Le constructeur d’avions américain Boeing a déclaré qu’il adapterait ses compensations aux compagnies aériennes en tenant compte de leur préférence pour le 737 MAX, et pourrait même rembourser ses services plutôt que donner de l’argent comptant.
Les MAX qui été immobilisés dans le monde entier après les crashs d’un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airways, tuant les 157 passagers à bord, moins de cinq mois après une catastrophe similaire impliquant un Lion Air 737 MAX 8 ayant tué les 189 personnes à bord, pourraient l’être encore pour une période de 10 à 12 semaines, soit jusqu’à mi-août ou fin août selon l’IATA. Le directeur général de Boeing, Dennis Muilenburg, a déclaré que les compensations pourraient comprendre l’ajustement des horaires de livraison des avions, l’offre de formation ou de services supplémentaires, ainsi que l’argent liquide dans certains cas. «Nous savons que beaucoup d’entre eux ont eu un impact sur les programmes d’été. C’est difficile, c’est douloureux», a-t-il déclaré lors d’une conférence des investisseurs à New York. « Je ne vois pas cela comme un événement matériel supplémentaire pour nous, mais c’est quelque chose qui demandera une attention particulière client par client. »
Les transporteurs chinois affirment de leur côté que les pertes liées à l’immobilisation du Boeing 737 Max dépassent 500 millions de dollars. Au total, 96 737 Max appartenant à des transporteurs chinois ont été suspendus, et ces compagnies aériennes prévoyaient d’introduire 130 appareils supplémentaires cette année. Le nombre de compagnies aériennes chinoises demandant une indemnisation à Boeing est de 13.
M. Muilenburg a reconnu que la crise de MAX avait ébranlé la confiance du public en Boeing et dérangé ses clients clés. Il a décrit la réunion des régulateurs internationaux de la semaine dernière comme un événement “clé” dans la remise en service de l’avion, mais a reconnu qu’il pourrait falloir plus de temps avant que les régulateurs mondiaux soient prêts à approuver le retour de l’avion. « Notre espoir est que nous aurons un large alignement international sur la FAA », a-t-il déclaré lors de la conférence. «Mais il se peut que certaines autorités internationales appliquent un calendrier différent. Nous devrons donc adapter nos plans, en fonction de l’approbation réglementaire, pour faire redémarrer l’avion. » La FAA sera le premier organisme de réglementation à autoriser le service de l’avion, mais les analystes de l’aviation estiment que cet organisme souhaite qu’au moins certains pays approuvent l’avion peu de temps après. Ethiopian Airlines a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait partie des dernières compagne aériennes à faire voler à nouveau le MAX dans les airs.
rv2lyon a commenté :
2 juin 2019 - 11 h 55 min
Si les relations entre compagnies et constructeurs sont bien huilées, celles entre les clients et les compagnies sont plus volatiles. Ainsi, Boeing va certainement devoir faire des campagnes publicitaires pour ses avions “démontrant que depuis toujours l’unique volonté de Boeing a été et restera celle de faire voler le plus de monde dans le confort et la sécurité maximum”. Les compagnies aériennes ne prendront pas en charge cette campagne, cela sera donc Boeing qui va certainement générer cette offensive envers les utilisateurs finaux.
Car le but final est juste d’éviter que des compagnies annulent des commandes en cours suite au fait qu’une partie de la clientèle refuserait toujours de voyager à bord de MAX et que ceux-ci volent à moitié remplis donc non rentables commercialement.
Frissa a commenté :
2 juin 2019 - 14 h 35 min
Bla bla bla bla bla,,,,
ig a commenté :
8 juin 2019 - 19 h 40 min
Pour ceux qui ne sont pas passionnés d’aviation, voler sur un Boeing ou un Airbus n’a aucune signification. Et vu que c’est la majorité des clients, Boeing n’aura pas à payer trop de pubs
"C'est difficile, c'est douloureux"...qu'il disait! a commenté :
2 juin 2019 - 12 h 28 min
Oui, mais ici Mr le PDG de Boeing ne parle que d’argent et de business…pas des centaines de victimes et de leurs familles et proches pour qui…c’est difficile, c’est douloureux!
Non, là, Mr le PDG de Boeing ne parle QUE de ” l’impact ( de l’immobilisation des 737Max) sur les programmes d’été de ses clients…bref: du manque à gagner qui donc, on en doute pas, est ” difficile et douloureux”…
Mais les banquiers de Boeing veillent au grain: plutôt que de sortir du cash par centaines de millions en dédommagement, pourquoi pas proposer la gratuité des modifications des calendriers de livraison des appareils…
Et le coup de la FAA, c’est magnifique: Quand la FAA aura autorisé le retour des Max, vous verrez que si certaines administrations dans certains pays ne l’autorisent que bien après la FAA, Boeing refusera les compensations supplémentaires aux compagnies qui relèveront de ces pays, au prétexte que pour la FAA, le Max est OK et donc c’est à l’administration de ces pays de payer le surplus de compensation..
Bref, Boeing commence -sous la pression de ses banquiers?- à craindre le montant total de la facture et prend les devants pour en limiter le plafond..
Business as usual…
Inukshuk a commenté :
2 juin 2019 - 16 h 26 min
Tout à fait d’accord. Et en cela Boeing peut compter sur l’appui de Trump qui n’hésitera pas une seconde à mettre en place des mesures de rétorsion contre les pays dont les autorités de certification traîneraient des pieds à dire Amen à la FAA.
Au risque que les Cies se détournent totalement de Boeing. Et si les pays européens hésiteront toujours à se lancer dans une guerre commerciale contre les USA, la Chine n’aura aucun état d’âme à annuler toutes les commandes chez Boeing si elle veut montrer ses muscles.
Et Boeing a bien besoin des commandes de la Chine!
Peter a commenté :
2 juin 2019 - 18 h 32 min
Surtout avec les sanctions a venir avec Huawei. C est l aubaine pour la Chine ?