La série noire se poursuit pour l’avionneur américain… Le nouveau biréacteur à large fuselage de Boeing, le 777X, a subi un revers jeudi après-midi 5 septembre lors d’un test au sol de résistance aux hautes pressions, lorsqu’une des portes cargo de l’avion a explosé.
Un employé de 777X travaillant à proximité de l’usine de Boeing à Everett a déclaré au Seattle Times avoir entendu «un bruit fort et le sol tremblait». L’incident est arrivé sur un « avion d’essai statique », l’un des deux avions de tout nouveau programme de jets conçus pour des essais au sol uniquement, c’est-à-dire qu’il était prévu qu’il ne volerait jamais. Le problème est survenu au cours de l’essai final qui doit être passé dans le cadre de la certification de l’avion par la Federal Aviation Administration (FAA), a rapporté le journal américain. L’explosion de la porte cargo, qui n’a blessé personne, nécessitera une analyse minutieuse afin de déterminer la cause de ce problème, ce qui peut signifier que Boeing devra remplacer la porte et refaire le test.
Le programme 777X est déjà retardé en raison d’un problème de développement du moteur General Electric GE-9X qui l’alimentera. En juillet, le PDG de Boeing, Dennis Muilenburg, a révélé lors d’un rapport trimestriel sur les bénéfices que le premier 777X destiné à voler, sorti de l’usine d’Everett en mars, ne sera pas lancé avant l’année prochaine. Cet échec de l’essai au sol est un autre coup dur. Car rappelons que Boeing n’est plus en mesure de livrer aucun de ses appareils 737 MAX depuis que l’avion monocouloir a été immobilisé dans le monde entier en mars, après que deux accidents mortels en Indonésie et en Éthiopie ont tué 346 personnes.
Le plan d’essai statique est celui qui est délibérément sollicité bien au-delà des limites des conditions d’un service normal d’exploitation , a déclaré le porte-parole, ajoutant que l’incident était en cours de réexamen. L’avion est entouré d’une ossature métallique tandis que les poids passant dans les poulies sont fixés aux ailes et à d’autres parties de la cellule. De plus, les panneaux de revêtement qui recouvrent à la fois les ailes et le fuselage sont mis sous pression de manière à obtenir la contrainte maximale attendue lors d’une manœuvre extrême prévue en service. La pression est augmentée en pompant de l’air dans la cabine. Le journal basé à Seattle avance en comparaison que les ailes en composite de carbone du 787 sont si flexibles que lorsque Boeing les a testées en 2010, elles se sont courbées vers le haut d’environ 25 pieds. Après avoir largement dépassé la charge cible, Boeing a arrêté le test sans rien rompre. Les ailes massivement plus grandes du 777X sont également en composite de carbone, avec une pointe repliable, et lors de l’essai de jeudi, elles ont dû fléchir de la même manière que celles du 787. C’est donc la porte cargo qui a cédé sous les contraintes imposées par le test.
Le toulousain a commenté :
8 septembre 2019 - 14 h 32 min
Quand ca veut pas…..
Mais j en revient a « pendant ce temps la chaine d assemblage construit les exemplaires série d Emirates selon les memes specs que celle qui vient de lâcher »
Je ne sais pas mais quand on fait un nouvel objet on ne lance pas la série avant la fin des tests proto….
Le faire autrement dénote d une suffisance cuisante qui se paye un jour ou l autre
( valable pour Boeing Airbus ou autre industriel )
Rame a commenté :
8 septembre 2019 - 14 h 47 min
Même si ce n’est peut-être qu’un détail qui sera vite réglée, pas de doute que Boeing traverse une phase vraiment compliquée en ce moment.
Djouk a commenté :
8 septembre 2019 - 14 h 55 min
Rien d’alarmant en soi. L’objectif de ces tests est justement de déceler les problèmes et de pouvoir les corriger.
Louis G. a commenté :
8 septembre 2019 - 15 h 04 min
Dur dur pour Boeing… cela risque de retarder le premier vol et donc la mise en service ensuite…
Le pire des cas serait que les ingénieurs retournent à leur planche à dessin pour modifier le dessin de certaines pièces.
Mais même sans cela, Boeing devra de toute façon refaire des tests statiques pour sa certification… et donc utiliser un nouvel avion extrait de la chaîne de production. En effet, seul le premier avion assemblé subit ce type de torture en temps normal, mais si celui-ci est déjà « written-off »…
Et avec les problèmes du MAX, je sens que le programme NMA va être déclaré non prioritaire…
greg765 a commenté :
9 septembre 2019 - 12 h 05 min
Après rien n’indique de manière sûre que l’avion est “written off” !
