La DGAC a lancé une concertation publique sur le développement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, plusieurs options comme le couvre-feu, l’aérogare ou la piste figurant dans le projet.
Le public est invité à donner d’ici le 31 juillet 2019 son avis via la concertation est organisée par la Direction Générale de l’Aviation civile (DGAC) et placée sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) : du 27 mai au 31 juillet, la DGAC soumet plusieurs options détaillées du projet à la concertation « pour informer et recueillir les propositions argumentées des publics concernés ». Elle souligne qu’en forte croissance depuis plusieurs années, l’aéroport de Nantes-Atlantique « ne sera bientôt plus en capacité d’accueillir les voyageurs dans de bonnes conditions ». Le projet de réaménagement de la plateforme vise à « répondre aux enjeux d’attractivité du territoire et de l’aéroport sur le long terme » et à « répondre aux besoins de mobilité aérienne, de court, moyen et long termes », tout en proposant des solutions pour protéger au mieux les populations. Un réaménagement « indispensable pour absorber le trafic du premier aéroport du Grand Ouest », explique la DGAC : avec l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, la mise en conformité et l’extension des capacités d’accueil de Nantes-Atlantique « s’imposent » puisque le trafic devrait atteindre 8,6 millions de passagers d’ici 2029 ; sans réaménagement, l’aéroport pourrait « peut-être » les traiter mais dans des conditions de service très dégradées.
Les options concernant la piste
-Le maintien de la piste actuelle (« option de référence »). La longueur (2900 mètres) et l’emplacement actuels de la piste ne sont pas modifiés par rapport à la situation existante. La piste doit cependant faire l’objet de travaux de réfection afin de la mettre en conformité avec la réglementation : structure, profil et revêtement, balisage lumineux, équipements de guidage, etc. Par ailleurs, la mise en place de l’ILS nécessite un décalage du seuil d’atterrissage de 250 m au nord.
-L’allongement de la piste : la piste actuelle pourrait être prolongée de 400 mètres ou 800 mètres vers le sud. L’objectif de ces aménagements serait de décaler d’autant le seuil de la piste, c’est-à-dire le point où les avions entrent en contact avec le sol. Cet allongement de la piste permettrait donc d’augmenter l’altitude de survol de la ville de Nantes : les avions pourraient commencer leur descente pour atterrir plus tard, causant ainsi moins de nuisances pour les riverains.
-La création d’une piste en « V » : une alternative est la création d’une seconde piste en « V » par rapport à la piste actuelle, avec un angle de 24° depuis son point nord. Cette nouvelle piste permettrait aux avions de privilégier des trajectoires au-dessus de la Loire et donc de survoler moins d’habitations. Elle serait utilisée pour les atterrissages vers le sud. Les atterrissages vers le nord et les décollages, qui génèrent moins de nuisances, auraient lieu sur la piste actuelle.
-La création d’une piste transversale : dans cette hypothèse, une seconde piste serait implantée de manière transversale par rapport à la piste actuelle, dans sa partie sud. L’orientation est-ouest de cette piste permettrait d’éviter aux avions de survoler le cœur de l’agglomération nantaise. L’ensemble du trafic serait alors reporté sur cette nouvelle piste. La piste actuelle ne serait plus utilisée qu’en cas d’indisponibilité du nouvel équipement ou de vents très défavorables.
Pour répondre aux besoins générés par l’accroissement du trafic et donc du nombre de passagers (11,4 millions attendus en 2040), plusieurs options de réaménagement de l’aérogare sont également soumises à concertation. Objectif : améliorer les conditions d’accueil des voyageurs. À la clé, 6000 emplois supplémentaires seraient créés selon la DGAC, quelle que soit l’option retenue :
– La modernisation de l’aérogare existant : l’aérogare garde sa localisation actuelle à l’est de la piste, mais elle est modernisée et agrandie pour offrir une surface permettant l’accueil des passagers dans des bonnes conditions, avec des terminaux confortables offrant un niveau de service élevé.
-La création d’une aérogare à l’ouest de la piste actuelle. Elle offre une surface permettant l’accueil des passagers dans de bonnes conditions, avec des terminaux confortables offrant un niveau de service élevé. Cette option n’est pas compatible avec la piste en V et la piste transversale.
La DGAC se penche aussi sur l’usage des terminaux : maintenir un terminal unique, modernisé, avec un niveau de service élevé comme c’est le cas actuellement ; ou proposer des terminaux à niveaux de service différenciés, l’un à niveau de service plus élevé serait destiné à l’accueil des passagers des compagnies régulières, et l’autre à service simplifié qui serait dédié aux compagnies à bas coûts (low cost).
