La compagnie aérienne Avianca Argentina a suspendu ses opérations pour tenter de restructurer son réseau et son mode de fonctionnement, une annonce qui survient deux semaines après celle similaire d’Avianca Brasil.
La suspension annoncée le 9 juin 2019 par la filiale argentine d’Avianca porte sur une durée de 90 jours, avec possibilité d’extension pour 90 jours supplémentaires selon l’Autorité de l’aviation civile ANAC. Selon le régulateur, la demande faite par Avianca Argentina « est basée sur le début d’un processus de restructuration de l’entreprise, pour redévelopper un plan de transport régulier et un modèle commercial de l’entreprise ». Avianca Argentina opérait deux des douze ATR 72-600 commandés en 2016, sur deux routes intérieures au départ de sa base à Buenos Aires-Jorge Newbery vers Mar del Plata (face à Austral et Andes Líneas Aéreas) et Santa Fe (face à Austral). « Avec les avions actuels et la concurrence qui existe, il n’est pas viable de poursuivre les opérations », a déclaré le CEO d’Avianca Argentina Carlos Colunga, à l’agence de presse Telam. Il n’a pas mentionné l’inflation galopante et la dépréciation de la monnaie, qui ont mis un coup de frein aux voyages aériens. Cette suspension des activités commerciales, approuvée par l’État et effective depuis le 7 juin, devrait protéger Avianca Argentina des sanctions habituelles liées aux annulations de vols.
L’annonce en Argentine survient deux semaines après celle au Brésil qui a vu Avianca Brazil clouée au sol, alors qu’elle était déjà sous la protection de la loi contre les faillites depuis décembre 2018. Après avoir restitué des dizaines d’aéronefs aux bailleurs et réduit de 900 personnes ses effectifs, la compagnie aérienne n’avait maintenu qu’un réseau squelettique desservant les aéroports les plus achalandés du Brésil (dont Sao Paulo-Congonhas et Guarulhos, Salvador de Bahia, Rio de Janeiro-Santos Dumont.), afin de conserver ses créneaux d’atterrissage et de décollage, qui constituent son actif le plus précieux.
Rappelons que les deux compagnies aériennes ont pour maison-mère le groupe Synergy, également à la tête d’Avianca Holdings né de la fusion de la compagnie colombienne et de TACA au Salvador. Son propriétaire Germán Efromovich a perdu le contrôle de Avianca Holdings après avoir échoué à conclure un contrat de couverture pour un prêt auprès de United Airlines, cette dernière et le reste du Conseil d’administration le remplaçant comme président par Roberto Kriete (ex CEO de TACA).
On retiendra d’autre part qu’en Colombie, Avianca (dont Efromovich demeure le principal actionnaire) a pris possession fin mai du premier des huit Boeing 787-9 Dreamliner attendus. Le MSN43983 est pris en leasing chez SMBC Aviation Capital, qui lui en fournira deux autres en 2021.
B. Rakassé a commenté :
11 juin 2019 - 8 h 08 min
Quelle immense surprise!
Personne n’aurait jamais pu s’en douter..
Et surtout pas les banquiers qui ont élucubré les montages financiers, en partant de Colombie vers les Brésil et l’Argentine. Trois solides économies transparentes.
Amis Argentins qui payez des impôts, merci de passer à la caisse.