La compagnie aérienne Aigle Azur aurait trouvé un accord pour vendre à la low cost Vueling ses activités entre Paris-Orly et Faro, Funchal et Porto. Une expertise a été demandée par les représentants du personnel.
Après avoir tenté de rassurer ses passagers sur le maintien de son programme de vols à court terme, tout en reconnaissant ses difficultés financières, la deuxième compagnie française a selon La Tribune présenté aux représentant du personnel ce qui ressemble à un plan de survie. Il passerait notamment par la cession, « pour entre 15 et 30 millions d’euros », de ses trois routes entre l’aéroport de Paris-Orly et le Portugal à la low cost Vueling, filiale du groupe IAG aux côtés de British Airways, Iberia, Aer Lingus et Level. Une filiale serait créée avec un avion et « des personnels navigants volontaires » uniquement pour opérer sur cet axe, et serait ensuite revendue à Vueling – qui du coup récupèrerait des créneaux de vol à Orly, où elle propose une quinzaine de routes dont justement Lisbonne et Porto. Ni Aigle Azur, ni IAG ou Vueling n’ont commenté cette information.
Outre cet abandon du Portugal, qui ferait suite à ceux de Pékin et Sao Paulo, Aigle Azur devrait recentrer ses activités vers CDG : Roissy accueillerait alors une partie du programme de vol vers l’Algérie, ceux vers le Mali et les charters, tandis que ne resteraient à Orly que certaines liaisons vers l’Algérie et celles vers Moscou et Kiev. L’expertise demandée par les représentants des quelque 1400 salariés ne devrait pas dépasser deux mois selon La Tribune, les syndicats d’Aigle Azur n’ayant pour le moment pas réagi – tout comme le Ministère de l’Economie qui surveille la situation via le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI).
La direction de la compagnie aérienne expliquait la semaine dernière qu’à l’instar de « bon nombre d’acteurs du secteur, notamment en Europe, Aigle Azur ne nie aucunement avoir des difficultés dans un contexte particulièrement difficile (flygscam, projet d’éco contribution, surcapacité hiver dernier en Europe, impact pétrole automne 18) ». La compagnie « travaille sur différents projets pour assurer sa pérennité à la fois à moyen et long terme. Son Comité d’Entreprise (CE) en est actuellement saisi et l’étudie dans les prérogatives qui sont les siennes. Toutes les forces vives d’Aigle Azur sont mobilisées pour assurer le transport, le confort et la sécurité de ses milliers de passagers ». Et elle annonçait un nouveau record pour le mois d’aout en cours « en termes de chiffre d’affaires, battant tous les précédents chiffres d’affaires mensuels réalisés ». Mais elle rappelait aussi qu’avec « l’appui et surtout les assurances de ses partenaires : le chinois Hainan Airlines (filiale de son actionnaire de référence le groupe HNA) et le brésilien Azul », le développement des vols longs courriers « était la meilleure réponse à apporter car garanti par ces partenariats et donc sans risques. Imprévisibles, des évolutions récentes dans le soutien apporté à Aigle Azur par ses actionnaires a mis à mal cette stratégie ». La vente à Vueling des vols activités vers le Portugal devrait permettre à Aigle Azur de compenser ces manquements de la part des actionnaires.
Ric a commenté :
12 août 2019 - 7 h 30 min
Ça sent le sapin!!!
NDR a commenté :
12 août 2019 - 8 h 12 min
@RIC
Comme tu dis, apparement Bercy veut laisser un peu de temps a Aigle Azur afin d’éviter que des centaines de milliers d’enfants français partis avec cette Cie ne restent bloqués pour les rushs des retours scolaires ;
15 millions d’Euros seulement si l’état algérien lui débloque ses 60 millions d’euros de benifices des ventes réalisées a Alger elle n’en aurait pas eu besoin.
Shôgun a commenté :
12 août 2019 - 18 h 54 min
Des centaines de milliers d’enfants français partis cet été avec cette compagnie ?…
Pourquoi pas des milliards ?
TLM a commenté :
12 août 2019 - 20 h 10 min
Sauf que l’argent en question à déjà été débloqué par l’Etat algérien depuis 3 ans au moins
Inukshuk a commenté :
12 août 2019 - 22 h 24 min
Ça sent en effet la vente par appartements. Là où les chinois passent, ils se servent de généreux dividendes et laissent derrière la terre brûlée. Il serait temps que l’UE (ou au moins la France) mettent en place des règles identiques à celles que la Chine impose pour l’implantation d’entreprises étrangères.
Et aussi... a commenté :
13 août 2019 - 8 h 28 min
…et aussi grand temps de mettre en place au sein de l’UE l’exacte copie de cette loi américaine extra-territoriale qui leur permet d’imposer aux entreprises du monde entier leurs propres visions politiques sous peine de milliards de $ de sanctions.
Ainsi, loi scélérate copiée sur leur propre modèle de loi scélérate, l’UE se donnerait les moyens de , au choix, soit négocier la levée réciproque de ces lois, soit imposer des milliards d’ € de taxes aux entreprises US… Comme nous ferions exactement ce qu’ils font, la parade serait difficile à trouver pour eux…sauf accepter de supprimer ces lois des deux côtés de l’Atlantique!
Xenon a commenté :
13 août 2019 - 16 h 37 min
Ça sent aussi l’incomptence du management dont le PDG aui a les yeux plus grand que le ventre…