La compagnie aérienne low cost Ryanair a signé un protocole d’accord avec les syndicats de PNC en Belgique, prévoyant une hausse de salaire pouvant atteindre 25%. En France, une enquête du Monde dans les bases de Bordeaux et Marseille montre une situation des hôtesses de l’air et stewards peu reluisante.
Le protocole d’accord signé le 23 mai 2019 entre les syndicats et la direction de la spécialiste irlandaise du vol pas cher ouvre la voie à une convention collective pour les PNC basés dans les aéroports belges, soit environ 500 personnes. Les employés les moins bien payés devaient voir leur salaire augmenter de 25%, « ce qui leur permet de respecter les salaires minimums du secteur de l’aviation, mettant fin au dumping social » selon le syndicat CNE cité par la RTBF. La hausse moyenne des salaires pour les autres PNC devrait être de 8%. Le protocole d’accord va être soumis au vote de l’ensemble des employés de Ryanair.
Sans les grèves de l’automne dernier, « on n’aurait pas avancé d’un iota. Aujourd’hui, Ryanair reconnait le fait syndical, accepte de négocier. C’est une grande victoire », a déclaré Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. « C’est historique car c’est la première fois qu’on parle de choses concrètes pour le personnel de cabine, à savoir leur portefeuille. Les moins bien payés sont les grands gagnants. Les plus anciens, qui étaient les mieux payés, auront aussi une augmentation mais ce n’est pas sûr qu’elle sera suffisante pour les satisfaire », a-t-il ajouté, tout en prévenant que beaucoup d’employés « ont encore la dent dure contre la compagnie à cause la manière dont ils ont été traités pendant de nombreuses années ».
Rappelons qu’après avoir signé en octobre dernier des conventions de travail avec les syndicats belges de pilotes, d’hôtesses de l’air et de stewards employés directement, puis annoncé en février avoir signé une convention collective avec les pilotes, Ryanair avait décidé de reconnaître directement à partir d’avril les 350 PNC employés par Crewlink et Workforce. Depuis, tout le personnel basé dans un aéroport de Belgique dépend d’un contrat Ryanair, appliquant le droit du travail local y compris sur le salaire minimum et les congés payés, de maternité ou arrêts maladie.
En France où Ryanair a ouvert le mois dernier des bases à Marseille-Provence et à Bordeaux-Mérignac, le sort d’une centaine de PNC venus de Grande Bretagne aurait viré au cauchemar selon une enquête du Monde. Ces hôtesses et stewards « pensaient pouvoir bénéficier de la protection sociale française », bien plus favorable qu’en Irlande ou même en Grande-Bretagne, « mais il n’en a rien été », explique au quotidien Christelle Auster, secrétaire générale du SNPNC-FO et hôtesse de l’air chez Air France. Après un mois de travail complet en avril, ils sont rémunérés « très en deçà du salaire minimum et de la rémunération minimale applicable aux salariés français », la syndicaliste évoquant des salaires moyens « entre de 540 euros à 620 euros, et certains d’entre eux n’auraient même pas été payés du tout ». Le SNPNC-FO se demande si Ryanair « n’a pas prélevé des charges patronales sur les salaires » de ses employés dans l’Hexagone, et dénonce le non-paiement d’heures supplémentaires.
Le quotidien cite l’exemple d’une hôtesse de l’air auparavant établie à Londres, où elle percevait « en moyenne entre 1000 et 1200 livres par mois » (1140 à 1370 euros) ; en avril, elle n’aurait perçu « qu’un peu plus de 400 euros ». Elle affirme aussi que la majorité des PNC basés à Marseille et Bordeaux sont « italiens, roumains, portugais, espagnols, polonais, avec quelques Français », et dénonce au passage la pression exercées pour augmenter les ventes à bord. Pour survivre, elle a dû demander de l’argent à sa famille, et après une lettre des PNC à la DRH (certains seraient contraints de se loger à cinq dans une chambre d’hôtel), Ryanair leur a octroyé une avance de 500 euros qui sera récupérée « sur les salaires de juin, juillet et août ».
Ryanair a réagi à ces accusations, déclarant que les Français « représentant la plus grande proportion de notre personnel de cabine » dans les deux bases. Elle rappelle dans le Monde que « les équipages de cabine de chacune de nos 83 bases commencent et terminent leur journée dans leur ville d’origine, bénéficient de tableaux de service favorables [cinq jours de travail suivis de trois jours de congés], de formidables opportunités de promotion, alors que la compagnie aérienne poursuit sa croissance rapide, d’une sécurité d’emploi inégalée. Ils peuvent gagner jusqu’à 40 000 euros par an ».
