Le constructeur canadien Bombardier a réuni en une seule entité ses divisions Avions commerciaux et Avions d’affaires, et annoncé la prochaine mise en vente de ses usines en Irlande du nord et au Maroc.
Après avoir cédé à Airbus le programme CSeries (désormais vendu sous le nom A220) et se préparant à faire de même pour les Q400 à Longview Aviation Capital, le constructeur canadien a annoncé « une nouvelle direction stratégique » pour ses activités aéronautiques avec la création de Bombardier Aviation. Ce dernier, qui sera dirigé par David Coleal, consolide tous les actifs aéronautiques dans une seule structure « simplifiée et pleinement intégrée », soit les programmes Global, Challenger, Learjet et CRJ. Conséquence immédiate : Bombardier annonce la prochaine fermeture de l’usine de Belfast en Irlande du nord, qui assemble les ailes de la famille A220 (3600 salariés ; annonce qui tombe en plein Brexit…), et celle de ses installations à Nouaceur au Maroc (400 employés), au nom de « l’optimisation de son empreinte manufacturière mondiale » ; les deux pays sont présentés comme « formidables activités aux capacités immenses ».
Bombardier Aviation axera ses activités aérostructures sur ses « capacités stratégiques » situées à Montréal, au Mexique, ainsi que sur les activités reliées aux ailes d’avions Global 7500 récemment acquises au Texas, précise le constructeur canadien. Ces installations fournissent collectivement « toutes les compétences, technologies et capacités pour concevoir et produire les avions d’aujourd’hui et de demain, et en assurer la maintenance ».
Les divisions avions commerciaux et jets d’affaires ont dégagé au 1er trimestre 2019 un bénéfice avant impôts et taxes de 22 millions de dollars, contre une perte de 78 millions au T1 2018, principalement en raison de la cession du programme CSeries. Les revenus des avions commerciaux ont quasiment diminué de moitié, seuls quatre avions ayant été livrés au premier trimestre (trois CRJ900, et un Q400 à Qazah Air) ; l’avionneur table sur trente livraisons cette année, contre 38 en 2018. Côté commandes, Bombardier a trouvé preneurs au T1 pour neuf CRJ et sept Q400, ce qui lui laissait à la fin mars un backlog de 109 avions commerciaux (51 CRJ, 58 Q400).
Le secteur jet d’affaires va lui très bien avec un bénéfice de 594 millions de dollars – six fois celui du T1 2018. Mais cela vient principalement de la vente à CAE de son activité formation, pour 514 millions. Les revenus ont eux reculé de 13% à 970 millions de dollars (24 livraisons contre 31 au premier trimestre 2018).
« Nous sommes très heureux d’annoncer la formation stratégique de Bombardier Aviation », a déclaré dans un communiqué Alain Bellemare, PDG de Bombardier Inc. « Il s’agit de la bonne prochaine étape de notre transformation. La consolidation des activités aéronautiques simplifiera notre structure et la rendra plus ciblée sur nos marques phares : Global, Challenger, Learjet et CRJ. Elle nous permettra aussi de mieux soutenir nos clients et de générer plus de valeur pour nos actionnaires ».
Malko a commenté :
6 mai 2019 - 15 h 45 min
Pour le Maroc, cela semble logique, car il n’est pas concevable que la compagnie nationale n’achète aucun avion de cet avionneur qui a pourtant fait l’effort d’y ouvrir une usine et créé des emplois. La RAM va même s’approvisionner chez ses concurrents (Boeing et Embraer).
NDR a commenté :
6 mai 2019 - 17 h 38 min
@Malko
Le Maroc avait acheté chez Bombardier 5 Canadairs avant même qu’il ne s’installe a Casablanca même si il disposait déjà de kits anti MAFFS incendies équipant ses C130 :
https://www.defenceweb.co.za/aerospace/aerospace-aerospace/moroccan-air-force-receives-fifth-bombardier-415/?catid=35%3AAerospace&Itemid=107
Aussi la RAM a attendu plusieurs années l’arrivée du CS pour tester les 3 jets Embraer, Bombardier CS et le Sukhoi SSJ, à défaut de disponibilité du CS300 elle a testé le E190 et le SSJ100, le Embraer était plus concluant.