L’Association du transport aérien international (IATA) a déclaré qu’une stratégie gouvernementale d’amélioration de la compétitivité du secteur aérien français pourrait générer 500 000 emplois supplémentaires et augmenter de près de 60 milliards d’euros le PIB du pays d’ici 2037.
Ces conclusions figurent dans un nouveau rapport de l’IATA sur la compétitivité de la réglementation du transport aérien en France : actuellement, l’aviation contribue pour environ 100 milliards d’euros au PIB et elle procure 1,1 million d’emplois en France ; en optimisant la compétitivité du secteur aérien, on pourrait voir ces chiffres « augmenter à près de 160 milliards d’euros et 1,6 million d’emplois d’ici 2037 ». Les trois principales recommandations du rapport pour la France sont :
*Réformer la réglementation économique, par exemple en renforçant le régulateur économique indépendant, afin que les redevances soient proportionnées aux coûts et efficientes.
*Instaurer une stratégie française de gestion du trafic aérien pour optimiser sa capacité et son efficience.
*Adopter les principes de réglementation intelligente, par exemple en favorisant la compensation plutôt que la taxation pour contrer les émissions de CO² de l’aviation.
« L’aviation est l’industrie de la liberté, et elle procure déjà à la France des bienfaits considérables. Mais la position compétitive de la France au sein de l’Europe est faible en ce qui concerne les coûts d’infrastructures, l’efficience de la gestion du trafic aérien, la qualité de la réglementation et les coûts des charges sociales », a déclaré dans un communiqué Rafael Schvartzman, Vice-Président régional de l’IATA pour l’Europe. « Il y aurait d’énormes possibilités de création d’emplois et de croissance économique si ces faiblesses étaient corrigées. Les Assises nationales du transport aérien ont exploré ces enjeux, mais il n’y a pas eu de mesure de suivi substantielle pour stimuler la compétitivité », a-t-il ajouté. Le lancement de ce rapport sur la compétitivité, en collaboration avec la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) et BAR France, est pour l’IATA l’occasion de « renforcer les fondations de la Stratégie nationale du transport aérien 2025 annoncée par la ministre des Transports, Mme Élisabeth Borne, aux Assises ».
L’adoption de ces recommandations pourrait faire en sorte que trafic en France passe de 90 millions aujourd’hui à 142 millions de passagers, selon le scénario le plus optimiste de l’IATA. Toutefois, pour répondre avec succès à la demande de transport aérien, il faudra une stratégie environnementale solide pour assurer l’avenir durable de l’aviation. « L’aviation doit gagner son permis de croître en faisant la preuve de son respect de l’environnement. Nous avons des cibles mondiales ambitieuses, à savoir une croissance neutre en carbone dès l’an prochain, et la réduction de moitié de nos émissions nettes d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005. Ces cibles sont compatibles avec les grands objectifs de l’Accord de Paris », souligne a ajouté M. Schvartzman. Le Régime de compensation et de réduction du carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) va générer une somme de 40 milliards $ pour les réductions de carbone, « mais son succès exige un fort soutien du gouvernement français. Il est essentiel de résister aux appels réclamant des mesures unilatérales comme les taxes sur le climat imposées à l’aviation, qui ne procurent aucun bienfait à l’environnement et sont susceptibles de miner le consensus international en faveur d’une action combinée en matière d’émissions de carbone de l’aviation », conclut-il.
Alain Battisti, Président de la FNAM et de Chalair Aviation, rappelle de son côté que les Assises du transport aérien « n’ont pas abouti à des mesures significatives » permettant au transport aérien français de redevenir compétitif face à ses concurrents. « Le poids des taxes, des redevances spécifiques au secteur et celui des charges sociales en France est encore bien supérieur à la moyenne européenne et constitue toujours un lourd handicap pour les compagnies aériennes basées en France », explique-t-il. La capacité du ciel aérien et la connectivité « sont deux éléments essentiels au développement économique et touristique d’un pays », ajoute Jean-Pierre Sauvage, Président du BAR France.
Le rapport sur la compétitivité du transport aérien en France a comparé la France au reste de l’Europe dans cinq domaines importants :
-Facilitation des mouvements de passagers : la France a mis en place avec succès des systèmes automatisés de contrôles frontaliers, mais le traitement des demandes de visa est lent.
-Facilitation des mouvements du fret : l’adoption d’un processus de fret numérique, comme la lettre de transport électronique, est lente, mais des projets d’amélioration de la facilitation du fret sont en cours.
-Gestion de la chaîne d’approvisionnement : la France est parmi les pays d’Europe où les redevances et les taxes sont les plus élevées, ce qui augmente les coûts du transport aérien et nuit à la connectivité.
-Gestion des infrastructures : la France pourrait optimiser son utilisation de la capacité des aérogares et des pistes existantes, pour permettre une réduction à court terme des coûts et créer suffisamment de capacité en vue de la croissance future à long terme.
-Environnement réglementaire : plusieurs règlements applicables en France sont incompatibles avec les principes de réglementation intelligente, et on devrait en particulier adopter une approche plus systématique de la consultation.
L’IATA (Association du transport aérien international) représente quelque 290 compagnies aériennes qui assurent 82 % du trafic aérien mondial. La FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) et BAR France (Board of Airlines Représentative) ont collaboré avec l’IATA à la préparation du rapport sur la compétitivité.
