La compagnie aérienne low cost Azul Linhas Aereas a déposé lundi une offre non contraignante pour reprendre des actifs de sa rivale Avianca Brazil en grandes difficultés financières, notamment une partie de sa flotte de monocouloirs Airbus, ses créneaux de vol dans les aéroports du pays – et son AOC.
La spécialiste brésilienne du vol pas cher se dit prête à mettre un maximum de 105 millions de dollars pour rafler les actifs de la filiale locale du groupe colombien, qui s’est placée en décembre dernier sous protection contre les créanciers mais opère toujours. Ces actifs seront transférés dans une nouvelle structure financière appelée NewCo (sans dette ni passif) pour respecter la loi brésilienne sur les faillites. A commencer par environ 30 avions de la famille Airbus A320, qui tomberaient bien puisqu’Azul affirmait le mois dernier vouloir « plus d’avions récents plus vite ».
Avianca Brazil opérait fin janvier 26 A320, sept des 65 A320neo commandés, ainsi que quatre A319 et cinq A318 ; Azul a de son côté mis en service 23 des 53 A320neo attendus (elle a en outre commandé dix A321neo), au sein d’une flotte composée majoritairement d’Embraer et d’ATR. Début février, la low cost avait déjà selon Flightglobal récupéré deux A320neo destinés à Avianca Brazil.
Le contrat inclut aussi environ 70 paires de créneaux de décollage et atterrissages dans les aéroports du pays, de qui permettra à Azul en particulier de doubler sa présence à Sao Paulo-Guarulhos, ainsi que le certificat de transporteur aérien (AOC) d’Avianca Brasil. L’offre est « non contraignante et reste soumise à un certain nombre de conditions suspensives, notamment la diligence raisonnable, les approbations de la réglementation et des créanciers, ainsi que la conclusion de la réorganisation judiciaire d’Avianca Brazil », a déclaré Azul hier, estimant que le processus pourrait prendre jusqu’à trois mois.
Rappelons qu’outre les monocouloirs Airbus, Avianca Brazil opère trois A330-200. Un tribunal de Sao Paulo a jugé hier qu’elle pouvait conserver un peu plus longtemps ses avions malgré le nombre croissant de retards de paiements aux sociétés de leasing, retards qui avaient justement déclenché sa crise financière ; les juges ont reporté à dans quinze jours leur jugement. Le groupe Avianca indiquait de son côté fin décembre qu’il voulait revoir à la baisse une commande de cent A320neo.
rv2lyon a commenté :
12 mars 2019 - 14 h 41 min
Quel est le chiffre réel d’avions à produire par Boeing et Airbus. En lisant leurs communiqués, il y aurait environ 5000 pour l’un, et plus de 7000 pour l’autre. Toutefois, avec la ribambelle d’annulations par des compagnies qui sombrent sous les dettes, qui disparaissent ou se régorganisent, ce chiffre doit grandement diminuer.
A croire que les constructeurs étaient prêts à prendre toute commande même si ils savaient que leurs clients n’avaient pas les épaules solides pour assumer ses commandes.
Alors certes, cela peut faire des heureux qui se portent bien et qui auraient besoin d’avions rapidement, mais cela met aussi tout un paquet d’avions d’occasion sur le marché… Les cimetières vont bien se remplir!
et alors? a commenté :
12 mars 2019 - 15 h 31 min
Dans mes chambres d’hôtes du Val de Loire, je reçois bon nombre de réservations plusieurs mois en avance, dont une partie statistiquement significative, est annulée au fil des jours qui passent, avant d’être remplacée par d’autres réservations. Bien sûr les annulations donnent lieu à des pénalités définies en fonction du préavis entree annulation et date de réservation.
Dois je pour autant refuser des réservations initiales?
Au fond, c’est comme ces passagers qui réservent, annulent, re-réservent…voire sont no-show… Et sans compter ceux qui profitent d’une promo ” ni-échangeable, ni-remboursable” et qui vous font un foin ensuite parce que la vie, les évènements leur font changer d’avis..ou d’envies!
