La compagnie aérienne low cost Ryanair n’espère plus recevoir ses premiers Boeing 737 MAX avant janvier ou février 2020, une incertitude qui l’a poussée à réduire la croissance prévue cet hiver et l’été prochain : la fermeture de bases est envisagée dès novembre.
Ryanair Holdings, qui chapeaute les spécialistes du vol pas cher Ryanair en Irlande et au Royaume Uni, Lauda en Autriche, Malta Air à Malte et Buzz en Pologne, a expliqué le 16 juillet 2019 que cette revue à la baisse des programmes de vols durant les deux prochaines saisons IATA était « directement causée » par les retards de livraison du monocouloir remotorisé, les deux accidents en cinq mois de MAX 8 chez Lion Air et Ethiopian Airlines ayant entrainé l’arrêt des livraisons, une diminution de la production et l’immobilisation au sol des 371 appareils déjà livrés. Le CEO Michael O’Leary précisait hier dans un communiqué que Ryanair « s’attend à ce que le MAX200 soit approuvé pour les régulateurs dans les 2 mois suivant la remise en service du MAX ». Boeing espère selon lui qu’un « package de certification » sera soumis aux régulateurs d’ici septembre, avec une remise en service peu de temps après ; « nous pensons qu’il serait prudent de prévoir que cette date soit repoussée de quelques mois, peut-être aussi tard que décembre. Comme Ryanair a commandé les MAX200 qui sont une nouvelle variante du MAX, ceux-ci doivent être certifiés séparément par la FAA et l’EASA ».
Ryanair « reste attachée à l’aéronef 737 MAX », soulignait hier le dirigeant, mais les incertitudes sur leur retour en service et la reprise de la production et des livraisons auront un impact direct sur les prochains programmes de vol : comme la low cost « ne peut prendre livraison que de 6 à 8 nouveaux appareils par mois », elle planifie désormais ses horaires d’été 2020 sur la base de 30 737 MAX livrés d’ici à la fin mai 2020, au lieu des 58 prévus jusqu’à mars dernier. Ce nombre « peut augmenter ou diminuer davantage » en fonction du moment où les 737 MAX reprendront le chemin des airs. Avec donc 28 avions de moins que planifié, la croissance de l’été 2020 sera revue à la baisse, de 7% à 3% (ce qui entrainera un trafic annuel à fin mars 2021 de 157 millions de passagers, au lieu des 162 millions espérés).
La pénurie d’avion va aussi entrainer certaines réductions et fermetures de bases pour l’été 2020, mais également pour l’horaire de l’hiver prochain. « Nous entamons une série de discussions avec nos aéroports pour déterminer les bases peu performantes ou déficitaires de Ryanair qui devraient subir ces compressions et / ou fermetures à court terme à partir de novembre 2019 », a déclaré Michel O’Leary. « Nous consulterons également notre personnel et nos syndicats pour planifier et mettre en œuvre ces solutions », ajoute-t-il, insistant sur le fait que ces réductions ou fermetures de bases sont causées uniquement par les problèmes du 737 MAX. Ryanair continuera de « travailler avec Boeing et l’AESA » pour remédier à ces retards de livraison d’ici l’hiver 2020, « afin que nous puissions rétablir notre croissance à des niveaux normaux à l’été 2021 ».
Aucun aéroport n’a été officiellement ciblé par Ryanair ; dans sa base de Beauvais-Tillé par exemple (40 liaisons), le directeur commercial Edo Friart interrogé par France 3 se veut rassurant : « Pour le moment, les lignes de cet hiver sont déjà en vente et ne seront probablement pas touchées. La question se pose surtout pour 2020. Si des bases venaient à fermer, une ou deux lignes maximum pourraient être impactées mais c’est trop tôt pour le dire ».
Les résultats financiers du 1er trimestre de Ryanair seront annoncés le 29 juillet, date à laquelle on devrait en savoir plus sur l’impact de la crise du 737 MAX sur la première compagnie européenne. Mais Michael O’Leary a souligné être en discussions avec Boeing sur les coûts supplémentaires en découlant (en matière de leasing, de maintenance d’avions plus âgés gardés plus longtemps etc.), tout en réaffirmant que le nouvel appareil aura un coût opérationnel « phénoménal ».
