La croissance du trafic aérien français se renforce en février tant sur le marché intérieur qu’à l’international. Son ampleur est accentuée par la différence des conditions météorologiques entre 2018 et 2019, une situation qui se traduit aussi par une amélioration spectaculaire de la régularité des vols. En cumul annuel, le trafic aérien progresse +4,8%.
En hausse de +5,9% en février 2019, le marché intérieur connaît sa meilleure progression mensuelle depuis l’été 2017 selon les statistiques de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Il demeure toujours vigoureusement soutenu par le développement des lignes transversales en Métropole (+14,3%), et profite également d’un net redressement des lignes métropolitaines desservant Paris (+3,8%) avec une progression atteignant même +7,0% sur Toulouse et +6,3% sur Nice. En revanche, le tarissement de la croissance signalé en janvier sur les lignes reliant la Métropole aux Outremers se confirme ce mois-ci (+2,0%). À l’issue de ce mois, le trafic intérieur affiche en cumul annuel une hausse de +3,9%, avec une tendance positive sur l’ensemble de ses segments.
Le trafic international réalise un score équivalent en février, en hausse de +6,2%. La tendance continue d’être portée par le marché américain (+11,2%) ; celui-ci très soutenu par l’Atlantique Nord (+12,7%), profite également du rebond brésilien (+23,9%) confirmant la fin du cycle récessif entamé à l’automne 2016 sur cette destination. L’Afrique (+9,6%) connaît également une belle croissance avec à nouveau la Tunisie en pôle position (+15,6%) mais aussi, et pour la première fois depuis juin 2018, une tendance positive enregistrée sur l’Algérie (+0,6%). L’Europe progresse de +5,0 % avec cependant un marché britannique toujours plutôt atone (+1,1%). L’Asie (+4,0%) clôt le palmarès du mois avec la Chine virant encore en tête (+6,5%). En cumul annuel, le trafic international croît de +5,0% avec une pointe sur l’Amérique à +9,6% ; parmi les destinations majeures, à l’exception de l’Algérie (-3,7%), toutes présentent des chiffres en hausse, avec une croissance maximale pour le Brésil (+20,9%) et une croissance à deux chiffres sur de nombreux pays (États-Unis, Canada, Tunisie, Turquie, Maroc, Chine).
Côté compagnies aériennes, le différentiel de croissance négatif en défaveur du pavillon français (+4,6% contre +7,3% pour ses concurrents) continue ce mois-ci de se résorber (-2,7 point). Si les transporteurs nationaux parviennent à limiter l’écart à l’international (-1,6 point), c’est une fois de plus sur le marché intérieur que celui-ci se creuse : +3,8% pour les transporteurs français contre +15,9% pour les autres, soit plus de 12 points de différence. Apprécié en cumul annuel, l’effritement de la part de marché des opérateurs hexagonaux s’élève à -0,9 point en nombre de passagers transportés, et à -0,7 point en terme de passagers kilomètres transportés (PKT).
Côté aéroports, la plupart des plateformes profitent de la conjoncture avec une croissance au-delà de +7,0% ; celle-ci dépasse même les +10% dans la majorité des terrains, et grimpe jusqu’à +19,2% à Nantes. Seuls échappent au mouvement, Orly (+1,1%) et Toulouse (+1,2%) qui, après un léger repli en janvier, confirment la tendance à une certaine stabilité de leur fréquentation. En cumul annuel, la métropole ligérienne (+15,7%) se détache nettement, suivie de Beauvais (+9,7%) puis de Bâle-Mulhouse (9,4%), Bordeaux (+9,4%) et Lyon (+8,9%).
C’est du côté de la régularité que s’observe selon la DGAC l’une des tendances les plus franches du mois, avec un redressement spectaculaire des indicateurs ; celui-ci tient à la relative clémence du temps en 2019 et surtout aux conditions météorologiques particulièrement exécrables de février 2018 : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ a ainsi été réduit de 29,9% à 19,9%, soit 10 points de moins, tandis que le retard moyen au départ (tous vols confondus) a été ramené de 17,6 à 11,5 minutes, soit 5,1 minutes de moins que l’an dernier.
Côté mouvements d’avions, le nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine conserve en février une progression très significative (+3,9%). Toujours plus soutenue par la dynamique animant les survols du territoire (+5,1%), la tendance gagne également les vols touchant les aéroports métropolitains (+2,8%), en particulier les vols domestiques intérieurs (+4,0%).
rv2lyon a commenté :
21 mars 2019 - 11 h 12 min
Chiffres toujours intéressants à avoir au mois par mois pour la croissance des différentes plateformes aériennes. S’il était possible d’avoir une information un peu plus complète (ce message est pour Thierry Blancmont) avec un petit tableau des 10 ou 15 premiers aéroports, cela serait parfait. On se rend compte cette année qu’il y a deux croissances, celles des fortes progressions et désormais des aéroports qui marquent le pas fortement comme Nice, Toulouse, Marseille et Orly. Bien que pour la dernière, je pense que la réorganisation totale de l’aéroport va ensuite générer une nouvelle progression du trafic d’environ 5% par an.
Au final 2019 devrait être une bonne année avec des aéroports qui commencent à peser régionalement. Si en terme de nombre CDG et ORY sont toujours loins devant, Nice devrait être un peu au dessus de 14 millions de passagers, Lyon 12, Toulouse et Marseille autour de 10 suivi de près par Mulhouse, Bordeaux et Nantes galopant pour rattraper leur retard à plus de 7 millions. Pour ces trois derniers la progression en 5 ans est exponentielle, ce qui risque de poser des problèmes de qualité de services aux passagers si les infrastructures ne suivent pas l’évolution du trafic.
bobduvar a commenté :
22 mars 2019 - 21 h 41 min
Etonnament rien sur Marseille…
Avec des travaux d’agrandissement qui jouent l’arlésienne, on peut se demander si les chiffres sont si catastrophiques que ça si on ne les communique pas…