La porte de soute peut peut-être être changée. Pour les ailes elles ont pu morfler avec le test précédent, bien qu’apparemment ils n’aient pas été à la rupture… il faudra peut-être un nouveau jeu d’ailes ?
Cher Louis... a commenté :
10 septembre 2019 - 21 h 56 min
Vos informations, cher Louis, ne semblent pas tres à jour : il y a deja plusieurs mois que Boeing a déclaré par la voix de l’un de ses plus haut directeur que l’urgence absolue pour l’entreprise Boeing etait de remettre le 737Max en vol le plus vite possible et qu’en conséquence le NLA n’était plus la priorité de la maison…
Toutefois, vous avez raison de vous inquiéter de l’avenir du NMA: avec cette nouvelle grosse tuile qui lui tombe sur le nez , Boeing risque fort de repousser encore plus le projet NMA dont la décision officielle de lancement éventuel devait en principe être prise en 2020….mais qui gît lancement d’un nouvel avion, dit aussi engagement d’énormes sommes financières à mobiliser rapidement… C’est précisément là que l’accumulation de déboires va faire coincer la machine et que le bât va blesser!… et pousser à un nouveau report -sine die?- du projet NMA.
Scaramouche a commenté :
8 septembre 2019 - 16 h 06 min
OUI un coup dur pour ce programme qui n’en a pas besoin.
Scaramouche a commenté :
8 septembre 2019 - 16 h 12 min
Avec le 777X Boeing s’est fixé des objectifs impossible en matière de performances.
En 2013 on perlait d’un avion limité à 344 tonnes, donc plus léger que les modèles actuels, tout en étant plus long, donc plus lourd à vide, avec un rayon d’action comparable. Aujourd’hui on est passé à 351 tonnes, comme le -300er, et l’autonomie du 777-9 est passée de 14 800 à 14 000 km, alors que celle du -8 est passée de 17 300 à 16 100 km, et il faudrait descendre à 15 300 km pour que la masse maximale reste à 351 tonnes, donc avion non réalisable actuellement d’où le report, et probablement l’annulation vu qu’en face il y a l’a350 ULR.
Les moteurs disproportionnés et les ailes démesurées ont aussi contribué à ce développement long, coûteux, et chaotique.
moonmartre a commenté :
9 septembre 2019 - 16 h 44 min
@SCARAMOUCHE: Ce 777x accumule les superlatifs, surtout pour les moteurs, songez que la soufflante fait 3,40 m de diamètre.
Si en plus chaque moteur fait 18 tonnes, soit 10 de plus que l’actuel GE90-115 du 777-300ER, c’est compliqué de vouloir à la fois limiter le MTOW et augmenter l’autonomie.
Boeing va-t-il proposer une version détarée à autonomie limitée et MTOW réduit, afin de limiter la consommation (comme le modèle A350 vendu à JAL)?
BORLE a commenté :
8 septembre 2019 - 16 h 48 min
Faire du neuf avec du vieux, Boeing va bien peser à l’avenir l’intérêt de réchauffer les vieux plats. Avec ces deux appareils 737 et 777 on est confronté à la limite d’une mise à niveau technique contemporaine sur des bases structurellement pensées à une autre époque.
Un seul avantage : gagner plus vite plus d’argent. Mais dans ces deux cas on pourra sans doute vérifier l’adage « le bon marché fini par coûter cher ».
Massona1 a commenté :
8 septembre 2019 - 18 h 58 min
Votre remarque est pertinente pour le 737 conçu au milieu des années 60, par contre elle ne l’est pas pour le triple 7 dont le premier vol date de 1994, pour mémoire le premier vol du 320 date de 1987 qui lui aussi a subi une évolution structurelle récente pour supporter des moteurs plus lourds et des masses au décollage nettement plus importantes
@Borle a commenté :
9 septembre 2019 - 0 h 32 min
Ok pour le 737 mais le 777-X NON !
Le seul point commun avec l’ancien : le nom mais ça s’arrête là.
Nouvelle ailes donc envergure augmentée de 7 mètres !
Nouveaux moteurs, les plus gros jamais conçus.
Intégration de davantage de matériaux composites. Etc..etc…
En fait il s’agit PAS de faire du neuf avec du vieux mais bien d’une nouvelle étude et nouvel avion.
Contrairement au 737 où on s’est “contenté” d’équiper le monocouloir des moteurs famille A320neo.
