Le Conseil d’Administration de Jet Airways accélère la mise en place de sa stratégie de redressement, visant entre autres une amélioration des performances opérationnelles et la consolidation de la flotte avec l’intégration du Boeing 737 MAX. Le groupe Tata Sons veut prendre le contrôle de la compagnie aérienne en difficulté, en commençant par une fusion avec Tata SIA qui opère Vistara.
Le Conseil d’Administration de Jet Airways s’est réuni le 14 novembre 2018 pour évaluer les résultats financiers de la compagnie au deuxième trimestre de l’exercice en cours, « sur la base des recommandations du Comité d’audit ». Il a examiné les progrès enregistrés suite à la mise en place de la stratégie de redressement annoncée au trimestre dernier, ainsi que la « réussite d’autres mesures » prises parallèlement par la Direction pour redynamiser la santé économique de Jet Airways. La compagnie a pourtant publié des résultats au T2 moins mauvais que prévus, malgré un environnement difficile entre envolée des prix du pétrole brut, dépréciation de la roupie et une situation difficile en matière de prix dans un marché intérieur en surcapacité. Jet Airways a enregistré au trimestre se terminant fin septembre une perte nette consolidée de 153,4 millions d’euros, comparé à un bénéfice net de 8,7 millions d’euros à la même période l’année dernière, avec un EBITDAR divisé par plus de quatre. En dépit de ce qui précède, la compagnie aérienne met en avant des progrès dans son activité et ses fondamentaux, enregistrant une croissance de 7,3% de l’offre en SKO et de 10,5% du trafic en PKT ; le nombre de passagers a progressé de 2,2% à 7,45 millions ce voyageurs. Malgré la dévaluation de la monnaie, Jet Airways a réussi à maintenir son coût unitaire hors carburant au même niveau que l’année dernière (et en amélioration de 4,2% hors taux de change), « reflétant les efforts de la compagnie pour réduire les coûts sur l’ensemble de son activité ». Les gains de productivité et d’efficacité pour le trimestre ont apporté des améliorations significatives aux statistiques opérationnelles, portant à 84% la ponctualité des vols comme le coefficient d’occupation (+2,5 points de pourcentage) ; les revenus auxiliaires ont augmenté de 9% par rapport à l’année dernière, et ceux liés au fret de 13,7%.
Le CEO de Jet Airways Vinay Dube a déclaré que l’objectif de rentabilité « est clairement défini, pour ce faire, nous sommes en train de transformer durablement la compagnie. Nous restons étroitement engagés auprès de tous nos partenaires qui ont pleinement conscience des défis auxquels le secteur de l’aviation indien est confronté et souscrivent entièrement à ce projet ». Alors que ses équipes travaillent activement au redressement de la compagnie, « nous restons attentifs à la sécurité et à la fiabilité de nos opérations. Nous sommes convaincus que nous allons relever ces défis, honorer nos engagements envers nos actionnaires et retrouver une compagnie aérienne viable stratégiquement parlant qui soit fiable et rentable », ajoute le dirigeant.
Simultanément, Jet Airways explore de nouvelles opportunités pour augmenter ses revenus en entreprenant plusieurs démarches pour améliorer les rendements sur le marché intérieur, « affiner » les pratiques de gestion des revenus, et utiliser les avantages de la connectivité sur ses hubs pour « améliorer les volumes ». Au cours du trimestre, elle a également élargi sa coopération en partage de code avec des partenaires tels que Delta Air Lines, son actionnaire Etihad Airways, Korean Air, Malaysia Airlines et Bangkok Airways offre une croissance et un choix supplémentaires à ses clients. Le revenu tiré des clients volant en partage de codes ou accord interligne a augmenté de 30,9%, pour un nombre de passagers n’ayant augmenté que de 8,6%. La stratégie de Jet Airways inclut la concentration de la capacité, et l’amélioration des fréquences, de la densité et de la connectivité des hubs. Certaines routes non économiquement viables seront « rationnalisées », avec redéploiement des actifs vers des activités « plus productives et économiquement efficaces » au niveau international comme national, en alignant étroitement les capacités sur la demande caractéristique de marchés spécifiques. Avec l’introduction du Boeing 737 MAX 8 (onze entreront en service durant l’exercice en cours), Jet Airways s’appuiera sur « la consommation plus basse et le rayon d’action plus long » du nouvel avion pour remplacer des modèles plus anciens.
