L’année dernière a été selon Airlines for Europe (A4E) « l’une des pires » en matière de retards de vols depuis 10 ans, l’inefficacité chronique du contrôle aérien (ATC) en Europe étant en grande partie responsable d’une hausse de 105% des retards par rapport à l’année précédente.
La capacité limitée du contrôle aérien européen et un manque chronique de personnel sont responsables de plus de 75% des retards en 2018, souligne l’association regroupant les compagnies aériennes Aegean Airlines, airBaltic, Air France-KLM, Cargolux, easyJet, Finnair, Icelandair, IAG, Jet2.com, Lufthansa Group, Norwegian Air Shuttle, Ryanair, TAP Air Portugal, Smartwings et Volotea. Considérant que le trafic aérien européen a augmenté de 3,8% par rapport à 2017, les retards aériens ont grimpé de 105% durant la même période « en raison d’une combinaison de pénuries d’ATC, de grèves ATC, et d’une structure globale inefficace de l’espace aérien de l’UE », souligne A4E. Et de citer Eurocontrol, selon qui quelque 334 millions de passagers (+26%) ont été affectés par les retards et annulations provoqués par le contrôle aérien, coûtant 17,6 milliards d’euros à l’économie de l’Union européenne, soit une augmentation de 28% par rapport à 2017.
Après les retards record de l’été dernier, les directeurs opérationnels des membres d’A4E et les dirigeants des services de navigation aérienne civile (CANSO), l’European Business Aviation Association (EBAA), et Eurocontrol ont lancé le projet « Espace aérien efficient », convenant d’un ensemble de principes et de mesures visant à améliorer la situation le plus rapidement possible. Plusieurs des mesures convenues dans la déclaration de novembre ont déjà été traitées, et seront mises en place pour le début du programme d’été 2019.
La situation reste « honteuse et totalement inacceptable », a dénoncé le patron d’IAG Willie Walsh, tandis que celui de Ryanair Michael O’Leary plaidait pour l’introduction de « plus de concurrence » entre les services du contrôle aérien des différents pays européens. « Comme l’ont montré les derniers mois, un effort combiné des acteurs politiques et opérationnels est nécessaire pour que de réels progrès soient enregistrés. Nous continuons d’appeler les gouvernements nationaux et l’UE à donner la priorité à la réforme du système européen de contrôle aérien », a déclaré dans un communiqué Thomas Reynaert, directeur général d’A4E.
Pour améliorer la situation, l’association recommande aux acteurs politiques de convenir des actions et solutions suivantes :
- Minimiser l’impact des perturbations locales
- Réduire les délais de mises en place (2 à 3 ans) des contrôleurs aériens – avec des déploiements plus rapides et plus flexibles
- Gérer le réseau européen du trafic aérien de manière centralisée
- Intégrer l’espace aérien transfrontalier dans le prochain mandat de la Commission
- Promouvoir un environnement concurrentiel dans la fourniture de services de contrôle de la circulation aérienne (ANSP)
- Exiger que les systèmes de gestion du trafic aérien (ATM) soient interopérables
- Etablir une régulation économique indépendante pour les ANSP
- responsabiliser les ANSP pour les coûts résultant de perturbations provenant du contrôle aérien.
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