Deux options sont d’autre part possibles pour aménager les abords immédiats de l’aérogare : créer une esplanade urbaine devant l’aérogare : bien intégrée, qualitative, cette place se veut accessible à tous. Elle facilite l’orientation des voyageurs grâce à une signalétique adaptée et favorise la pluralité des usages : accès par les transports en commun ou via le dépose-minute. Ou bien installer un ou plusieurs parkings en silos devant l’aérogare : situés à proximité immédiate de l’aérogare, les parkings en silos en optimisent l’accès. Le choix d’un parking en silo en remplacement des parking existants permet de limiter la surface foncière utilisée et, de fait, l’imperméabilisation de surfaces nouvelles.
La concertation est aussi ouverte sur les modalités d’exploitation de l’aéroport, c’est à dire ses horaires de fonctionnement. Le maintien de l’exploitation actuelle implique une programmation de vols intervenant entre minuit et six heures non limitée. L’arrêté de restriction actuellement en vigueur pour les avions les plus bruyants est appliqué. Un «couvre-feu» de minuit à 6h du matin interdirait aux compagnies aériennes de programmer le départ et l’arrivée de vols dans ce créneau. Seul le retour des avions ayant pris du retard par rapport à l’horaire programmé pourrait être autorisé de façon exceptionnelle. Le principe de ce «couvre-feu» fait selon la DGAC l’objet d’un consensus politique parmi les 24 maires de Nantes Métropole. Un règlement européen impose de réaliser une étude dite « d’approche équilibrée » avant la mise en place de toute mesure de restriction de la circulation aérienne. Une telle étude nécessite environ deux ans de travail et de consultations obligatoires avec l’ensemble des parties prenantes, en particulier les compagnies aériennes. Si un tel «couvre-feu» était décidé à l’issue de la concertation, il pourrait être mis en place au second semestre 2021.
Toutes ces options, avec avantages, inconvénients et coûts estimés, sont détaillés en ligne.
LA DGAC rappelle que le projet de transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes avait été lancé à travers le débat public de 2002, puis avait fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique en 2008. Une concession avait été accordée en 2010 pour sa conception, son financement, sa construction puis son exploitation. Mais durant cette période, « des oppositions se sont organisées contre le projet puis cristallisées avec une occupation illégale des terrains réservés à sa construction. Malgré des phases de conciliation, de consultation et d’expertises indépendantes, les contestations ne se sont pas apaisées. Dans un souci d’apaisement et constatant que les conditions n’étaient pas réunies pour mener à bien ce projet », le gouvernement a pris la décision d’abandonner le projet de construction d’un nouvel aéroport. Annoncée le 17 janvier 2018 par le Premier ministre, cette décision est assortie de trois mesures complémentaires : le réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique ; la définition de compensations exceptionnelles en faveur des riverains de Nantes-Atlantique ; la fluidification des liaisons ferroviaires entre Nantes et les aéroports franciliens afin d’accompagner le développement économique des Pays de la Loire et, au-delà, du Grand Ouest.
Avion a commenté :
28 mai 2019 - 8 h 04 min
Décaler le seuil de piste de 800 pour que les avions survolent Nantes à plus haute altitude…
Il y a de sacrés comiques chez les grands décideurs !
Airbid a commenté :
28 mai 2019 - 8 h 13 min
On nous a nationalement bassinés pendant des années avec ND des Landes alors qu’il y avait plusieurs autres solutions. Ah ! la politique et l’argent public!
Inukshuk a commenté :
28 mai 2019 - 9 h 14 min
Les envolées Yakafokon sont plus faciles que la résolution de problèmes.
La construction de NDDL a été décidée il y a 50 ans et à ce titre on a laissé les constructions avancer vers le site de Bouguenais.
La solution aujourd’hui est donc… des nuisances pour les riverains compte tenu de la forte croissance du trafic. En passant sous silence le lac de Grandlieu, écosystème fragile et refuge ornithologique (et les risques aviaires qui y sont associés).
Et si le trafic continue à croître à cette vitesse, après avoir investi des millions dans le réaménagement de cet aéroport, dans 20 ans il faudra rechercher un nouveau site. Et les mêmes hurleront au gaspillage d’argent public!
rake a commenté :
28 mai 2019 - 10 h 05 min
Les riverains ont pris en compte le fait qu’il y avait un aéroport à côté quand ils ont acheté leur habitation non ? Leur maison a été certainement acheté moins cher grâce à ça, et l’aéroport a dû installer du double-vitrage non ?
