La compagnie aérienne low cost Ryanair a confirmé hier sa volonté de fermer sa base à l’aéroport d’Eindhoven mardi prochain, malgré une décision de justice lui interdisant de muter ailleurs le personnel non volontaire.
Annoncée le mois dernier par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, la fermeture de la base d’Eindhoven où 49 pilotes sont employés et quatre Boeing 737-800 stationnés avait été portée devant la justice par le syndicat de pilotes VNV. Un tribunal d’Hertogenbosch a annoncé le 1er novembre 2018 que Ryanair avait « abusé de ses pouvoirs en tant qu’employeur en ordonnant aux équipages de partir à l’étranger », et lui a interdit de muter qui que ce soit contre sa volonté. La low cost « n’a pas expliqué la raison pour laquelle le déménagement était nécessaire », et sa décision semblait constituer « une mesure de représailles aux grèves à l’échelle européenne » auxquelles les pilotes néerlandais avaient participé ces derniers mois, précise le verdict consulté par le quotidien Irish Independent ; dans ces circonstances, Ryanair « n’a donc pas le droit de fermer sa base », conclut le tribunal, ordonnant à la low cost de veiller à ce que les pilotes basés à Eindhoven puissent continuer à opérer des vols depuis et vers l’aéroport de la ville. L’intégralité de leur salaire devra en outre être versée.
La low cost a immédiatement réagi, confirmant qu’elle ne modifiera pas sa décision de fermeture. « Tous les pilotes, hôtesses de l’air et stewards se sont déjà vu proposer des transferts de base », a déclaré Ryanair, mais « si des employés préfèrent le licenciement à un transfert de base, nous respecterons ce choix ». Elle souligne que le jugement a reconnu que l’interdiction de fermeture était impossible puisque seuls 16 des 49 pilotes s’étaient portés en justice, et uniquement sur les transferts imposés. Le porte-parole du VNV, Joost van Doesburg, reconnaissait le mois dernier qu’il y a « une attitude attentiste chez certains », tandis que d’autres « ont déjà commencé à chercher un autre emploi ».
Ryanair avait annoncé à la mi-octobre qu’elle fermerait deux bases, Eindhoven donc et Brême en Allemagne, et ramènerait dans celle de Weeze le nombre de 737-800 basées de cinq à trois, dans le cadre de la dégradation de son résultat pour l’exercice clos le 31 mars. La low cost a revu à la baisse ses prévisions en raison de la hausse du carburant, du recul du trafic et de la réduction des réservations à terme, provoquées par des grèves coordonnées entre pilotes et équipages de cabine en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Espagne. Rappelons qu’à Dublin, elle avait envoyé un préavis de licenciement à 300 pilotes et PNC avant de le retirer deux mois plus tard, à la signature d’accords avec les syndicats irlandais.
Zinneke a commenté :
2 novembre 2018 - 8 h 02 min
Interdire de fermer une base, sans blague ! On aura tout vu avec ces kaaskop…
rv2lyon a commenté :
2 novembre 2018 - 17 h 00 min
A quand la suite? Ce feuilleton est plus intéressant que les Marseillais ou autre stupidité. Il pourrait être sympa de voir si la justice Hollandaise va plus loin si ue entreprise privée décide de fermer un site en lui interdisant ensuite tout le territoire à l’ensemble de ses avions… Bras de fer état privé !
Justdoit a commenté :
2 novembre 2018 - 17 h 35 min
Cela nempechera pas ryr de pratiquer le double dutch irish sandwich. Ah cest bizarre, la justice est moins regardante pour ca……