La compagnie aérienne Air Italy afficherait une perte de 164 millions d’euros pour sa première année d’existence sous ses nouvelles couleurs, soit trois fois plus que celle enregistrée par Meridiana qu’elle a remplacée. L’année en courts devrait être du même acabit, et elle pourrait renoncer à ses Boeing 737 MAX.
Selon le Corriere della Serra, l’ex-Meridiana relancée en mars 2018 avec Qatar Airways comme actionnaire à hauteur de 49% a fait moins bien sur tous les tableaux à la fin mars 2018 : les revenus sont en baisse de 21,3% à 283,76 millions d’euros, miles parcourus et heures de vol en recul, et le nombre de passagers transportés est tombé de 2,44 à 1,91 millions – dont seulement 379.000 sur le long-courrier, les activités charters ayant été abandonnées avec à la clé une perte de 65 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Trois facteurs sont cités par Air Italy pour expliquer ces résultats d’après le quotidien : l’investissement de la relance, y compris dans la flotte avec des Airbus A330-200 et des Boeing 737 MAX mais aussi pour transformer le réseau autour du hub de l’aéroport de Milan-Malpensa, et régler les coûts du sureffectif ; le lancement de nouvelles liaisons long-courriers vers l’Inde et la Thaïlande, qui n’ont pas eu les résultats escomptés et ont été supprimées ; et en mars dernier l’immobilisation au sol de ses Boeing 737 MAX.
Pour 2019, Air Italy s’attend à enregistrer des pertes similaires, notamment en raison des 737 MAX 8 cloués au sol et qui l’ont forcée à louer d’autres avions. Le plan d’affaires sur cinq ans consulté par le quotidien italien pose d’ailleurs clairement la question du remplacement de sa flotte de monocouloirs (3 MAX 8 livrés depuis mai 2018 sur 20 attendus, quatre 737-800 et un 737-700 âgés d’une vingtaine d’années) par des appareils plus modernes « notamment de la famille Airbus, en mettant l’accent sur l’homogénéité technique ».
Côté positif, la compagnie italienne affiche une recette unitaire (RASK) de 6,68 centimes d’euros en 2018 selon le Corriere della Serra, « juste au-dessus des 6,4 centimes » de sa rivale Alitalia. Et elle affirme que cette année, hors évènements exceptionnels comme les MAX cloués au sol « et la continuité territoriale dans compensation », la performance sera meilleure que prévue et permettra « une croissance supplémentaire ». La composition de la flotte sera strictement basée sur « les besoins de croissance et les opérations », les plans de Qatar Airways de la doter de 50 appareils n’étant pas évoqués, tout comme le remplacement des A330 par des 787 Dreamliner.
Rame a commenté :
19 août 2019 - 14 h 22 min
Un succès à la Etihad à venir ?
Shôgun a commenté :
19 août 2019 - 15 h 49 min
Il y a seulement un an, certains ici-même voyaient cette compagnie au nom ridicule supplanter avantageusement Alitalia, qu’ils avaient déjà enterrée…
Les gestionnaires de Qatar semblent être des investisseurs aussi avisés que ceux d’Etihad.
Que pouvait-on espérer d’autre de la part de gens qui croyaient que donner un nom anglais à une compagnie italienne et acheter à bas prix des monocouloirs qui ne tiennent pas en l’air sans patch informatique était une statégie visionnaire ?
Cancela a commenté :
20 août 2019 - 22 h 14 min
Décidément les Italiens ont du mal à faire du fric dans l’aerien ! EasyJet l’a bien sentit et a bien fait de ne pas investir chez eux !