Le trafic aérien en France a pour la première fois dépassé en 2018 la barre des 200 millions avec très exactement 206.441.357 passagers commerciaux. La hausse de 4,8% par rapport à 2017 s’est faite sur une croissance limitée à 0,6% des mouvements d’avions, l’emport moyen passant en un an de 102 à 107 passagers par avion.
L’Union des Aéroports Français (UAF) a présenté jeudi les résultats de son enquête statistique portant sur le trafic passager 2018 en France, où la croissance reste soutenue avec +4,8% (contre +5,7% en 2017). Cette croissance est de +4,8% pour les aéroports métropolitains et de +4,2% pour les aéroports d’outre-mer. Même si elle permet de franchir la barre des 200 millions de clients, « un signe fort de la démocratisation du transport aérien » la croissance française reste toutefois moins élevée au regard de la croissance du trafic aérien de l’Union européenne (+5,4% en 2018, +7,7% en 2017), et « inférieure à la plupart de ses voisins européens ». Les déficits de compétitivité du transport aérien en France continuent de peser sur la connectivité aérienne du pays, assure l’UAF.
En 2018, le nombre de mouvements d’aéronefs sur les aéroports français a augmenté très légèrement de 0,6% et le trafic passager de 4,8%. La quasi-stabilisation du nombre de mouvements procède selon l’UAF de l’amélioration constante, ces dernières années, de l’emport moyen qui passe en 2018 à 107 passagers. L’optimisation des capacités aériennes par les compagnies, « sous la pression du modèle low cost », se vérifie aussi sur le long terme. De 2008 à 2018, le nombre de mouvements commerciaux a même diminué de 4,75% alors même que le trafic passager a augmenté de plus de 30% sur la même période. La croissance du trafic passager « n’implique donc pas, contrairement aux idées reçues, un nombre toujours plus important d’avions dans le ciel français ».
Paris, régions, outremer
Avec 51,03% du trafic français, les plateformes parisiennes continuent de représenter plus de la moitié du trafic même si cette part est en constante diminution. La croissance des aéroports parisiens de +3,8% (+4,5% en 2017) est le reflet des bons résultats de la fréquentation touristique de la France. L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle enregistre une croissance de +4,0% (+5,4% en 2017) tandis que l’aéroport de Paris-Orly enregistre une croissance de +3,4% (contre +2,6% en 2017). Les aéroports en région poursuivent sur la lancée de la forte croissance de ces dernières années. Les grands aéroports régionaux (plus de 5 millions de passagers par an) affichent une croissance de +6,6%, les aéroports régionaux entre 1 et 5 millions de clients +5,2%, et les aéroports de proximité (entre 100.000 et 1 million de passagers par an) « en dépit de leur hétérogénéité » +2,8%.
Les TCAM (taux de croissance annuelle moyen) sur la période 2008-2018 des différentes catégories d’aéroport (+4,50% pour les grands régionaux, +3,16% pour les régionaux, +1,92% pour les plateformes parisiennes) « sont le reflet du fort développement du low-cost court et moyen-courrier sur les plateformes régionales », explique l’UAF. Les grands régionaux représentent aujourd’hui, à eux seuls, près du 1/3 du trafic national (31,72%), et ont contribué en 2018 à la croissance nationale à hauteur de 43,02% (contre 40,92% pour les plateformes parisiennes).
La croissance en outre-mer s’est redressée en 2015 ; les aéroports d’outre-mer affichent encore en 2018 une belle croissance de +4,2% (+4,8% en 2017). A noter les belles performances de l’aéroport de La Réunion-Roland Garros (+7,9%) en dépit des difficultés liées en novembre-décembre à la crise des gilets jaunes, de Tahiti-Faa’a (+7,9%) et de Nouméa-Magenta (+ 6%) ; l’UAF souligne en revanche les résultats négatifs de Saint-Martin Grand Case et de Saint Barthélémy liées aux suites de l’ouragan Irma de septembre 2017. Le TCAM outre-mer sur la période 2008-2018 est de +1,88% (contre +2,76% pour la France métropolitaine).
Low cost contre compagnies régulières
Le trafic low-cost reste le moteur principal de la croissance française. Les compagnies low-cost ont contribué en 2018 à hauteur de 66,4% à la croissance française (contre 56,9% en 2017) ; leur trafic représente maintenant 32% du trafic national (34% du trafic métropolitain), avec seulement 25% des mouvements d’aéronefs. La part du trafic low-cost est élevée dans les aéroports métropolitains : 46,4% du trafic des grands régionaux, 54,8% des régionaux, 40,6% des aéroports de proximité (contre seulement 22,3% pour les plateformes parisiennes compte tenu de l’importance des vols long-courriers à Roissy opérés par les compagnies traditionnelles ; mais 40,2% du trafic à Orly est low cost). L’ouverture de bases en 2018 par les compagnies low-cost (par exemple Volotea à Marseille, easyJet à Bordeaux et Nice) vient conforter dynamisme du transport low-cost en 2018. La tendance se poursuivra en 2019 avec la perspective d’ouverture de bases par Ryanair sur un certain nombre d’aéroports grands régionaux (Marseille, Bordeaux, Toulouse).
