPL elle serait accablé de taxes. Alors, AF serait-elle sadomasochiste ?
XL airways, personne ne parle de la médiocrité de cette compagnie, classé dans les 3 dernières sur Flight report. En gros, vous prenez XL une fois mais deux, et le bouche à oreille négatif à un très gros impact.
julien31 a commenté :
3 octobre 2019 - 13 h 32 min
Nos gouvernants ne savent faire que des taxes et cela dans tous les domaines.
Ces taxes sont diluées dans un cloaque financier qui est trés difficilement identifiable .
La taxe Chirac en est la preuve .
.
Pas honte du tout a commenté :
3 octobre 2019 - 17 h 10 min
Il faut taxer le transport aérien comme il faut aussi taxer le carburant des voitures, et les voitures aussi, tout comme le train qui est un transport de riche.
lyonnnais a commenté :
3 octobre 2019 - 20 h 05 min
A défaut d’une suppression de la taxe Chirac, il serait temps de penser à la suspendre le temps qu’elle soit étendu à toute l’europe… y en a marre de financer pour les autres !
De plus, outre le fait que ce sont les passagers français qui paient seuls, cela pénalise les compagnies françaises qui décollent majoritairement de France, par rapport à leurs concurrentes étrangères qui ne sont taxées que pour une infime partie de leurs vols, puisque leurs vols partent principalement de Londres, Madrid, Francfort ou Dubaï !!!
Autre hypothèse qui serait un “pis-aller” : que la taxe Chirac soit calculer en relation avec la production carbone, mais aussi de la production de déchet nucléaire, et que TOUS les modes de transport soient concernés, que ce soit l’aérien, mais aussi le train, le carburant routier, etc… On verra si les Gilets Jaunes sont aussi égalitaristes qu’ils le disent… à moins que ce soit TPMG !!
Franck a commenté :
4 octobre 2019 - 1 h 58 min
Vive le SNPL qui a contribué à la croissance de compagnie étrangère sur notre sol et par la même occasion a contribué à la mort du pavillon Français.
Le SNPL a bloqué Transavia pendant des années et maintenant ils sont dans l’obligation d’affréter LOL
De plus à rajouter à cela une incapacité à former par manque d’instructeur !
Bref c’est une catastrophe SNPL / AF même combat dans la médiocrité
@franck a commenté :
4 octobre 2019 - 15 h 59 min
«Le SNPL a bloqué Transavia pendant des années et maintenant ils sont dans l’obligation d’affréter LOL ».
Le SNPL n’a rien bloqué LOL. Les limites en nombres d’avions n’étaient que des obligations de retour à la table des négociations pour anticiper le développement.
«De plus à rajouter à cela une incapacité à former par manque d’instructeur !»
En réalité il manque tout simplement des pilotes conséquence de la politique Juniac et consorts qui dirigeaient une compagnie aérienne mais par aversion pour les pilotes préféraient ne pas en embaucher , ni acheter d’avions ,….pour les punir …. Vous avez là un exemple de l’étendue du désastre, période que vous semblez regretter cher Franck . Le SNPL n’a donc rien a voir dans tout cela…
Bref , votre commentaire , cher Franck, a un côté catastrophique qui m’amène à penser qu’il pourrait nous donner une illustration de la médiocrité .
ANTI SNPL a commenté :
4 octobre 2019 - 16 h 43 min
fAUX !
Le SNPL A bloqué transavia sur la flotte à 30 avions initialement.
A bloqué son réseau via les accords de périmètres.
A bloqué la création des bases Europe.
Cessez la désinformation !
@Frank a commenté :
4 octobre 2019 - 19 h 53 min
Ah …. il fallait bien qu’il en sorte un , merci anti SNPL ….
Le prétendu blocage n’est jamais intervenu en réalité puisque les limites de coques n’ont jamais été atteintes … Affirmation fausse..
Le réseau à été orienté et non limité pour pouvoir gagner de nouveaux clients . Encore faux.
La création de bases en Europe a bel et bien existé : Transavia Munich. Un magnifique flop : la direction d’AF n’ayant pas réussi à trouver des pilotes moins chers que ceux d’AF ou KLM pour cause de pénurie …. le recours au brokers revient cher…Encore faux renseignez vous….
Désinformation vous disiez …..
MHD a commenté :
4 octobre 2019 - 11 h 47 min
Exact
MRS-ALG a/r avec ZI (remplacée par AH) 160€ dont 110€ de taxes soit 68% du prix
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2019 - 7 h 44 min
Non, pas 30, 40 avions ! Chiffre qui n’a jamais été atteint à ce jour…