La CAA britannique compte bien forcer la low cost Ryanair à indemniser les passagers affectés par les grèves de son personnel. Ce que la compagnie aérienne refuse.
L’Autorité de l’aviation civile (CAA) britannique a rappelé hier que des milliers de voyageurs avaient été affectés cet été par des annulations de vol à la suite de grèves, mais leur demandes d’indemnisation directement auprès de la spécialiste irlandaise du vol pas cher avaient été rejetées. Les passagers « ont alors pu transmettre leurs plaintes à AviationADR, un organisme reconnu par la CAA pour résoudre les litiges après des plaintes de passagers ». Sauf que Ryanair a depuis informé la CAA qu’elle ne « négociait plus avec AviationADR », ne laissant d’autre choix à l’autorité que d’intenter des « mesures » pour forcer la compagnie à indemniser les passagers affectés. Sans la moindre précision sur la forme de ces mesures, si ce n’est qu’elles pourraient être d’ordre judiciaire.
La CAA déplore dans un communiqué que Ryanair « a décidé qu’une compensation financière n’était pas due en vertu de la régulation européenne dans le cas d’une perturbation du vol provoquée par une grève du personnel de la compagnie ». Et elle rappelle que les grèves ne constituant pas des « circonstances extraordinaires », les clients doivent être indemnisés.
Comme lors de cas précédents, Ryanair a eu beau jeu de rappeler que des tribunaux « en Allemagne, en Espagne et en Italie ont déjà statué que les grèves constituaient des circonstances exceptionnelles », et donc que les règles européennes d’indemnisation « ne s’appliquaient pas dans ce cas ». Elle veut donc croire que la CAA « suivra ce précédent », préférant sans doute s’occuper des relations avec les syndicats – qui devraient être reconnus dans la majorité des pays européens d’ici le printemps 2019.
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