La compagnie aérienne Air Canada a repoussé au début 2020 au plus tôt le retour dans les airs de ses Boeing 737 MAX. Un problème pour son réseau comme pour la croissance prévue qui ne l’empêche pas d’afficher au deuxième trimestre un résultat d’exploitation sans précédent, avec un bénéfice net de 343 millions de dollars contre une perte nette de 102 millions à la même époque l’année dernière.

Les 24 737 MAX 8 de la compagnie nationale canadienne, sur 50 attendus, ne devraient pas reprendre du service avant le 9 janvier prochain, a-t-elle annoncé mardi dans un communiqué. Un report qui reflète une « approche prudente » en matière de planification : « Nous ne disposons actuellement d’aucune information fiable quant à l’échéancier de remise en service des 737 MAX, et attendons l’aval des organismes de réglementation », a précisé le PDG d’Air Canada Calin Rovinescu. Il souligne toutefois que si la certification des monocouloirs remotorisés par Transport Canada intervenait plus tôt que prévu, « nous étudierons la possibilité d’en réintégrer certains dans notre parc aérien comme appareils de remplacement ou de rechange ». Sa rivale WestJet espère pour l’instant revoir les siens le 4 novembre au plus tôt.

Les effets de l’interdiction de vol des 737 MAX « se feront sentir de façon plus aiguë durant la haute saison estivale », a expliqué le dirigeant d’Air Canada lors de la présentation des résultats financiers du deuxième trimestre. La capacité prévue au troisième trimestre devrait baisser d’environ 2% en regard de la période correspondante de 2018, par opposition à une augmentation d’environ 3% initialement planifiée. « Nous privilégions une approche prudente en matière d’horaire afin que les clients puissent faire leurs réservations en toute quiétude pour leurs vacances cet automne, et surtout cet hiver pendant les fêtes », ajoute M. Rovinescu.

Air Canada : sans MAX en 2019, avec profits au T2 2 Air JournalEt comme au premier trimestre,  la compagnie de Star Alliance semble ne pas souffrir de l’absence des MAX : le bénéfice net du T2 s’est établi à 343 M$, soit un bénéfice net dilué par action de 1,26 $, en regard d’une perte nette de 102 M$, soit une perte nette diluée par action de 0,37 $, pour le deuxième trimestre de 2018 (les résultats du T2 2019 tenaient compte d’un profit de change de 117 M$, alors que ceux du deuxième trimestre de 2018 comprenaient une perte à la cession d’actifs de 186 M$ et une perte de change de 82 M$, précise un communiqué). Air Canada affiche un BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et dotation aux amortissements et aux pertes de valeur) de 916 M$, comparativement au BAIIA de 739 M$ enregistré au deuxième trimestre de 2018 ; un bénéfice d’exploitation de 422 M$ contre 308 M$ au deuxième trimestre de 2018 ; et un bénéfice net ajusté de 240 M$, soit un bénéfice net ajusté dilué par action de 0,88 $, en regard d’un bénéfice net ajusté de 129 M$, soit un bénéfice net ajusté dilué par action de 0,47 $ au deuxième trimestre de 2018.

Suie à l’augmentation de 2,3% des capacités, les produits passages de l’ensemble du réseau ont atteint 4,338 milliards de dollars, un montant record pour un deuxième trimestre, en hausse de 417 M$ (+10,7%) par rapport au trimestre correspondant de 2018. L’accroissement des produits passages réseau est attribuable à la hausse de 6,8% du rendement unitaire et à l’amplification de 3,6% du trafic. En ce qui concerne la cabine Classe affaires, les produits passages réseau ont augmenté de 83 M$ (+10,2%) par rapport au deuxième trimestre de 2018, en raison du trafic et du rendement unitaire qui ont tous deux augmenté de 5,0 %. Les charges d’exploitation se sont établies au T2 à 4,335 G$, en hausse de 310 M$ (+8%) en regard du deuxième trimestre de 2018.

« Je me réjouis d’annoncer qu’Air Canada affiche d’excellents résultats au deuxième trimestre, notamment des produits d’exploitation sans précédent de 4,757 G$ et des liquidités record de près de 7 G$. Bien que ces résultats dépassent nos attentes, l’interdiction de vol touchant les appareils 737 MAX de Boeing a nui à la croissance du BAIIA d’un exercice à l’autre. L’équipe de direction et l’ensemble des employés touchés par cet enjeu complexe ont accompli un travail extraordinaire en mettant en œuvre des solutions créatives pour notre parc aérien, notre horaire, notre réseau et nos activités afin de mener les passagers à destination durant le trimestre », souligne Calin Rovinescu. Pour qui ces résultats « ont de quoi impressionner » : les produits ont affiché une croissance sur chaque marché et les produits passages de l’ensemble du réseau ont progressé de 10,7% sous l’impulsion d’un relèvement de la capacité de 2,3%. L’objectif de 250 M$ d’économies réalisées au titre du notre programme de transformation des coûts « est dépassé », tandis que les avantages de la fusion avec Transat AT ont été « soulignés par d’importantes parties prenantes comme Unifor, Aéroports de Montréal, Tourisme Montréal, d’importantes agences de voyages, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le Conseil du patronat du Québec et la Fédération des chambres de commerce du Québec ».

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