La Cour administrative d’appel de Paris a annulé la procédure de privatisation de l’aéroport de Toulouse. La prochaine étape : l’annulation pure et simple de la vente au consortium chinois Casil Europe devant un tribunal de commerce.
Par un arrêt rendu hier, la Cour administrative de Paris estime que « le cahier des charges qui avait été établi pour cette opération de privatisation (…) ne pouvait, contrairement à ce qu’avaient estimé les services de l’Etat, être interprété comme permettant qu’un consortium candidat puisse évoluer dans sa composition au cours de cette procédure ». Pour rappel, l’acheteur chinois Casil Europe, s’était associé dans un premier temps au canadien SNC Lavalin, un acteur majeur en matière de propriété d’infrastructures avant que ce dernier ne se retire. « Casil ne pouvait pas être sélectionné, il était hors jeu. La procédure de cession est annulée mais pas encore la vente. Nous allons devoir saisir le tribunal de commerce pour cela et faire valoir que l’Etat ne pouvait pas vendre », explique Christophe Lèguevaques, l’avocat du Collectif contre la privatisation de l’aéroport.
Rappelons que des soupçons pèsent sur l’actionnaire Casil Europe qui souhaiterait revendre ses 49, 99 % de participation qu’elle avait acquis en 2014 pour 308 millions d’euros. Sa gestion avait été vivement critiquée par les autres actionnaires alors qu’on lui reprochait de se servir dans les caisses pleines, en s’octroyant de généreux dividendes. De même, en novembre dernier, la Cour des comptes a rendu public un rapport révélant de « grandes insuffisances » dans ce processus de privatisation. Les critères de recevabilité des candidats étaient peu exigeants et limités à leur capacité financière, l’agence des participations de l’État ayant choisi de ne pas exiger d’expérience en matière de gestion aéroportuaire.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac a accueilli l’année dernière 9.630.308 passagers et souhaite dépasser la barre des 10 millions de passagers en 2019.
ledude a commenté :
17 avril 2019 - 10 h 34 min
Enfin un peu de bon sens !! Comment a-t-on pu se laisser berner par ces acheteurs ? Comment peut-on laisser un aéroport comme Toulouse en proie à des investisseurs uniquement là pour se remplir les poches ? Ils s’en foutent de Toulouse et du développement de la Région ! Ils s’en foutent de l’aménagement du territoire ! Alors ras le bol de se laisser gouverner par des financiers et leur pognon. Et on remet ça avec Aéroport de Paris ?!?!
Viman a commenté :
19 avril 2019 - 18 h 39 min
Si vous voulez en savoir plus sur les dessous de la vente de 49.9% des parts de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à ce chinois et les raisons de sa disparition consécutive pendant plusieurs semaines, il faut lire “L’empreinte du Dragon” de Jean Tuan chez CLC Editions. Jubilatoire !
Pet a commenté :
17 avril 2019 - 11 h 13 min
Compliments à Madame Idrac, ex ministre, haut fonctionnaire, sortie d’une école de chefs, pour nous avoir roulés dans la farine, en plus de nous avoir faits passer à la caisse et contraints à cette générosité envers quelqu’un de malveillant.
Le tout sans trop de contrôle ..
Info utile pour ses fans .. elle est désormais administratrice chez AF!!!’
Ha ha ha .. vivement qu’elle passe à l’action, malgré ses 67 ans et les droits à la retraite..
France d’en haut, inconséquente, irresponsable.. et pas coupable comme le disait une autre grande dame de la même équipe.
julien31 a commenté :
17 avril 2019 - 11 h 17 min
Je suis entièrement du même avis que LEDUDE
Airbid a commenté :
17 avril 2019 - 11 h 34 min
Et si la vente devait être annulée, aujourd’hui c’est 500 M€ (Valeur actualisée) que l’Etat devra rembourser pour récupérer ses parts – moins les dividendes perçus indûment par Casil-. On n’a pas fini d’en parler!
Azio a commenté :
17 avril 2019 - 12 h 11 min
Cet aéroport est une honte. Où comment passer d’une organisation efficace avec 2 PIF à un énorme PIF excentré nous forçant à passer dans un duty free disproportionné par rapport à la clientèle… une vraie gestion catastrophique. La passerelle dépose minute est toujours fermée et tout ce que nous avons gagné depuis la privatisation, ce sont des panneaux pubs énormes un peu partout !!
julien31 a commenté :
17 avril 2019 - 12 h 54 min
Je partage également l’avis de AZIO
tournefeuille31 a commenté :
17 avril 2019 - 13 h 14 min
Entièrement d’accord avec le commentaire précédent. L’aéroport était bien mieux agencé et nettement plus agréable avant les récents travaux. Les deux zones de contrôle desécurité permettaient un accès beaucoup plus proches aux portes d’embarquement pour de nombreux vols. De même l’espace cafétéria situé après la nouvelle inique zone de contrôle est triste à mourir. Rien à voir avec l’ancien espace lumineux et avec vue sur le tarmac. Cet aéroport qui était très pratique et agréable à perdu toute convivialité.
Rame a commenté :
17 avril 2019 - 14 h 47 min
Pourtant on allait voir ce qu’on allait voir avec la puissance du privée qui devait tout relancer et être un gestionnaire tellement plus efficace que l’Etat…
Ne ratons pas le projet du scandale qui se prépare à EDF, privatiser tout ce qui rapporte de l’argent sauf le nucléaire qui va resterait nationalisé car on sait très bien que le démantèlement des centrales sera une ruine.
l'opticien a commenté :
18 avril 2019 - 15 h 09 min
Le bon sens ! Comment l’Etat ne se rend pas compte qu’il solde tous ses leviers de politique économique et sociale. Déjà qu’il ne maîtrise plus sa monnaie. Les aéroports sont des portes d’entrée sur le territoire. Ils doivent correspondre à la commande publique. Sinon, faut aussi envisager la privatisation de la DGAC, des ports. Les grands aéroports doivent rester sous contrôle de l’action publique. Ceci étant, tout est sous-traitable.
Ensuite, je suis surpris qu’un groupe chinois porte le nom de C… Europe.
Alain Peyrefitte où es-tu ?
Passant a commenté :
19 avril 2019 - 11 h 04 min
Ceci vient donner raison aux scandaleuses révélations de Juan Branco sur les actions néfastes d’une caste sur la France.