Jet Airways recherche cependant toujours des fonds, notamment en vendant une partie de son programme de fidélité Jet Privilege ou en cherchant des opérations « sale-and lease back » pour six de ses Boeing 777, déclarait le directeur financier Amit Argawal après la présentation des résultats. Mais il a parlé de « spéculation » concernant les plans du groupe Tata Sons, qui souhaiterait devenir majoritaire dans le capital de Jet Airways. Selon The Economic Times, Tata SIA (Vistara) fusionnerait avec Jet Airways via un échange d’actions, la nouvelle compagnie ayant alors pour actionnaires la famille du fondateur et président de Jet Airways Naresh Goyal, Etihad Airways, Tata Sons et Singapore Airlines. A plus long terme, Singapore Airlines rachèterait l’ensemble des parts de Naresh Goyal, le quotidien pensant qu’Etihad Airways pourrait rester actionnaire minoritaire. Aucune des parties concernées n’a voulu commenter l’information.
Jet Airways est la première compagnie aérienne internationale de l’Inde. Elle dessert 66 destinations couvrant l’ensemble de l’Inde ainsi que les grandes villes d’Asie du Sud-est, Asie du Sud, Moyen-Orient, Europe et Amérique du Nord. Le réseau domestique de Jet Airways s’étend à travers tout le pays, des villes métropolitaines, aux capitales des États en passant par des destinations émergentes. Le groupe exploite actuellement une flotte de 121 appareils, dont des Boeing 777-300ER, des Airbus A330-200/300, des 737 MAX 8 et NG et des ATR 72-500/600.
Alec_B a commenté :
16 novembre 2018 - 12 h 55 min
petite question aux experts (!) du site : c’est moi ou actuellement les majors aériennes en Inde ne vont pas très bien question financière ?
Boeing 777-300ER a commenté :
16 novembre 2018 - 13 h 32 min
Non non ce n’est pas qu’une impression, les compagnies classiques indiennes vont très mal car le marché intérieur et moyen courrier est pris d’assaut par les low-costs (Indigo en tête) et est devenu surcapacitaire (pourtant l’Inde est un géant démograohique mais l’immense majorité de la population n’a pas les moyens de voyager en avion, encore moins en major, l’Inde n’est pas la Chine) tandis que le marché intercontinental est totalement phagocyté par les compagnies du Golfe qui ont une présence en Inde absolument considérablement compte tenu de la diaspora présente dans les pays du Golfe. A cela se rajoute la bureaucratie et la corruption qui gangrène Air India, vu que c’est une compagnie publique. Jet Airways est épargnée par la corruption mais ses marges de manœuvre sont très faibles.
Joseph a commenté :
16 novembre 2018 - 20 h 02 min
Alors j’ai acheté des billets seront plus valables
Pet a commenté :
17 novembre 2018 - 10 h 08 min
Sans être aucunement un expert.
Le Papa et la Maman du petit jeune qui a créé Indigo ont de meilleures entrées à NewDelhi que Jet, ça a beaucoup aidé le gamin ds sa fulgurante carrière.
Jet et AI existaient bien avant le low cost ( chacune a d’ailleurs sa propre LC), arguer de concurrencecest une blague.
Enfin, qui accorde les droits de trafic ? Les scribouillards de New Delhi( les mêmes qui ont retardé d’un an lesautorisations pour que les 380 puissent se poser.
Ajoutez à cela l’étouffement fiscal, des taxes délirantes, le kéro aux sommets, et Sainte Corruption qui intervient pas mal ds l’aérien.
Intéressant de voir la famille Tata pleine d’ambition pour Vistara.
Qques générations plus tard, reprendra-t-elle le leadership ds l’aérien ?