La compagnie aérienne low cost WOW air a décidé de réduire sa flotte de quatre avions, sa reprise par le transporteur national Icelandair étant compromise.
Le groupe Icelandair avait annoncé le 5 novembre 2018 avoir conclu un contrat d’achat portant sur l’ensemble des actions de sa rivale spécialisée dans le vol pas cher, mais WOW air, basée elle aussi à l’aéroport de Reykjavik-Keflavik, a officialisé hier la réduction de sa flotte, dans le cadre d’une « restructuration nécessaire » compte tenu de la dégradation de sa situation financière et des marchés. Les quatre avions concernés, tous gérés par Avolon, sont ses deux Airbus A320 (désormais à Shannon) et deux de ses trois A330-300 (envoyés chez Tarmac Aerospace à Tarbes selon ch-aviation). La low cost conserve dans sa flotte un A320neo, douze A321 (dont un loué à Aruba Airlines), deux A321neo et un A330-300 ; l’avenir de quatre A330-900, qui devaient être pris en leasing chez Avolon, n’est pas mentionné.
Le CEO de WOW air Skuli Mogensen a expliqué que cette réduction de flotte avait été effectuée « en coopération avec ses bailleurs », dans le cadre d’une restructuration « nécessaire de la compagnie aérienne et pour assurer une utilisation maximale de sa flotte restante ». Le marché et la situation financière de la compagnie aérienne « se sont détériorés » depuis l’émission d’obligations le 24 septembre : « un certain nombre d’événements internes et externes se sont considérablement aggravés, et la société s’emploie actuellement à obtenir son financement à long terme », précise le dirigeant qui met en cause « la mauvaise publicité faite à WOW air » mais aussi la faillite de Primera Air qui a « encore empiré l’image des transporteurs transatlantiques à bas coûts », des conditions de paiement plus strictes imposées par les créanciers, les bailleurs et les autorités, ou encore l’augmentation des prix du carburant. « Nous travaillons avec diligence pour rechercher un financement supplémentaire et avons reçu l’intérêt d’un certain nombre de parties, dont Icelandair », ajoute M. Morgensen
Mais Icelandair a annoncé hier qu’il était « peu probable que toutes les conditions de la convention d’achat d’actions en rapport avec l’acquisition de WOW air soient remplies » avant l’assemblée des actionnaires prévue pour le 30 novembre. Le contrat d’achat contient « diverses réserves qui doivent être respectées » mais non précisées par la compagnie nationale dans une déclaration aux autorités boursières. Elle présentera après l’AG des mesures « visant à renforcer davantage son bilan » et soumettra une proposition aux détenteurs d’obligations « visant à trouver une solution à long terme pour le groupe Icelandair et pour eux ».
WOW air, qui a récemment annoncé le lancement de nouvelles liaisons vers Vancouver et Orlando, n’a pas détaillé l’impact de cette réduction de flotte sur le réseau. Mais la route vers Delhi, qui doit être lancée le 7 décembre, pourrait être abandonnée dès la fin janvier selon les GDS, et celle de Pittsburgh est elle aussi en suspens ; la low cost avait annoncé dès octobre la suspension des vols vers St. Louis le 7 janvier prochain.
#WowAir downsizes its fleet by 4 aircraft (2 A320, 2 A330) and announces "weakened financial projections, decrease of sales and liquidity concerns" #airlines #aviation #lowcost pic.twitter.com/DbRAHMsejv
— Leonard Berberi (@leonard_berberi) November 27, 2018
Pet a commenté :
29 novembre 2018 - 8 h 46 min
Il semblerait que Skuli M découvre soudain les aléas du marché.
Et naturellement, c’est la faute du voisin et des méchants commentaires etc..
Se défausser c’est plus facile que reconnaitre être incompétent et s’être planté.
Encore merci aux banques, qui une fois encore, ont prêté à court terme sur un projet foireux et sont parvenues à gagner quelques dignement quelques billes.
Airbid a commenté :
29 novembre 2018 - 9 h 03 min
Dans les affaires qui foirent et qui nécessitent des restructurations financières, les banques sont toujours les premières à consentir des abandons de créance et donc des pertes.
Pet a commenté :
29 novembre 2018 - 14 h 48 min
C’est vrai.
Les banques islandaises ont déjà montré leur talent en plantant le pays.
Repartir se un projet spéculatif était donc normal. Qt à perdre de l’argent, ça ne me semble pas être/avoir été le plan.
Perplexe a commenté :
29 novembre 2018 - 8 h 52 min
WOW air en difficulté et dirige dans un situation qui l’est encore plus en ce lançant dans le marché indien.
Bon chance a eux.
Air-journal blog a commenté :
29 novembre 2018 - 10 h 03 min
Surtout que Icelandair est pro Boeing alors que WOW air est pro Airbus.
Boeing 777-300ER a commenté :
29 novembre 2018 - 10 h 08 min
À mon avis, l’obstacle auquel fait réference Icelandair est l’hétérogénéité de la flotte de la future entité, Wow Air opérant une flotte 100% Airbus et Icelandair une flotte 100% Boeing. Ça risque de coincer un peu.
réponse a commenté :
29 novembre 2018 - 11 h 08 min
Icelandair y avait sûrement pensé avant d’annoncer le rachat…
Bencello a commenté :
29 novembre 2018 - 12 h 38 min
à chaque annonce de ce type, les Ryanair, Southwest et autres Easyjet doivent se féliciter de n’être pas entré directement sur ce marché du low-cost long courrier…
rv2lyon a commenté :
29 novembre 2018 - 12 h 47 min
En annonçant le rahat, cela coupe un peu l’herbe sous le pied de ceux qui auraient pu aussi se positionner. A plusieurs, forcément le prix de rachat augmente. En annonçant ensuite qu’il y a des clauses suspensives drastiques, cela annonce qu’en fait cela ne se fera pas et qu’au mieux, une proposition sera faite à certains personnels qui viendraient à manquer à Icelandair. Par contre, en faisant traîner le dossier cela plonge plus rapidement WOW au dépôt de bilan et un concurrent direct en moins.
Il faut des fois être subtil pour éliminer les concurrents.
Iceberg a commenté :
29 novembre 2018 - 14 h 01 min
Icelandair vient d’annoncer qu’ils renoncent au rachat de Wow malgré un prix d’achat tres bas.
Ça sent la fin pour Wow, avec des conséquences économiques lourdes pour l’Islande.
Encore un qui a eu l’appétit plus gros que le ventre. Il faut une sacré trésorerie pour assurer un développement si rapide.
Pour mémoire, Icelandair exploite principalement des 757 de seconde main.