Rappelons que la rémunération des PNC dépend en partie du nombre de vols effectués ; Ryanair a basé à Marseille comme à Bordeaux deux Boeing 737-800, pour dans chaque aéroport un investissement de 200 millions de dollars et la création de 60 « nouveaux emplois Ryanair », l’activité devant « soutenir 1050 emplois sur site ». Le programme d’été à Marseille comprend 40 routes et 153 vols hebdomadaires, tandis qu’à Bordeaux elle propose 29 lignes avec 84 vols hebdomadaires.
daisy a commenté :
24 mai 2019 - 9 h 07 min
les voygeurs sont ils conscients de ces conditions de travail des pnc
surement pas
trop joyeux d aller vomir a Ibiza, rien a faire du reste
Albatros13 a commenté :
24 mai 2019 - 11 h 01 min
Êtes vous conscient que les vêtements que vous achetez sont faits par des enfants qui travaillent pour 3 francs six sous dans des conditions inhumaines ?? Tout le lmonde connaît la situation en est complice et continue à acheter ces vêtements .. l’aérien n’est pas épargnée tant que les gens ne voient que leur propre intérêt… tant que l’homme sera égoïste rien ne changera…
Bencello a commenté :
24 mai 2019 - 9 h 11 min
chassez le naturel…
Air France Air Chance a commenté :
24 mai 2019 - 9 h 16 min
Les gens s’en branlent des conditions de travail des autres du moment que cela coûte le moins cher possible. C’est valable pour tout.
A moins d’un grave crash avec de nombreux morts suite à des problèmes de sécurité, Ryanair a de beaux jours…(rappelons que Ryanair est une des compagnies les plus sures).
voyageurfreakent a commenté :
24 mai 2019 - 9 h 33 min
Des rapaces, des prédateurs, des hors-la-loi.
Serge13 a commenté :
24 mai 2019 - 9 h 33 min
Bah voilà. Ryanair ouvre des bases et voilà ce que l’on peut lire. Les pnc travaillent presque gratuitement alors qu’ils ont des contrats français. Je rêve
Albatros13 a commenté :
24 mai 2019 - 11 h 06 min
Vous voulez qu’on vous chante une comptine?? Qu’on vous dise que les équipages sont heureux et épanouis en travaillant comme des esclaves ??
Pourquoi ne postulez-vous pas pour RYR vous verrez si il y fait bon vivre…
Nom a commenté :
24 mai 2019 - 10 h 14 min
J’ai pris 4fois ryanair pour Marseille Bordeaux et je n’ai pas vu équipages français emmêle dernier était immatriculé Italie donc vu l’article je comprends mieux la désinvolture des steward et hôtesses.Ensuite pour venir profiter des acquis sociaux en France fallait pas rêver nous sommes pas les dindons de la farce qu’ils assument leur choix nous sommes pas en France dieu le père.
Martinez a commenté :
26 mai 2019 - 4 h 40 min
Je SS d’accord avec vous et en plus l’équipage sont désagréable surtout avec les personnes handicapés comme moi ils ont m’empêcher de mettre mon petit sac dans la cabine , alors les cabines c’est pour les passagers propriétaires pas pour les autres sertout les handicapés mais on va où là ?? Quelle honte ? J’ai regretté de voyager avec Ryanair
UtilitAir a commenté :
24 mai 2019 - 12 h 30 min
Tant mieux pour les cabin crew et tant pis pour les passagers, car ce n’est pas cela qui va faire baisser le prix des billets – la preuve, ils ont déjà pas mal augmenté ces derniers temps. Y a pas de miracle, évidemment.
Mindyou a commenté :
24 mai 2019 - 17 h 40 min
“Elle dénonce la pression exercées pour augmenter les ventes à bord” : eh! oui, chère Madame, dans le commerce, on a des pressions pour vendre et bien souvent un objectif chiffré à réaliser, dans un avion comme dans une boutique. Et PNC veut dire personnel naviguant COMMERCIAL …
Le rôle d’un PNC a commenté :
25 mai 2019 - 6 h 20 min
Le rôle d’un PNC n’est pas de vendre , mais de garantir la sécurité des passagers.
Comment un PNC va-t-il faire son chiffre sur un vol à destination du Maghreb avec à Bordeaux du trolley uniquement des « jambons beurre »
Mindyou a commenté :
25 mai 2019 - 9 h 13 min
Ne soyez pas naïf : le rôle du personnel commercial est de vendre, et de vendre le plus possible. S’il est à bord d’un avion, il doit savoir que faire en cas d’accident – comme le personnel d’une boutique doit savoir que faire en cas d’incendie. Et sur un vol à destination du Maghreb, on ne stocke pas uniquement des “jambon-beurre” si le service commercial de la compagnie est bien géré.
Piaf a commenté :
25 mai 2019 - 9 h 16 min
Un vol vers le Maghreb avec “jambon beurre” en période de Ramadan…
C’est pas gagné ???
Rame a commenté :
25 mai 2019 - 15 h 42 min
Quelle douce et honnête compagnie…
lfrq a commenté :
25 mai 2019 - 16 h 54 min
tant qu’il y aura des pauvres gens à utiliser cette Compagnie cela continuera.
les clients regardent que le prix du billet pour le reste, des égoistes qui après pleurent sur l’état de santé de la planète,vraiment des bofs!