Dans le cadre de leurs stratégies d’innovation, Daher, Airbus et Safran annoncent ce lundi leur collaboration pour la conception et le développement d’EcoPulse, un démonstrateur à propulsion hybride distribuée, répartie sur ailes, dont le premier vol est prévu à l’horizon 2022.
Basé sur la plateforme TBM de Daher, ce projet, initié par le CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) et soutenu par la DGAC, a pour objectif de développer des technologies afin d’améliorer l’efficacité environnementale des avions et répondre aux besoins des nouvelles mobilités aériennes. La démarche globale comprend 3 axes de recherche et développement :
– Le système propulsif hybride distribué sera fourni par Safran.
– L’optimisation aérodynamique de la propulsion distribuée, l’implantation de batterie à haute densité énergétique ainsi que son utilisation pour le pilotage de l’aéronef sera réalisé par Airbus.
– L’installation des composants et systèmes, la réalisation des essais en vol, l’analyse globale et la construction règlementaire seront menées par Daher, via la plateforme TBM.
Cette collaboration a pour objectif de valider des technologies destinées à diminuer les émissions polluantes, les nuisances sonores, et de créer de nouveaux usages de transport aérien. « La réduction de l’impact environnemental des aéronefs est une préoccupation pour l’ensemble du secteur. C’est donc avec enthousiasme et détermination que nous participons à cette association unique au côté d’Airbus et Safran pour relever ce défi ambitieux initié par le CORAC. Nous sommes déterminés à en faire un élément distinctif de l’industrie aéronautique française et sommes convaincus de l’union des acteurs du secteur autour de lui », explique dans un communiqué Nicolas Orance, SVP BU aéronautique et défense de Daher.
Safran va fournir l’ensemble du système propulsif hybride distribué d’EcoPulse (hors batteries) composé d’un turbogénérateur (turbine combinée à un générateur électrique), d’un système de management de la puissance électrique et de propulseurs électriques intégrés (ou e-Propellers) comprenant les moteurs électriques et les hélices. Les propulseurs électriques seront intégrés sur la voilure d’EcoPulseTM et assureront l’effort propulsif tout en offrant des gains aérodynamiques (réduction de la surface alaire et des tourbillons marginaux en bouts d’ailes, et donc de la trainée).
L’intégration d’un système de propulsion distribuée sur un avion de type TBM « est une opportunité pour améliorer son efficacité, diversifier ses missions, réduire son empreinte environnementale et diminuer ses coûts d’exploitation ». « Safran a élaboré une feuille de route technologique permettant l’intégration de propulseurs électriques sur avion. EcoPulseTM est une excellente opportunité d’en évaluer et de déterminer les caractéristiques attendues par ce marché notamment dans le cadre de nouveaux projets d’aéronefs à propulsion hybride. Safran a pour objectif de se positionner comme le leader de ces systèmes propulsifs à l’horizon 2025 », souligne Stéphane Cueille, Directeur R&T et Innovation de Safran.
Airbus quant à lui interviendra sur la modélisation aérodynamique du démonstrateur, tant pour alimenter les choix de configuration que pour permettre l’élaboration des lois de contrôle. L’ensemble de ces éléments doit permettre d’établir les bénéfices de la propulsion distribuée, et de fournir les bases, en termes de méthodes, d’outils et de résultats, permettant la conception d’aéronefs à propulsion distribuée optimisés. « Ce démonstrateur à propulsion hybride distribuée est une étape très importante afin de préparer les standards de certification d’un avion plus électrique. Il nous permet également d’améliorer nos modèles de simulation pour envisager une utilisation sur de plus gros appareils » confirme Jean-Brice Dumont, EVP Engineering Airbus.
Dhaer « est un avionneur et un équipementier industrie et services. Il affirme son leadership dans 3 principaux métiers – construction d’avions, équipements et systèmes aéronautiques, services logistiques et supply chain – et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2018. Fort de son actionnariat familial, Daher est tourné vers l’innovation depuis sa création en 1863. Aujourd’hui présent dans 13 pays, Daher s’impose comme un acteur de référence de l’industrie 4.0, en concevant et développant des solutions à valeur ajoutée pour ses partenaires industriels ».
Si cette chose là vole un jhour... a commenté :
17 juin 2019 - 14 h 30 min
Ce sera alors à n’en pas douter, dans un futur encore assez lointain, l’une des pièces maitresse du Musée de l’Air du Bourget vers 2050…
Bencello a commenté :
17 juin 2019 - 17 h 36 min
Je suis assez surpris de voir de nombreux démonstrateurs/ projets (hors solar impulse) dépourvus de panneaux solaires pour alimenter au moins partiellement les appareils.
Est-ce à ce point faible en puissance, que c’est inutile?
marcopolo a commenté :
17 juin 2019 - 19 h 13 min
oui
18kh a commenté :
18 juin 2019 - 9 h 17 min
Un ordinateur, un écran et tout devient possible!
Faire voler un avion demande de l’énergie. Le faire voler longtemps demande beaucoup d’énergie.
Panneau solaire ou bien batterie permettent de faire de belles démonstrations sans suite. Le E-fan est abandonné, c’était un beau monoplace a deux sièges. Solar impulse a fait le tour du monde mais a été reconstruit a Hawaï, pour être capable de voler, il n’avait pas la résistance requise pour certifier un avion (même chose pour le voyager de Rutan).
Ce n’est pas demain, ni après demain que nous verrons autre chose que du carburant liquide pour faire voler un avion pendant plusieurs heures. C’est même une activité économique qui devrait être prioritaire en cas (peu probable) de pénurie durable. Dans le pire des cas, il reste la liquéfaction du charbon.
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