Bams a commenté :
9 septembre 2019 - 0 h 47 min
L’objectif est justement de soumettre l’avion a des contraintes extrêmes pour déceler les points à corriger. Je suis ravi d’apprendre que les ailes ont, comme pour le 787 passe ces tests extremes. C’est çà qui m’inquietait le plus tant les moteurs de cette bete sont enormes. Les ailes repliables aussi qui ont été réussies c’est une belle prouesse technologique. Pour la porte cargo ce sera réglé. Le 777 classique était passé par un arrachement de porte aussi lors des tests en 1993. Aujourd’hui il est acec le 787 le gros porteur le plus vendu. Le 777-x est promu à un bel avenir.
greg765 a commenté :
9 septembre 2019 - 12 h 10 min
En soit la taille des moteurs n’est pas un handicap. Déjà la taille ne fait pas forcément la masse… Et la masse est dans ce cas un atout puisqu’elle contribue à réduire les moments que subit l’aile à son emplanture, en vol mais aussi sous fort facteur de charge…Moins de contraintes mécaniques au final. De même le carburant dans l’aile produit le même effet, c’est pour ça qu’en vol le carburant des réservoirs centraux est toujours utilisé en premier.
Max1 a commenté :
9 septembre 2019 - 12 h 16 min
@BAMS
– OUI BELLE MACHINE ce x ! J avais oublié le test de résistance du 777 en 93! Intéressant ce rappel!
JOHN a commenté :
9 septembre 2019 - 13 h 33 min
@BAMS
Avec l’A330*.
Il lui reste encore 300 ventes d’avance sur le B787 même si ce dernier le rattrape rapidement.
Bencello a commenté :
9 septembre 2019 - 1 h 06 min
On ne peut pas reprocher à Boeing et la FAA d’avoir bâclé les essais du 737 Max et leur reprocher la faiblesse d’une porte du 777X.
La détection à ce stade est plutôt rassurante, cela prouve que les essais sont (enfin) rigoureux et consciencieux.
Mieux vaut détecter ces faiblesses à ce stade que plus tard…
Cela pose en revanche la question de la concordance avec les simulations CAO qui, avec les puissances de calcul actuelles, sont sensées se rapprocher au plus près des essais réels.
sydney a commenté :
9 septembre 2019 - 7 h 27 min
Un employé (qui passait par là) a déclaré au Seattle Times… il ne s’agit pas à priori d’une communication officielle et donc rien ne dit que la porte a explosé avant d’avoir atteint ses limites de conception… car tous ces essais de structure sont destructif, donc que tout se passe normalement, ou pas, à la fin ça explose ou sa casse toujours… 😉
Louis G. a commenté :
9 septembre 2019 - 10 h 45 min
La cellule utilisée pour les essais statiques finit en effet toujours à la casse… Le problème pour Boeing serait que les autorités aéronautiques exigent de refaire les tests avec une nouvelle cellule…
B777X essai final certification a commenté :
9 septembre 2019 - 13 h 43 min
“Le problème est survenu au cours de l’essai final qui doit être passé dans le cadre de la certification de l’avion par la Federal Aviation Administration (FAA)”
On nous parle ici d’essai final de certification.
Les mots ESSAI FINAL ont été écrit en caractère GRAS par AJ.
Faut-il en déduire que d’autres essais ont été fait auparavant ?
Que cette porte n’aurait donc du pas lâcher ?
B777X ESSAI FINAL CERTIFICATION a commenté :
10 septembre 2019 - 8 h 22 min
Selon l’article seattletimes.com cité plus bas :
“Les ailes massivement plus grandes du 777X sont également en composite de carbone, avec une pointe repliable, et lors de l’essai de jeudi, elles ont dû fléchir de la même manière que celles du 787. Cette fois, cependant, les ailes n’ont pas cédé; c’était l’une des portes qui ont échoué – un résultat qui n’est certainement pas censé se produire”.
Il ne s’agissait pas d’un test de rupture mais un test de certification.
Boeing va donc devoir chercher les causes.
ajar a commenté :
9 septembre 2019 - 9 h 00 min
chez Boeing comme dans la majorité des sociétés se sont les financiers qui gouvernent alors faite gaffe .
Paulo33 a commenté :
9 septembre 2019 - 9 h 59 min
La carlingue du 777x nous a été présentée comme une reprise de celle du 777 juste allongée et avec des hublots agrandis. Si ces tests montrent un défaut structurel il y a un risque que tous les avions construits depuis ??? présentent la même faiblesse non ?