International et domestique
L’international reste le segment du trafic le plus dynamique en France métropolitaine. En 2018, il a progressé de +5,7% contre +2,4% seulement pour le trafic domestique et représente aujourd’hui 73% du trafic métropolitain. L’international a contribué à hauteur de 86% à la croissance du trafic métropolitain. Les vols Schengen représentent une part importante du trafic des différentes catégories d’aéroports français : 34,3% pour les plateformes parisiennes, 39,2% pour les grands régionaux, 28,6% pour les régionaux et 28,3% pour les aéroports de proximité (le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’espace Schengen). La part de ces vols Schengen dans le trafic français se monte à 35%
Sur le réseau intérieur, les plateformes parisiennes continuent de représenter plus de la moitié du trafic (51,03% du trafic français), même si cette part est en nette diminution. La croissance des aéroports parisiens (+3,8%) est le reflet des bons résultats de la fréquentation touristique de la France. Les aéroports en région poursuivent sur la lancée de la forte croissance de ces dernières années. En 2018, les grands aéroports régionaux (plus de 5 millions de passagers)1 affichent une croissance de +6,6%, les aéroports régionaux (de 1 million à 5 millions de passagers) affichent, eux, une croissance de +5,2%. Les grands aéroports régionaux ont contribué à la croissance française de 2018 à hauteur de 43,02%.
Toujours sur le secteur domestique, sur la période 2008-2018 le taux de croissance annuelle moyen (TCAM) des grands aéroports régionaux est de +4,50%, celui des régionaux de +3,16%. Les vols domestiques représentent 27% des passagers aériens. La part du trafic domestique dans les grands aéroports régionaux s’élève avec 23,2 millions de passagers à 35,4%, dans les aéroports régionaux avec 8,1 millions de passagers à 55,5% (contre 15,4% pour les plateformes parisiennes). L’UAF souligne qu’une taxe kérosène, « qui ne pourrait concerner que les vols domestiques, frapperait en premier lieu les aéroports régionaux, le trafic en région et la desserte des territoires ».
Aérien contre ferroviaire
Chaque mode de transport joue pleinement son rôle dans son domaine de pertinence, et pour l’UAF le développement des lignes ferroviaires LGV a beaucoup réduit la part du trafic aérien dans les liaisons entre les métropoles régionales et Paris. Le transport aérien est « particulièrement pertinent » pour les liaisons internationales desservant Paris et les grandes métropoles régionales, les radiales de et vers Paris en l’absence de LGV, les lignes transversales région-région (segment très dynamique) et le développement touristique et économique des territoires. La plupart des aéroports avec – de 20% de trafic vers Paris sont à moins de 3h de train de Paris : il est ainsi « clairement démontré que, là où le TGV existe et quand la durée du trajet est inférieure à 3h, l’avion ne concurrence pas le train. Le mode aérien a toute sa pertinence, là où les grandes infrastructures de transport terrestre sont inexistantes ».
A l’issue de la conférence de presse présentant ces résultats, Thomas Juin, Président de l’UAF a déclaré : « Dans le cadre du grand débat national, il nous a été donné d’entendre un certain nombre de contre-vérités ou d’approximations sur le transport aérien. Il nous appartient, à nous, professionnels de l’aérien, d’apporter à nos concitoyens un certain nombre d’informations objectivées et de répondre aux inquiétudes. Le mode aérien, qui s’est largement démocratisé ces dernières années avec le développement du transport low-cost, répond aujourd’hui aux besoins de desserte de nombreux territoires et aux besoins de mobilité d’un nombre croissant de nos concitoyens. La question qui nous est posée aujourd’hui est celle de l’acceptabilité de notre croissance et de notre activité. Il nous faut accélérer désormais notre transition écologique pour mieux maîtriser l’impact du transport aérien sur l’environnement ». Les compagnies aériennes se sont engagées dans un plan d’action pour réduire leurs émissions de CO2, rappelle l’UAF, et les vols domestiques et intra-européens sont d’ores et déjà soumis au système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne. Le transport aérien s’est également engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à compter de 2021 via le système de compensation carbone (CORSIA), conclu dans le cadre de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Les exploitants aéroportuaires sont eux, engagés de longue date dans une démarche reconnue internationalement : le programme Airport Carbon Accreditation (ACA) lancé en 2009 par l’ACI EUROPE. Aujourd’hui, avec 40 aéroports certifiés en France représentant plus de 83% du trafic passager français, la France « est le pays au monde qui compte le plus d’aéroports impliqués ».
daisy a commenté :
16 mars 2019 - 8 h 04 min
..et chacun ds voyageurs participe a la marche pour le climat, met bien le verre brun avec le verre brun,va acheter bio, on est tous heureux
mosquito a commenté :
16 mars 2019 - 9 h 52 min
+1000
Le plaisir individuel d’abord…et un geste bidon de bonne conscience de temps en temps…….
Flight Tracker a commenté :
20 mars 2019 - 8 h 47 min
Chiffres terrifiants. À mon avis, le trafic aérien doit être considérablement réduit. Les effets sur la nature et le climat sont dévastateurs. La politique devrait enfin intervenir et réglementer davantage le trafic aérien.