On remarquera au passage l’utilisation de terme MAX200 dans le communiqué ; Michael O’Leary a précisé hier que le marketing des vols ne différenciera pas les 737-800 et MAX, une tâche « impossible parce que nos avions sont attribués du jour au lendemain. Nous n’avons donc aucune idée, demain ou le mois prochain, si le vol sera exploité par un NG ou un MAX ». Il a ajouté dans Flightglobal s’attendre à ce que cela ne posera pas de « problème de perception du client, ni à un manque de confiance en l’aéronef une fois que celui-ci au repris du service ». Et il n’a guère de précision quant à la formation des pilotes, les choses pouvant changer même si pour l’instant il y aurait une formation supplémentaire sur logiciel « et du temps sur simulateur lors des vérifications semestrielles ». Quant à l’appellation 737-8200 aperçue sur un de ses futurs appareils stationnés à Renton, elle ne veut rien dire selon le dirigeant, Ryanair n’inscrivant que deux choses sur ses fuselages – son nom en grand et le numéro d’immatriculation…
T-LFSP1 a commenté :
17 juillet 2019 - 8 h 02 min
Bjr – bien fait pour eux, “z’ont ka acheter des Airbus”. Sinistre compagnie bien connue pour son “grand intérêt” pour la cause sociale de son personnel, bien connue pour “son grand respect” de ses passagers, bien connue pour soudoyer les aéroports régionaux voire user et abuser d’un genre de racket, bien connue pour l’aversion de ses dirigeants à AIRBUS.
Dans ces conditions, je lis, persiste et signe, jamais je ne prendrai et ne donnerai un kopeck à cette sinistre boite.
atplhkt a commenté :
17 juillet 2019 - 8 h 51 min
@ T-LFSP1
Une critique est toujours d’intérêt lorsqu’elle est argumentée. Que RYANAIR ne soit pas un modèle d’eployeur est certain et que M. OLEARY soit déplaisant tout autant. Mais le terme de « racket » est aussi outrancier qu’absurde pour des contrats passés avec des collectivités locales. Si des critiques sont à formuler ce sont aux élus de ces collectivités dont certains ont voulu à tout prix et de façon folle un aéroport (folie économique) comme Rouen Vallée de seine ou autre. Croire que RYANAIR est seule à en bénéficier (incitations de C.C.I) serait de plus bien candide. Les aides illégitimes ont par ailleurs été sanctionnées.
Pour la réalité des chiffres chacun peut les trouver sur ce lien :
https://investor.ryanair.com/wp-content/uploads/2019/05/Ryanair-Results-FY2019.pdf
https://investor.ryanair.com/wp-content/uploads/2018/07/Ryanair-FY-2018-Annual-Report.pdf
https://www.thesun.co.uk/travel/6844526/ryanair-pilots-salary-how-much-do-get-paid-why-strike/
Comme toujours : “Fly by the Numbers” (se référer aux “chiffres” )
Norlau a commenté :
17 juillet 2019 - 10 h 41 min
Si Ryanair avait acheté des Airbus, est-ce que la compagnie et son CEO serait plus fréquentables ?? Faudrait arrêter cette polémique ridicule entre Boeing et Airbus. Je n’ai plus trop envie de prendre un A380 et ses ailes criquées, je suis plus tranquille dans un B777 ou 787. pour autant je n’accable pas les compagnies qui continuent à exploiter le gros porteur d’Airbus..
@NORLAU a commenté :
18 juillet 2019 - 9 h 59 min
@NORLAU,
Les 777 ont également des problèmes de criques au niveau du longeron intérieur des ailes mais ce problème apparaît plus au niveau de l’aile gauche que de l’aile droite. Malheureusement je n’ai vu aucun article n’évoquent ce problème .. Les 777 ayants ce problème sont arrêtés 3 semaines afin de corriger le problème.
ahbon a commenté :
17 juillet 2019 - 9 h 54 min
“Ryanair n’inscrivant que deux choses sur ses fuselages – son nom en grand et le numéro d’immatriculation…”
On a oublié de préciser que sur le fuselage il y a aussi les slogans bidons des régions qui ont signé des contrats de soit-disant “marketing” mais qui sont en fait un moyen de ‘retrocommissionner’ rananair à hauteur de 700 à 800 millions d’euros par an, net d’impôt, direct dans un paradis fistal.
