La compagnie aérienne Air Tahiti Nui a enregistré en 2018 un bénéfice en recul de 86%, sur un chiffre d’affaires en baisse de 4%. La faute aux nouvelles concurrentes à Papeete, French bee et United Airlines, et à la hausse des prix du carburant.
L’année dernière, la compagnie basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a a vu son trafic reculer de 2,7% à 471.542 passagers, « en ligne » avec la baisse du nombre de sièges offerts (-3% par rapport à 2017). Air Tahiti Nui évoque une « performance satisfaisante compte tenu de l’augmentation massive des capacités concurrentes entre les USA, la France et Tahiti (+40% de sièges en année pleine) ». Elle représentait l’année dernière 57,8% du trafic international, une part de marché en recul de 7,7% alors que l’arrivée de la low cost French bee et de United Airlines a entrainé une hausse du trafic total de 10,5% (667.902 passagers) et des capacités de 11,5%.
Côté finances, le chiffre d’affaires de la compagnie polynésienne en 2018 a atteint 34,1 milliards de Fcfp (environ 286 millions d’euros, -4%), avec un bénéfice de 288 millions de Fcfp (environ 2,4 millions d’euros, -86%). Elle reste donc dans le vert pour la septième année consécutive, mais reconnait que la nouvelle concurrence « a logiquement déclenché une guerre des prix, générant une tension forte sur les recettes unitaires. Cette situation s’est doublée d’une forte hausse du prix du carburant non répercutée sur le prix des billets d’avion ». Air Tahiti Nui compte du coup modifier sa politique commerciale : le programme de vols « sera ajusté pour maximiser le remplissage et la recette unitaire, les prix s’adapteront pour être les plus compétitifs possible, les ventes seront renforcées en faveur de nos propres canaux de distribution (notamment le site Internet compagnie) et les coûts de distribution se verront optimisés ».
Les efforts d’ATN se concentreront en particulier sur « le développement de produits et services pour mieux répondre aux attentes de notre clientèle : produits ancillaires (accès salon, coupe fil, sièges et repas spéciaux…), offres Club Tiare et développement de divers partenariats ». En conséquence, la stratégie de communication sera axée sur la nouvelle flotte « et particulièrement l’introduction de la classe Moana Premium — qui sera intégrée dans le courant de l’année dans nos accords interline ; la communication autour de nos alliances sera aussi intensifiée avec la promotion de nos partenariats et des nouveaux codeshares implémentés ».
Air Tahiti Nui a mis en service l’année dernière le premier des quatre Boeing 787-9 Dreamliner attendus ; marquée par la sortie de la flotte des deux derniers A340-300 et la mise en service progressive de la flotte exclusivement Dreamliner, 2019 « finalisera la transition démarrée l’année dernière après plusieurs mois ponctués d’évènements symboliquement forts pour la construction de l’avenir de notre compagnie », souligne son rapport. L’année en cours « se dessine également comme une année charnière plus difficile, durant laquelle il nous faudra montrer notre capacité à créer de la valeur ajoutée pour nos clients, afin d’ancrer notre différence », ajoute ATN. Côté comptable, l’exercice sera marqué « par un changement de méthode (provision pour grosses réparations pour la nouvelle flotte) et des impacts liés au calendrier de sortie des A340. La baisse des charges variables compensera en partie les effets liés à la double flotte A340/B787. Un effort important sera consenti sur la réduction des coûts de structure pour faire face à la concurrence et rendre la compagnie encore plus compétitive ».
Michel Monvoisin, Président du conseil d’administration et président directeur général d’Air Tahiti Nui, souligne dans le rapport annuel que respectant le calendrier défini deux ans plus tôt, la compagnie aérienne a finalisé en 2018 « sa mutation, concrétisant des challenges déterminants pour ses orientations stratégiques dans les prochaines années. Refonte de notre image de marque et de tout l’univers Air Tahiti Nui, accueil du premier appareil de notre nouvelle flotte de Boeing 787-9, création de la première filiale de la compagnie, aménagement dans notre nouveau siège social à proximité immédiate de notre cœur d’activité et enfin célébration des 20 ans de notre exploitation comptent parmi les projets les plus structurants pour notre entreprise ; c’est cette année qu’ils ont été concrétisés ». Mais ATN a aussi dû « s’adapter à un environnement aéronautique en pleine mutation consécutivement à l’accueil d’une concurrence multiforme avec deux nouveaux opérateurs sur notre route de péréquation », ajoute le dirigeant.