Il en va de même pour les constructeurs aéronautiques dont, j’en mettrais ma main au feu, aucun ne s’imagine livrer 100% de son carnet de commandes: c’est une donnée par eux intégrée…surtout que nombre de ces commandes le sont pour des dates de livraison lointaines, et en plus souvent, même les commandes ” fermes” sont sujettes à reconfirmation a diverses dates..Et on ne parle là même pas des options..
greg765 a commenté :
12 mars 2019 - 15 h 43 min
ça ne change que peu le nombre de commandes. Le transport aérien est un secteur en croissance. Qui dit plus de passagers dit plus d’avions (ou alors des avions un peu plus gros, ce qui est aussi le cas sur certaines lignes).
Il y-a une consolidation en cours (c’est très vrai en Europe, ça l’a été aux Etats Unis), ce qui fait que le nombre de compagnies décroît. Mais celles qui restent grossissent en rachetant les actifs de celles qui font faillite. Par exemple Laudamotion qui est maintenant sous le giron de Ryanair et pour laquelle Ryanair est en train de négocier une commande de 100 nouveaux Airbus. Il n’y a pas si longtemps elle était considérée comme une compagnie en faillite. Aujourd’hui elle commande des avions. Le nombre de compagnies diminue, pas le nombre d’avions !
ThibsVega a commenté :
12 mars 2019 - 15 h 41 min
“La spécialiste brésilienne du vol pas cher”. Vous avez déjà mis les pieds sur un vol Azul ou même fait une simulation sur un comparateur pour sortir un bêtise pareil ? Azul est peut être une low-cost mais n’a rien d’une low fares. Elle opère tout un tas de vols régionaux dans des aéroports paumés et ses tarifs sont, hors peut être long courriers, prohibitifs et systématiquement plus chers qu’Avianca et Gol qui elles n’ont plus n’ont rien de low-cost.
Biloute a commenté :
24 mars 2019 - 14 h 05 min
Pour très bien connaitre le marché brésilien, Azul n’est en rien une compagnie low cost, du moins pas sur les deux dernières années. Elle a su profité de la faiblesse de ses rivales pour prendre des parts de marché en assurant un très bon service. Je vais prendre pour exemple la TAM, compagnie nationale qui avait pour ambition de devenir une compagnie prestigieuse, avec un sens du service client très développé. Après une fusion/acquisition avec LAN CHILE, LATAM est devenue une pure low cost où tout est devenu payant et avec un service offert à la clientèle qui s’est complètement délité.
Azul Airlines, pour avoir voyagé avec eux, est aujourd’hui ce qu’était la TAM du temps de sa splendeur, voir même de la VARIG pour les plus anciens. Azul est aujourd’hui un acteur incontournable du transport aérien brésilien. Et Azul a de l’ambition, et se donne les moyens de ses ambitions, avec d’excellents résultats financiers pour un marché brésilien pourtant en berne. Toutes les concurrentes sont en difficultés avec notamment Avianca Brasil dont on parle dans cet article, mais pas seulement, Goal et LATAM sont également en très grandes difficultés et ont déjà repoussé nombre de livraisons de nouveaux appareils. Il y a de très grandes chances pour qu’Azul récupère l’intégralité des appareils et droits de trafics d’Avianca puisqu’aucune concurrente n’est en mesure de s’interposer. Azul est la compagnie sud-américaine de demain, ils sont bien structurés, ont les moyens de leurs ambitions et font de l’expérience client le dogme de leur entreprise, ce qui plait évidement fortement aux brésiliens qui ont une culture du service client très développé. Et puis quand on sait qui est le fondateur d’Azul, David Neeleman, déjà fondateur de Jetblue aux USA et actionnaire majoritaire de TAP Portugal, on sait que c’est une compagnie qui ne fera pas n’importe quoi et à n’importe quel prix.
Bref, longue vie à Azul qui a su supplanté ses rivales et prendre les parts de marché avec intelligence et de façon surprenante, quand toute ses rivales se convertissaient au modèle low cost. Elle, a surpris par son positionnement en mettant l’accent sur le service et l’expérience client avec une flotte très jeune et des équipes dynamiques. Bravo.