Filoustyle a commenté :
17 juillet 2019 - 10 h 15 min
Dans le doute on s’abstient !
Le mieux c’est de voler ailleurs.
Mr O’Leary je pense sera bien obligé de ne plus mettre ses œufs dans le même panier et sera bien obligé d’aller du côté de Toulouse pour acheter Airbus mais certainement pas au prix où il le souhaiterai.
Comme il est revenu sur le business model des aéroports secondaire il reviendra sur le business model tout Boeing c’est inévitable maintenant.
MERMOZ a commenté :
17 juillet 2019 - 10 h 27 min
Du racket absolument !!!!…Une fois installé en escale à Marignane O leary s est comporté en maître chanteur à l emploi dès ses premiers soucis avec le personnel local sous payé exploité et soumis au droit du travail Irlandais et a menacé de partir malgré l argent touché et en demandant toujours plus …Malgré l argent versé la chambre de commerce au risque de perdre son investissement n a pas lâché dans son bras de fer avec ce requin de bas étage et a aussi a été solidaire des personnels en grèves ..Le charognard a mis ses menaces à exécution retiré ses billes un temps en fermant ses lignes mais un temps seulement…Car chasser le naturel de la rapacité il revient au galop …Et il a ravalé sa morgue fait des concessions à minima et vite a repris son business de gros pourri…Ryanair est toujours à Marignane et règle au coup par coup en prédateur avide les conflits sociaux qui menace sa “belle entreprise” sociale” sur nombre de ses escales…Soi disant pour le bien des passagers qui pourraient voler pour un peu plus cher mais aussi parfois moins en vol de dernière minute mais de façon éthique..Car qui connait 6 mois à l avance ses dates de voyages pour bénéficier de tarifs ultra soldés ?….Je suis parti sur AF le mois dernier certes tôt le matin mais pour moins cher…Et pourquoi l aller peanuts avec l Irlandais et le retour hors de prix ?…50 % d arnaque…
Bencello a commenté :
17 juillet 2019 - 10 h 28 min
Autant Boeing avec son MAX a sorti un produit non abouti et dangereux, autant MOL se cache derrière Boeing pour justifier des fermetures de bases.
Entre les lignes il faut simplement lire: certaines bases ne sont pas rentables (et ce n’est pas nouveau).
Avec un seul appareil MAX livré et immobilisé, le surcoût n’est pas stratosphérique. Rien qu’en prolongeant l’utilisation de ses 737-800, Ryanair peut maintenir son programme de vol sans fermer de bases.
Mais on a l’habitude avec MOL: les mauvaises nouvelles sont toujours dues aux autres (Europe, constructeurs, Personnels…)
Eric a commenté :
17 juillet 2019 - 12 h 38 min
Boeing, Airbus ou Tupolev n’est absolument pas le problème…
Tout ça n’est que de la com insidieuse de MOL pour faire cracher un peu plus les aéroports, régions et CCI pour qu’il ne ferme pas leur belle base qui permet de désenclaver leur région paumée…
Et le pire c’est que ça va marcher !! Ils vont tous se précipiter à Dublin comme des petits toutous biens dressés pour proposer d’augmenter le montant de la rétribution « «marketing »…
NDR a commenté :
17 juillet 2019 - 12 h 55 min
Si Ryanair et Wizz ouvrent une base a Orly cet aéroport va enfin rattraper Gatwick.
C'est pas la course aux échalottes... a commenté :
17 juillet 2019 - 13 h 21 min
On s’en tape éperdument que Orly rattrape Gatwick ou pas…on n’est pas dans une course aux échalottes ici!
De plus il n’ y a aucun besoin de Ryanair à Paris-Orly, puisqu’il est déjà à Paris-Beauvais ( et c’est toujours Paris, puisque c’est lui qui nous l’affirme depuis des lustres): Orly est déjà complet et on ne voit pas pourquoi on devrait en dégager d’autres pour faire de la place à ce rat.