Tollé, indignation et colère sont les réactions des familles des victimes après le non-lieu pour Air France et Airbus rendu par les juges d’instruction chargé du dossier du crash du vol AF447 entre Rio et Paris avait causé la mort de 228 personnes le 1er juin 2009.

Comment ne pas penser que cette décision est guidée par des intérêts économiques supérieurs à ceux de la justice ?“, dénonce dans un communiqué la principale association de proches de victimes, AF447 Entraide et solidarité. Elle ajoute qu’elle va faire appel d’une ordonnance “qui insulte la mémoire des victimes“. 

La soeur d’une des victimes, Ophélie Toulliou, accuse directement le Président de la République : “On pense qu’Emmanuel Macron a donné des instructions pour protéger le fleuron de l’aéronautique [Airbus, ndlr]“, dit-elle au micro d’Europe1, estimant que “les intérêts économiques sont bien là“. “Les éléments à charge dans le dossier sont trop flagrants… C’est un vrai scandale judiciaire !“, ajoute-t-elle avant de réclamer la démission de la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Les avocats des parties civiles ont déjà annoncé leur intentions de faire appel du non-lieu devant la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris. “J’ai la sensation qu’on cherche par tout moyen à donner des blancs-seings à l’industrie aéronautique, ou à dépénaliser ce genre de catastrophe. On ne peut se contenter de donner un chèque aux familles et puis au revoir. Ce non-lieu est un non-sens“, déclare au journal Le Parisien Maître Sébastien Busy, l’avocat de l’association Entraide et solidarité AF447 et de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

En dédouanant Air France et Airbus avec un non-lieu, les juges d’instructions imputent la cause du crash de l’Airbus A330-200 du vol AF447 au “pilotage manuel” de l’équipage, alors composé d’un commandant de bord et deux copilotes : “La cause directe de l’accident est la perte de contrôle de la trajectoire de l’appareil par l’équipage, ayant entraîné le décrochage de l’appareil sur une trajectoire descendante jusqu’à l’impact. Cette perte de contrôle résulte des actions inadaptées en pilotage manuel […]“. 

Une conclusion qui fait bondir le SNPL, le Syndicat national des pilotes de ligne, estimant ce non-lieu pour les deux entreprises “insupportable et scandaleux“.  Le SNPL considère qu’une “accumulation des charges” a été “mise en évidence tout au long de l’instruction à l’encontre aussi bien d’Airbus que des autres protagonistes“. “Nous formulerons de plus amples commentaires dès que nous aurons pris connaissance” des “motivations de cette ordonnance“, clame Vincent Gilles, vice-président du SNPL, annonçant également que son syndicat, “en tant que partie civile fera appel de cette ordonnance“. Pour l’heure, Air France et Airbus n’ont pas réagit officiellement à l’ordonnance des juges d’instruction en leur faveur.

Crash AF447 : tollé après le non-lieu pour Air France et Airbus 1 Air Journal

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