La compagnie aérienne charter Enerjet a annoncé sa prochaine renaissance sur un modèle ultra low cost, avec nouveau nom, nouvelle livrée et agrandissement de la flotte à la clé – et avec pour objectif de faire voyager des millions de Canadiens à très bas prix vers la fin 2019.
Basée à l’aéroport de Calgary, la compagnie canadienne va se transformer en ULCC grâce aux « engagements financiers importants » promis par un consortium d’investisseurs canadiens dirigé par le CEO d’Enerjet Tim Morgan et par le fonds d’investissement Indigo Partners, déjà présent dans Wizz Air, Frontier Airlines, Volaris et JetSmart. Les termes de la transaction clôturée le 20 décembre n’ont pas été divulgués. Enerjet « sera renommée, élargie et transformé en un mode de transport aérien abordable pour les voyageurs canadiens », explique-t-elle dans un communiqué. Elle offrira « une structure tarifaire simple à très bas coût, et un vaste réseau de destinations à travers le Canada et les Etats-Unis », sans plus de précisions. Tim Morgan est entre autres le cofondateur et ancien directeur et chef de l’exploitation de WestJet, qui a justement lancé sa propre filiale ULCC Swoop en aout dernier, et dont les premiers vols vers les USA ont débuté cet automne.
« Nous croyons que des millions de Canadiens voudraient avoir une alternative simple, sûre et abordable aux coûts exorbitants des voyages aériens », a déclaré M. Morgan, qui assumera les fonctions de chef de la direction. « Nous sommes extrêmement heureux de bénéficier du soutien des principaux investisseurs canadiens et de nos partenaires chez Indigo. Ensemble, ce groupe dispose de la capacité financière, de l’expérience et de l’expertise opérationnelle nécessaires pour transformer Enerjet en une compagnie aérienne de classe mondiale à très bas coût, qui apportera un choix accru et une concurrence accrue sur le marché canadien ». Bill Franke, directeur général d’Indigo Partners, croit pouvoir « augmenter de manière significative la taille et la compétitivité du marché de l’aviation national et transfrontalier du Canada », l’objectif étant d’être sur le marché « à la même époque l’année prochaine pour aider davantage de Canadiens à rendre visite à leur famille et à leurs amis pendant les vacances et pour les années à venir ».
Enerjet avait lancé ses opérations en 2008 avec une flotte de Boeing 737-700, ayant culminé à neuf appareils. La future ultra-low cost n’a pas plus détaillé ses plans de flotte (elle débutera probablement avec trois avions) que de réseau, mais Indigo Partners s’était signalé fin 2017 en annonçant une commande chez Airbus pour 273 A320neo et 157 A321neo, destinés à ses quatre low cost: 72 A320neo et 74 A321neo pour Wizz Air (Hongrie), 100 A320neo et 34 A321neo pour Frontier Airlines (USA), 46 A320neo et 34 A321neo pour Volaris (Mexique), et 56 A320neo et 14 A321neo pour JetSmart (Chili). Ces quatre compagnies avaient déjà passé commande pour 427 monocouloirs Airbus.
La future compagnie aérienne arrivera dans un marché canadien comptant déjà Swoop donc mais aussi Air Canada Rouge, Flair Airlines (ULCC basée à Edmonton, 9 Boeing) et Canada Jetlines qui se prépare à lancer des opérations sur le même modèle l’année prochaine (basée à Vancouver, deux A320 et cinq 737 MAX 8 en commande).
Pierre a commenté :
27 décembre 2018 - 8 h 12 min
Durée de vie estimée : 36 mois.
Le duopole AC/WS en a vue des compétiteurs et les ont tous poussé à la fermeture en baissant leur tarifs en deçà du coup de revient, le temps que le challenger mette la clef sous la porte.
manu787 a commenté :
27 décembre 2018 - 10 h 27 min
A l’heure où de nombreuses low cost souffrent, font faillite et annoncent des pertes énormes tout en promettant de se maintenir (DY), d’autres continuent de se créer malgré le modèle qui s’essouffle. Avec “quelques” appareils sur un modèle ultra low cost, depuis un aéroport quelque peu “secondaire” au Canada, cette compagnie espère recréer le genre face à Air Canada et ses filiales ou encore Westjet et Air Transat. Bon courage !!
la marge de manoeuvre étant tellement réduite, le modèle fonctionne à condition d’engranger des heures de vols sur un maximum d’appareils avec une économie d’échelle (même flotte, taux horaire pnc/pnt au max du légal, base secondaire,…) et à ce jeu Ryanair et Easyjet survivent en Europe, Frontier et Allegiant aussi malgré quelques passages à vide pour cette dernière. A chaque fois, un nombre élevé d’appareils et une comm bien rôdé autour du prix d’appel malgré les surcouts!
pour une compagnie 100% indépendante qui se verrait naître, c’est peine perdue sur des marchés déjà matures comme ceux d’amérique du nord. Enfin, très certainement…
pacha a commenté :
27 décembre 2018 - 10 h 38 min
le low cost je connais , mais le ultra low cost , là je craint le pire ….après , si il y a des gens s’en accommodent .
Jean Pierre a commenté :
27 décembre 2018 - 16 h 23 min
Est ce que les dirigeants d’INDIGO PARTNERS volent sur toutes ces compagnies qu’ils créent ou auxquelles ils louent des avions ?
Yan a commenté :
27 décembre 2018 - 17 h 33 min
Je vis au Canada (Montréal pour être plus précis) et je n’ai jamais entendu parler de Enerjet (ni de Swoop d’ailleurs), et pourtant, je travail dans le domaine de l’aviation. Faut croire que le Canada Anglais ne veut pas que les francophones profitent du low-cost/ultra low cost. D’ailleurs, le ultra low cost, les sièges et la pressurisation sont en option ? On reste debout comme dans les bus ?