La compagnie aérienne XL Airways France a mis fin à ses opérations lundi, deux jours avant l’annonce par un tribunal d’une éventuelle reprise – ou de sa liquidation. Ses rivales proposent des offres commerciales aux passagers abandonnés.
L’Airbus A330-200 immatriculé F-GSEU a opéré le 30 septembre 2019 entre Cancun et l’aéroport de Paris-CDG le dernier vol de la compagnie française lancée en 1995. Un communiqué précisait hier qu’en « grande difficulté économique, XL Airways se voit malheureusement dans l’obligation de suspendre tous ses vols à compter du 30 septembre 2019 à 15H00 locale Paris jusqu’au jeudi 3 octobre inclus ». Soit au lendemain du jugement du tribunal de commerce de Bobigny, même si faute d’offre de reprise financée ce dernier devrait annoncer la liquidation de l’entreprise – comme le tribunal d’Evry a prononcé celle d’Aigle Azur. « Nous n’avons pas été en mesure de trouver l’investisseur capable d’accompagner la continuité et le développement de notre business model », reconnait d’ailleurs XL Airways, dont le président Laurent Magnin s’est adressé aux 570 salariés. Avec une seule satisfaction, avoir enfin poussé le gouvernement à s’attaquer à la low cost long-courrier Norwegian, qu’il accuse dans TourMag d’avoir « véritablement massacré les petites compagnies européennes ».
Air France, Air Austral, Corsair International et French bee ont immédiatement annoncé des mesures commerciales pour aider les passagers affectés à La Réunion ou aux Etats-Unis. La compagnie nationale étudie la possibilité de modifier son programme de vols, et propose des tarifs spéciaux pour les détenteurs de billets XL. Toujours sous réserve de présentation d’un billet XL, Corsair propose au départ de Saint-Denis des allers simples à partir de 249 euros jusqu’au 15 octobre, même si le nombre de places est limité. Air Austral propose également entre la métropole et l’île de l’Océan indien des tarifs préférentiels à partir de 349 euros A/S, tandis que la low cost French bee évoque un tarif spécial pour les vols retours des clients de XL Airways.
Côté syndicats, le SNPL déclarait lundi que la situation de la compagnie aérienne « est aujourd’hui tristement révélatrice des difficultés du transport aérien français. Exposée à une concurrence déloyale, face à des opérateurs étrangers, dont les plus féroces sont extra-européens et qui pratiquent un dumping social, fiscal et tarifaire. Nous avons été totalement abandonnés et livrés à notre sort. Pire, ces compagnies se sont vues offrir le droit de bénéficier des OK de ciel ouvert. Les pouvoirs publics ont été informés de leurs pratiques, dont certaines illégales. Les réponses apportées ont été quasi inexistantes ». La confédération FO « suit avec attention la situation relative aux compagnies aériennes Aigle Azur et XL Airways – dont nous venons d’apprendre qu’à son tour elle se trouve en situation de cessation brutale d’activité. Elle apporte évidemment son plein soutien aux syndicats FO des personnels concernés et à sa Fédération en charge du transport aérien. Elle intervient auprès des pouvoirs publics en ce sens. FO appelle le gouvernement à prendre toutes dispositions – y compris au besoin de prise de capital – afin de préserver dans l’immédiat les entreprises et les emplois. Le ministre de l’Economie ayant très clairement mis en cause le non-respect des mêmes contraintes réglementaires par d’autres pays et compagnies, FO estime que le gouvernement et l’État français sont d’autant plus légitimes pour intervenir ».
En 24 ans, XL Airways France a transporté 30 millions de passagers.
Dip a commenté :
1 octobre 2019 - 7 h 53 min
La concurrence française propose un meilleur service pour le même prix mais il préfère taper sur l’ambulance Norwegian
Et puis Magnin qui ose se moquer d’Yvelin alors que tous les deux sont des fossoyeurs de compagnies… Mdr à moins qu’il est jaloux que Yvelin à réussi son coup en 5 ans et pas lui ?
Sam a commenté :
1 octobre 2019 - 8 h 25 min
Où l’on voit l’utilité des assises du transport aérien français, chargées de protéger et d’enlever les freins au développement de nos compagnies. N’était-ce point de l’enfumage ?
argone a commenté :
1 octobre 2019 - 8 h 29 min
j’ai volé plusieurs fois sur les deux compagnies et xl n’avait pas à rougir de son service, au contraire. Avec Norwegian il faut payer pour tout : repas, bagage en soute …. ce qui n’était pas le cas avec xl airways !
vincent a commenté :
1 octobre 2019 - 16 h 44 min
De nombreux passagers ne prennent pas de bagage soute pour un séjour de 5 jours à New york par exemple.
Ça veut donc dire qu’avec xl on payait un service inutile.
De plus avec ce système la compagnie n’apparaissait pas en tête des comparateurs de vols.
Mauvaise stratégie.
MERCIER a commenté :
1 octobre 2019 - 8 h 56 min
Il serait temps que le governement fasse la police dans le transport aérien en France.Des compagnies non européennes basées en France viennent piller notre potenciel passager,subventionnées par leur gouvernement,et payant leurs charges à l’étranger.
lyonnnais a commenté :
1 octobre 2019 - 19 h 55 min
C’est pas prêt de s’arrêter… alors qu’on pourrait penser que le pavillon français serait enfin soutenu, la répartition des slots d’Orly semble vouloir prioriser les nouveaux entrants (ie la concurrence étrangère) au détriment du groupe AF !!! il serait pourtant facile à justifier que la répartition soit proportionnelle à la présence actuelle (et d’office, par exemple Ryanair serait exclus!!)
IMC a commenté :
1 octobre 2019 - 8 h 57 min
Dieu sait que je partage rarement les points de vue du SNPL, mais je dois reconnaître qu’ils ont ici parfaitement raison : la défaillance d’XL Airways est notamment due à l’exécration du gouvernement pour l’aérien français.
Tout est fait pour noyer les petites compagnies françaises (assommées chaque matin de nouvelles taxes), quand, dans le même temps, on ouvre très largement le ciel français à des compagnies étrangères subventionnées (Norwegian et consorts), parfois même par la France (Ryanair).
couteau philippe a commenté :
1 octobre 2019 - 14 h 17 min
l’allemagne elle a su décider de venir en aide à une des compagnies du pays qui rencontre les memes difficultés que les compagnies françaises
atc.gp a commenté :
1 octobre 2019 - 14 h 49 min
Si vous faites allusion à Condor la situation est différente. Condor n’avait pas de déficit d’exploitation c’est la maison mère qui a puisé dans la trésorerie de la compagnie la mettant en difficulté. Quand au prêt-relai que l’état fédéral et le lander veulent octroyer il doit être validé par Bruxelles.
VINCENT a commenté :
1 octobre 2019 - 16 h 47 min
Ah oui c’est sur l’Allemagne à sauvé Air Berlin !!! sic
Si vous parlez de condor, c’est juste un prêt pour une compagnie rentable.
Heureusement que l’état ne gaspille pas nos impôts dans des compagnies non rentable juste pour les maintenir en vie quelques mois de plus.
vincent a commenté :
1 octobre 2019 - 16 h 49 min
Toujours la même musique, toujours le gouvernement responsable…
Alors que la compagnie avait des cabine d’un autre temps, une des dernières en Europe à ne pas avoir d’IFE en long courrier.
Classé dans les 3 plus mauvaises sur Flight report, avec ukraine airlines et Ryanair…