La FNAM, principale organisation professionnelle du secteur aérien, représente plus de 95% du transport aérien. Au travers de 8 groupements professionnels dont la CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien) et la CSAE (Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale), elle fédère 10 métiers et représente plus de 370 entreprises (soit plus de 94.000 emplois dont 69.000 emplois dans les compagnies aériennes et 25.000 dans l’assistance en escale et gestionnaire d’aéroports. Par ailleurs les autres secteurs comptent pour 40.000 emplois.
BAR France, organisation regroupant les directeurs des compagnies aériennes françaises et étrangères opérant en France et couvrant les cinq continents, représente ses membres auprès des autorités de tutelle ainsi que des institutions aéroportuaires, touristiques et environnementales.
ledude a commenté :
14 mai 2019 - 16 h 30 min
Augmenter le trafic aérien au France pour stimuler l’économie ok mais:
– Faut-il le faire pour que ce soit des low-cost (low-service) avec des avions et des équipages étrangers qui viennent se faire du pognon chez nous ?
– Dans un contexte d’urgence environnementale, faut-il vraiment que Raymonde et Robert Bidochon puissent prendre l’avion à 20 € pour aller bronzer en Andalousie en août ?
Stimuler les échanges c’est bien, mais penser à sa compagnie nationale et à son environnement, c’est pas mal non plus…
LemZy a commenté :
15 mai 2019 - 9 h 33 min
Je trouve les préconisations de l’IATA sont hautements politiques, avec la denonciations du régime social français qui “plombe” notre compétitivité, l’utilisation abusive du terme “liberté”, et toujours cette carotte des emplois potentiels.
je ne comprends pas dans les recommandations:
– qui est le regulateur économique indépendant ?
– quel est le principe de compensation d’émission de C02 ?
salutations
Sôgun a commenté :
14 mai 2019 - 17 h 28 min
« Dans un contexte d’urgence environnementale, faut-il vraiment que Raymonde et Robert Bidochon puissent prendre l’avion à 20 € pour aller bronzer en Andalousie en août ? »
En plus, Raymonde a peur en avion et cela énerve Robert, qui du coup est désagréable avec les PNC, et cela finit toujours en scène de ménage lorsqu’ils débarquent à l’hôtel…
Qu’ils prennent l’autocar pour la Costa Brava au mois de juin, ils s’éclateront tout autant, ça leur coûtera moins cher et ils ne pourriront plus la vie de leur entourage !
Blaireau a commenté :
14 mai 2019 - 18 h 37 min
@ledude – Sôgun
Ah la bonne époque ou seuls les riches pouvaient prendre l’avion. Ouais c’est vrai que c’était plus classe.
A quand un album “Les Bidochon prennent une Low-Cost”
Sinon, plus sérieusement, ces 3 pistes mériteraient d’être suivies.
Mais c’est pas avec ce gouvernement que les choses vont bouger…
ledude a commenté :
14 mai 2019 - 20 h 56 min
@ Blaireau, l’album « Les Bidochon prennent une Low-Cost » est déjà sorti depuis longtemps. Il n’est pas en librairie, mais il est disponible dans tous les aéroports de province. Mais on ne sait pas s’il faut vraiment en rire…!
Bencello a commenté :
14 mai 2019 - 20 h 38 min
3 pistes :
Une à NTE
Une à ORY
Une à NCE
Maintenant je sors
flyermaxxx a commenté :
15 mai 2019 - 13 h 57 min
J’ai ri.
Fram a commenté :
14 mai 2019 - 21 h 21 min
Toujours plus de touristes et de passagers qui polluent et après in veut laisser à nos enfants un monde plus vert….hypocrites que vous êtes…
Je suis pour limiter le nombre d’avions en France au départ et arrivée…et arrêter de vouloir à tout prix des vols directs dans tous les sens….puis je rappeler que Ryanair est rentrée dans le top 10 des plus gros pollueur d’Europe…le monde va mal et on en rajoute pour quoi….pour des loisirs de bidochons…les hommes d’affaires pourraient faire du buisness en te le conférence et les touristes voyager moins souvent et plus prêt. Bref quand l hypocrisie vous tient messieurs dames ….bon courage aux générations à venir…
Quand un avion se crache je me dis que ce n est que le retour de bâton.
Blaireau a commenté :
15 mai 2019 - 8 h 18 min
Chez FRAM, avez vous des chiffres ?
Le transport représente 24% des émissions.
Dans ces 24%, le transport aérien 12%,donc 2,9% du total
D’ailleurs comme le transport maritime, mais qui se plaint des porte containers, pétroliers, bateaux de croisière ? Personne, pourtant un bateau de croisière pollue autant que 3 000 000 de voitures, en en plein c’entre ville…
Mais je disgresse.
L’energie pollue à hauteur de 41%, dont 2% uniquement pour l’informatique (donc comme l’aviation)
Prendre un TGV pollue, utiliser son ordinateur et stocker ses mails pollue.
Une voiture électrique pollue plus dans son cycle de qu’une voiture diesel.
Allez vous changer vos habitudes ?
Ou juste trouver un bouc émissaire pour éviter que l’on regarde ailleurs ?
flyermaxx a commenté :
15 mai 2019 - 14 h 01 min
Je ne sais pas si tous les chiffres sont correctes et je serai très curieux de les voir mais c’est une excellente réponse.
L’aviation est aussi l’un des (voir le) domaine(s) qui a réduit et qui investit LE PLUS dans le futur et la diminution de son emprunte carbone…
Blaireau a commenté :
15 mai 2019 - 19 h 39 min
Chiffres trouvés sur Internet, très souvent cités par plusieurs sources donc à priori fiables.
Et pour info, le stockage des vidéos de Youtube consomme autant que la ville de Lyon….
Il va falloir débrancher un jour.