Louis G. a commenté :
9 septembre 2019 - 10 h 39 min
Cet incident ne concerne que le 777X, pas de conclusion hâtive à ce stade sur la nature du problème et l’impact de sa résolution sur les exemplaires déjà assemblés. Mais vu le contexte actuel, il est certain que les autorités aériennes seront plus pointilleuses avant d’autoriser le 777X à décoller… Et n’oublions pas qu’il restera ensuite le long chemin vers la certification commerciale, avec les tests en vol.
greg765 a commenté :
9 septembre 2019 - 12 h 13 min
C’est lors d’un test statique sur l’aile que la porte de soute a rompu. Mais l’aile est un nouveau design. Donc à priori pas forcément de lien avec les 777 d’ancienne génération. A suivre…
Paulo33 a commenté :
9 septembre 2019 - 14 h 18 min
Les différents articles de presse parlent tous d’un test de pressurisation à l’issue duquel la porte a “cédé/rompu/explosé/…”. Rien à voir donc avec les tests statiques sur l’aile en tout cas en cause immédiate…
Le toulousain a commenté :
9 septembre 2019 - 12 h 50 min
Ben oui encore de la com boeing c est pareil mais pas vraiment
Genre 737 -max pareil que NG mais avec Des choses cachées
Donc 777-x vs 777 pareil
la structure est la meme mais avec des différences non dites (porte cargo par exemple)…
En savoir plus.. a commenté :
9 septembre 2019 - 11 h 52 min
Je ne sais pas si les résultats des analyses et enquêtes sur ce qui a laché durant ce qui n’est encore qu’un test d’essai seront rendus publics, mais il serait intéressant de savoir plus précisément ce qui a laché: la paroi de la porte elle-même? l’accroche de la porte sur son articulation? l’axe d’articulation lui même? l’accroche de l’articulation sur le cadre du fuselage??
Imaginez que ce soit ce dernier point et que cette accroche SUR LE CADRE doive être revue? Cela signifie que c’est le cadre entier qui doit être renforcé/repensé à cet endroit là: et quid alors des fuselages des 777X déjà en production et déjà assemblés, comme ceux de l’avion Emirates en photo?: devront ils être ” dé-assamblés” pour désolidariser le cadre porteur de l’accroche pour le remplacer par un nouveau cadre repensé/redessiné/retesté/recertifié?…bref: encore des coûts, des ennuis et des délais dans l’air ( bon ça c’est un jeu de mot facile parce que le 777X, lui, n’est peut être pas près/prêt d’être ” dans l’air”!)… Mr. Clark de Emirates va pas être content du tout!
Wrangel a commenté :
9 septembre 2019 - 15 h 59 min
BOnjour à tous
” La pression est augmentée en pompant de l’air dans la cabine. ”
La phrase est très curieuse car elle peut vouloir dire que nous aspirons l’air de la cabine qui est mise alors en dépression
OU
en refoulant de l’air dans la cabine et l’appareil est alors mis en surpression.
Quelqu’un peut-il m’expliquer quelle la bonne solution ?
Bon vol à tous.
Paulo33 a commenté :
9 septembre 2019 - 17 h 33 min
On est bien dans le cas d’un test en surpression “a high-pressure stress test … The pressure is ratcheted up by pumping air into the cabin.” : https://www.seattletimes.com/business/boeing-aerospace/door-blows-out-during-ground-test-on-boeing-777x-jet/
nn a commenté :
10 septembre 2019 - 0 h 14 min
Il n’y a pas de série noire. Les accidents reflètent simplement la mentalité de l’entreprise et des salariés.
kantfredo a commenté :
10 septembre 2019 - 8 h 55 min
Si la porte a céder lors du test des ailes, ça veux dire que l’effort max sur les ailes déforme la structure des cadres de l’avion ce qui a laissé échapper les vérous de la porte cargo, c’est flippant ! la structure de l’avion est trop faible pour ses ailes !
Paulo33 a commenté :
10 septembre 2019 - 17 h 25 min
Aucun détail précis sur ce qui a cédé n’a filtré et Boeing a fait fermer tout accès au local dés vendredi. On peut aussi bien supputer un simple problème limité à la seule porte qu’un grave problème de structure ayant entraîné cet accident ou faisant suite à la décompression explosive qui s’en est suivi (CF accident du DC10 en forêt d’Ermenonville en 1974). Pour l’instant seules les équipes du constructeur et les représentants de la FAA peuvent avoir une idée et, pour en savoir plus, nous devrons patienter “un certain temps, voire un temps certain”…!
Logique de la comm. Boeing... a commenté :
10 septembre 2019 - 21 h 46 min
Selon la logique de comm. extérieure en vigueur à ce jour chez Boeing , tout evenement d’une manière générale, qui s’y passe fait l’objet d’un communiqué minimisant systématiquement l’importance du probleme, si ce n’est aller jusqu’à le nier …
Or dans ce cas-ci, aucun complément de comm. de la part de Boeing : il faut donc en déduire que les choses sont suffisamment sérieuses pour ne pouvoir ni etre niées, ni meme être simplement minimisée: en un mot comme en 100, Boeing vient de se prendre une nouvelle grosse claque!…une de plus!
Comme disait avec humour l’un de nos anciens présidents de la République, ” les m..des, ça vole toujours en escadrille !” Boeing devrait méditer là-dessus.