M’enfin, on ne sait que se plaindre en France…
Bertlondon a commenté :
29 mai 2019 - 2 h 30 min
Les riverains ont peut-être aussi pris en compte à un moment donné que le transfert allait se faire. Quand un projet est déclaré d’utilité publique, que les investisseurs sont trouvés et que le financement est bouclé, que la décision de transfert est portée par tous les décideurs de la région Ouest, mais aussi et surtout par l’Etat, que cela a été validé par l’opinion publique locale dans toutes les élections locales et au cours d’une consultation démocratique, et qu’enfin tous les recours des opposants ont échoué sur le plan judiciaire, vous avez de bonnes raisons de croire que le transfert va avoir lieu. Dès lors c’est un peu facile de prétendre que les riverains ne peuvent s’en prendre qu’a eux mêmes.
beber a commenté :
28 mai 2019 - 15 h 24 min
“Et si le trafic continue à croître à cette vitesse” Pour réduire le trafic une petite taxe kérosène devrait être (très) efficace. En + au lieu de coûter de l’argent ça pourrait même en faire économiser voir à en faire gagner. Désolé fallait vraiment que je dise une c…erie pour me détendre.
Bertlondon a commenté :
29 mai 2019 - 2 h 20 min
C’est faux, la décision de transférer l’aéroport à NDDL n’a été prise qu’en 2008, au terme d’un débat public mené en 2002 et 2003. N’écoutez pas les trop nombreux ragots sur le sujet, et méfiez-vous de ce que vous lisez ! Ce n’est pas parce que certains ont eu l’idée il y a 50 ans de créer un site aéroportuaire là-bas qu’on a le droit de dire que ce projet était vieux de 50 ans ! Le transfert de NTE à NDDL n’avait rien à voir avec les idées fumeuses du début. C’est un ragot colporté par les opposants (et repris par une presse très souvent complaisante).
Vincent a commenté :
28 mai 2019 - 13 h 58 min
D’autres solutions qui au final coûterons le même prix, et sans régler le problème du survol du centre ville de Nantes.
Et même plus chère en cas de saturation dans 15/20 ans et le transfert de l’aéroport.
A321NeoLR a commenté :
28 mai 2019 - 11 h 11 min
C’est certainement trop tard, mais la solution aurait peut-être été de développer St Nazaire, aujourd’hui uniquement utilisée par Airbus… bien situé entre Nantes et La Baule (destination loisirs et business) et à proximité de St Nazaire (très très business). On va dire que je n’y connais rien (allez-y lâchez-vous), mais il ne restait plus qu’à allonger un peu la piste, construire “tranquillement” une aérogare (j’imagine ce que ça va être pdt les travaux à NTE…) et connecter cela à un tram-train (rapide et fréquent bien sûr)… la voie ferrée passe juste à côté ! Nous aurions eu un projet raisonnable, valorisant l’existant, multimodal, et surtout, “partagé” avec un large bassin de population. Le trafic est infernal entre St-Nazaire et Nantes, cela aurait certainement contribué à l’alléger un peu… bref, un projet “vision globale” sans pour autant bétonner à tout va !
Vincent a commenté :
28 mai 2019 - 14 h 01 min
Oui ça aurait été l’idéal
MAIS
Ce n’est pas possible du fait qu’il y’a juste à coté un site Seveso. Impossible de faire atterrir des avions commerciaux ici.
Bertlondon a commenté :
29 mai 2019 - 2 h 43 min
Transférer l’aéroport de Nantes a st Nazaire ? Idée séduisante sur le papier mais qui se heurtait à de trop nombreux obstacle : surface disponible trop restreinte, avec Airbus sur tout le flan Ouest, la Loire au sud, la ville de Montoir et la N171 au nord. Trop contraignant quand vous devez développer une aérogare et des voies d’accès. Proximité de sites classés seveso donc dangereux (raffinerie, terminal méthanier, usines d’engrais…). Enclavement de st nazaire ce qui rendait le site plus difficilement accessible depuis Vannes/Lorient, Angers, ou la Vendée. Saturation de l’axe routier et ferroviaire entre Nantes et StNazaire, l’éloignement de Nantes aurait engendré un trafic encore plus important !
P’tit LU 44 a commenté :
28 mai 2019 - 20 h 52 min
« l’extension des capacités d’accueil de Nantes-Atlantique « s’imposent » puisque le trafic devrait atteindre 8,6 millions de passagers d’ici 2029 ; sans réaménagement, l’aéroport pourrait « peut-être » les traiter mais dans des conditions de service très dégradées »
L’accueil des clients des clients se fait déjà dans des conditions EXTRÊMEMENT dégradées…!!!!! Je vois mal comment on pourrait faire pire!!!!!
Krobar88 a commenté :
28 mai 2019 - 23 h 23 min
NDDL aurait pu desservir Nantes et Rennes. Les mêmes questions vont donc devoir être posées pour l’aménagement de Rennes StJacques
Leray a commenté :
30 mai 2019 - 12 h 48 min
Quand l’urgence climatique devient une évidence, comment peut on encore tabler sur une augmentation du trafic aérien alors qu’il faudrait le réduire ?… l’espèce humaine me laisse vraiment perplexe…