Le PDG explique entre autres que la valorisation des opportunités offertes par l’implémentation fin 2016 du système Amadeus « s’est déjà intensifiée avec le développement de nouveaux produits et services qui ont permis d’enrichir – tout en préservant sa singularité et son authenticité – l’expérience de voyage Air Tahiti Nui, dorénavant conforme aux standards des meilleures compagnies aériennes internationales ». La transformation digitale s’est également accélérée avec « le double objectif d’améliorer l’expérience clientèle tout au long du voyage et l’expérience employé ». La mise en service du premier Tahitian Dreamliner en fin d’année « préfigure la pleine mesure des gains générés sur l’exploitation de nos lignes, avec un objectif optimal de 20% d’efficacité énergétique et carbone pressenti à l’intégration complète de la flotte Boeing d’ici fin 2019 ».
Bien ancrée tant auprès des visiteurs que des Polynésiens, Air Tahiti Nui a malgré tout plutôt bien tiré son épingle du jeu en maintenant son statut de leader incontesté du marché, conclut le dirigeant. Elle reste la compagnie nationale référente offrant les meilleures capacités et la plus belle expérience immersive vers et depuis la Polynésie française. « ’I fano na, e fano ā, le voyage continue ».
Air Tahiti Nui rappelle au passage les partenaires de partage de codes sur ses vols :
- American Airlines : PPT – LAX / PPT – AKL et LAX – CDG
- Qantas : PPT – AKL / PPT – LAX
- Air New Zealand : PPT – AKL / PPT – LAX
- Air Calin : PPT – AKL / PPT – LAX
- Japan Airlines : PPT – NRT
- Korean Air : PPT – NRT
- Air France : PPT – LAX
- LATAM Airlines : PPT – AKL
En outre, dans le cadre du développement de la compagnie sur ses marchés, 43 accords interline sont conclus à ce jour avec d’autres transporteurs afin d’offrir aux clients un plus large choix de destinations (dont en 2018 de nouveaux accords avec LATAM Airlines Brasil et Virgin Australia).
Filoustyle a commenté :
3 juillet 2019 - 8 h 22 min
“l’exercice sera marqué « par un changement de méthode (provision pour grosses réparations pour la nouvelle flotte)”
C’est bien ils ont déjà acté que leurs nouvel avion c’est de la merde et qu’ils vont pas tarder à avoir des problèmes.
Vous faite ce que vous voulez mais moi à aller à Tahiti j’y vais en A350 au moins pas d’histoire !
Gian a commenté :
3 juillet 2019 - 10 h 11 min
“j’y vais en A350 au moins pas d’histoire”!
Mais aussi l’aspect économique, Air Tahiti ou Air France pratique de prix prohibitive avec des “services” pas à l’hauteur!
Max a commenté :
3 juillet 2019 - 12 h 02 min
– wow FAA ! Il est loin ce temps écoulé DC8 et DC10 ! Cet aeroclub à côté du terminal ou bagagistes et mécaniciens circulaient sans badges ! La valse des BN2 sur morea ! J étais coopérant. Rencontre de ma femme ! Wow merci pour ce break time ! Une aviation sympathique ! Salut À J BREL dans ce coin d hivaoa.!!
Tahiti_Nui a commenté :
3 juillet 2019 - 17 h 44 min
Attention aux coquilles dans l’article !
“le chiffre d’affaires de la compagnie polynésienne en 2018 a atteint 3,4 milliards de Fcfp (environ 286 millions d’euros”
1€ = 119,33 FCFP (XPF) donc il est difficile que 3,4Md de F soient égaux à 286M€ …
Camil59 a commenté :
3 juillet 2019 - 17 h 46 min
C’est pas non plus les terrible teens qu’ATN s’offre. Belle compagnie qui a le mérite de se renouveler pour sa flotte et de tenir compte du marché actuel et à venir, faut leur espérer pas de difficulté sur leur propre terre en cas de surcapacité. Pour l’instant ça se tient entre compagnies concurrentes on dirait, à voir si le marché US pourrait être encore plus porteur
ajar a commenté :
3 juillet 2019 - 19 h 10 min
Le choix entre un 787 peu fiable mais bon marché et un A350 fiable mais cher que choisir ? Ce revirement de fournisseurs de ATN sera ou sa perte ou un sursis sur ce marché en surcapacité .
Michelle Mavoisine a commenté :
4 juillet 2019 - 10 h 36 min
Compagnie dirigée par des bureaucrates colonialistes. La Poerava Business sert avant tout à transporter gratuitement l’élite de la Polynésie et leurs amis affiliés.
Hirinaki a commenté :
24 septembre 2020 - 19 h 33 min
pas mal