Les ministres du travail de cinq pays européens ont appelé la compagnie aérienne low cost Ryanair à appliquer le droit de travail local sous peine de « risques juridiques » – y compris là où elle s’est justement engagée à le faire d’ici le 31 janvier.
Envoyée au CEO de la spécialiste irlandaise du vol pas cher Michael O’Leary par les ministres du Travail Kris Peeters (Belgique), Hubertus Heil (Allemagne), Luigi Di Maio (Italie), Nicolas Schmit (Luxembourg) et Wouter Koolmees (Pays-Bas), la lettre publiée dans la presse belge affirme que « Ryanair et ses sous-traitants s’exposent à des risques juridiques en n’appliquant pas les lois locales du droit du travail ». « L’actuelle proposition dans certains Etats membres d’une transition des contrats existants du personnel vers des contrats de droit local est une façon de mettre fin à ces risques », poursuivent les ministres – approuvant donc les termes des accords conclus récemment par la low cost, qui mentionnent la reconnaissance du droit du travail local – par exemple fin janvier 2019 au plus tard en Belgique.
Les ministres évoquent bien sur le conflit social « persistant avec une partie considérable de son personnel dans plusieurs Etats membres », conflit qui mérite une solution « de façon urgente ». Didier Lebbe du syndicat belge CNE-CSC s’est félicité de cette intervention, « la première fois qu’il y a une initiative par les autorités compétentes de 5 pays. Avant tout le monde se renvoyait la balle ». Mais il s’interroge aussi sur le silence de certains pays « également confrontés à l’attitude illégale de Ryanair », en l’occurrence la France et l’Espagne, qui n’ont « pas pris part à cette initiative » dont il espère qu’elle « portera ses fruits ». La low cost vient en particulier dans l’hexagone d’annoncer l’ouverture de deux bases à Bordeaux et Marseille en avril prochain, après avoir promis en janvier qu’elle travaillera « avec les comités de travailleurs/syndicats » sur les conditions d’établissement de ces bases.
Ryanair « observe totalement toutes les lois de l’UE sur le travail. Elle continue à négocier avec ses salariés et leurs syndicats en Europe et nous avons déjà confirmé l’offre de contrats locaux », a réagi hier la compagnie aérienne. Outre la Belgique, des syndicats au Royaume Uni, en Espagne, au Portugal ou en Italie ont signé les accords de reconnaissance par Ryanair et négocient de nouvelles conventions collectives. Mais on rappellera aussi qu’aux Pays-Bas, l’un des cinq signataires de la lettre, Ryanair vient de confirmer la fermeture de sa base d’Eindhoven – malgré une décision de justice.
Inukshuk a commenté :
5 novembre 2018 - 9 h 43 min
Enfin des politiques qui prennent le problème en mains. Honte à notre gouvernement qui, par son silence, approuve tacitement les méthodes de cet esclavagiste.
TumappellespasManu a commenté :
5 novembre 2018 - 21 h 48 min
En meme temps qd notre Macron t’explique qu’il vaut mieux etre chauffeur uber que dealer de shit, ca en dit long sur ce que notre gouvernement a l’intention de nous proposer… vive le pilote uber, taxi uber, livreur uber,….. et pourquoi pas un president de la republique en auto-entrepreneur ??????
aptlhkt a commenté :
5 novembre 2018 - 13 h 16 min
@ INUKSHUK
Sauf erreur, il n’a pas (plus) d’appareils basés en France (après la fermeture de LFML il y a quelques années).
Par ailleurs les propos excessifs et incantatoires comme le vôtres sont puérils. Un CDB à 180 000 € (même avec ce qu’il doit payer en propre) par an sur B 737 n’est pas un salaire d’esclavagiste même si, évidemment, RYANAIR n’est pas un modèle d’employeur. Pour la réalité des faits et des chiffres :
https://investor.ryanair.com/wp-content/uploads/2018/07/Ryanair-FY-2018-Annual-Report.pdf
Enfin, pour ceux qui pratiquent le RYANAIR BASHING, aveuglément, ils semblent ignorer que nombre de jeunes pilotes « frozen atpl » seraient désireux d’entrer chez RYANAIR (en toute connaissance de cause).
Je n’ai jamais travaillé pour RYANAIR (ni n’en suis client) et je ne l’apprécie pas. toutefois, si les critiques argumentées sont d’intérêt (évidemment) le RYANAIR BASHING “ex nihilo” est comme le AF BASHING “ex nihilo” : d’une parfaite vacuité.
mosquito a commenté :
5 novembre 2018 - 16 h 16 min
J’aurais pas dit surtout pour le AF Bashing trop frequent dans les commentaires
Inukshuk a commenté :
6 novembre 2018 - 8 h 37 min
J’en déduis, vu les réponses à mon commentaire, que certains approuvent les méthodes de Ryanair, de ne pas respecter les législations locales en matière d’emploi.
Et que d’autres pensent que, dans une Cie aérienne, seul compte le salaire d’un CdB, il est de notoriété publique que seuls les pilotes servent à quelque chose dans ce métier.
Je persiste et signe, Ryanair n’est pas seulement un racketteur, c’est également un esclavagiste. Demandez aux PNC et aux personnels au sol (même si ces derniers sont très peu nombreux).
Mindyou a commenté :
6 novembre 2018 - 9 h 07 min
Le personnel de Ryanair fait grève parce qu’il s’estime mal payé ? Le personnel d’Air France le fait régulièrement aussi, celui de Lufthansa l’a fait récemment, celui de Brussels Airlines de même, etc … tous des racketteurs et des esclavagistes ?
KK_boudin a commenté :
6 novembre 2018 - 12 h 34 min
Sauf que ces compagnies sont incomparables, alors pourquoi ramener tout au sacro-saint AF lorsqu’on dénonce des pratiques de m..de chez ryr?
Les PN en general se plaignent des conditions, y compris le salaire.
Entre nous 180 kEUR c’est un pipeau, annoncé par la compagnie dans la presse, et repris par les debiles