Le BEA a diffusé hier des photos de la récupération sous quatre mètres de glace au Groenland d’une pièce du moteur 4 d’un Airbus A380 d’Air France, qui avait explosé en plein vol en septembre 2017.
Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) vient de publier un rapport technique sur les recherches après l’accident du 30 septembre 2017, quand l’A380 immatriculé F-HPJE de la compagnie aérienne française effectuait le vol AF066 entre Paris-CDG et l’aéroport de Los Angeles (l’appareil transportait 520 personnes et avait dû se poser en urgence à Goose Bay au Canada). Les photos diffusées le 1er juillet 2019 sur les réseaux sociaux montrent la pièce, une partie du moyeu de la soufflante du GP7200, dégagée de la glace ; la légende précise qu’elle sera « envoyée aux Etats-Unis pour être examinée » par Engine Alliance, coentreprise réunissant General Electric et Pratt & Whitney, « sous la supervision du BEA ». D’après le Geological Survey du Danemark et Groenland (GEUS) impliqué dans les recherches, la « pièce de titane pesant environ 150 kilos » a été retrouvée grâce à un robot et un radar sous près de 4 mètres de neige et de glace, au milieu d’une crevasse : « toutes les crevasses étaient recouvertes de neige, les rendant invisibles à la recherche ».
Lors des deux ans de recherche des pièces du moteur 4, le BEA rappelle que les données de l’enregistreur de données de vol (FDR) ont été utilisées pour déterminer la trajectoire et la position de l’avion lorsque la panne s’est produite, et pour délimiter une zone de recherche afin de localiser les pièces qui se sont séparées de l’avion. Cette zone s’est avérée être un terrain désert recouvert de glace, situé à environ 150 km au sud-est de la ville de Paamiut, sur la côte ouest du Groenland ; une zone reculée où les conditions météorologiques sont « extrêmes presque toute l’année » – rendant impossible les recherches en hiver. Assez tôt dans l’enquête, il a été établi que « la récupération des pièces manquantes, et en particulier des fragments de moyeu de soufflante, était un élément clé pour faire progresser l’enquête sur la cause de la défaillance du moteur ». Peu de temps après l’événement, certaines pièces ont pu être repérées et récupérées, mais des chutes de neige ont empêché de nouveaux vols d’hélicoptères sur le site. La neige a fini par recouvrir toutes les pièces qui se trouvaient encore au sol, « empêchant toute nouvelle détection visuelle ».
À la suite de « l’avarie non contenue » de l’A380, le Bureau d’enquêtes Danois sur les accidents aériens (AIB D) a délégué au BEA l’ouverture et la réalisation de l’enquête de sécurité. Le BEA représente la France, État de l’exploitant, État d’immatriculation et État de conception de l’aéronef. Des enquêteurs de l’AIB D, représentant le Groenland (un pays constitutif du Royaume du Danemark), État d’occurrence, du NTSB, représentant les États Unis d’Amérique, État du constructeur des moteurs, et du BST, représentant le Canada, État où l’équipage s’est dérouté, ont pris part à cette enquête de sécurité.
Enfin! a commenté :
2 juillet 2019 - 9 h 07 min
Enfin une bonne nouvelle dans cette affaire…car si on en parle plus guère, c’est essentiellement parce que l’on ne sait plus trop quoi en dire, faute d’éléments nouveaux et faute de certitudes…
En fait et pour être clair: on ignore encore les causes exactes du pourquoi de la chose…ce qui n’est pas plus rassurant que ça, d’ailleurs!
Peyronnaud a commenté :
2 juillet 2019 - 9 h 34 min
Se donner autant de mal à retrouver un morceau d’un moteur,c’est quoi l’intérêt, pas de mort pas de crash….alors qu on est incapable de retrouver un avion entier avec plus de 200 victimes!,,,, les américains auraient ils payer le gvt malaysian
Pourien ne rien révéler…..
777 Malaysian
CDB777 a commenté :
2 juillet 2019 - 11 h 02 min
L’intérêt ?
Peut être juste pour comprendre pourquoi un moteur de plus de 6 tonnes qui coûte plusieurs dizaines de millions de dollars pièce et équipe la moitié de la flotte mondiale du plus gros avion de ligne a explosé en vol comme une vulgaire cocotte minute …
Ça parait suffisant comme motivation, non ?
Matthis a commenté :
2 juillet 2019 - 10 h 18 min
Se donner autant de mal? Y’a un helicopter, un petit radar et une equipe de 6 personnes environ.
Regardez les moyens utilises pour le MH370.
Mais c’est vrai que la theorie du complot est beaucoup plus croustillante mais faut pas abuser non plus, c’est toujours interessant de savoir pourquoi un reacteur a explose en vol.
(Aussi, c’est plus facile de ratisser une petite zone couverte de neige que de ratisser le fond d’un ocean)
Backdoor a commenté :
2 juillet 2019 - 21 h 30 min
Si on a mis autant de moyens c’est que c’est suffisamment grave et qu’on veut comprendre sinon on aurait pas mis autant de pognon c’est plutôt rassurant…
Panurge a commenté :
11 juillet 2019 - 9 h 40 min
Cet incident aurait pu se transformer en accident avec des centaines de victimes. En connaitre la cause permettrait de l’éliminer sur tous les avions toujours en vol. Pour une fois le pilote ne semble pas être impliqué et donc la “cause” pourrait être potentiellement présente sur tous les avions.Le coût de la recherche à mon sens est donc pleinement justifiée et je félicite la pugnacité des enquêteurs. Par ailleurs les moyens nouveaux mis en oeuvre pour cette recherche constituent un investissement pour les recherches futures, lors d’autres accidents.