La compagnie aérienne Air France ouvrira les négociations catégorielles avec les pilotes le 5 novembre, trop tard pour le syndicat majoritaire SNPL qui prévient le directeur général Benjamin Smith de la « potentialité d’un prochain conflit ».
Une semaine d’attente avant le début des négociations spécifiques aux pilotes est une semaine de trop pour le SNPL, qui avait refusé de signer l’accord salarial prévoyant une augmentation de 4% en deux temps (comme la CGT) au prétexte de vouloir avoir « une photographie complète » de ce qui attend les pilotes. Dans un tract interne publié par La Tribune, le syndicat explique avoir envoyé le 23 octobre 2018 un courrier au directeur général par intérim d’Air France (et CEO d’Air France-KLM) Benjamin Smith « le prévenant de la potentialité d’un prochain conflit avec les pilotes. Nous comptons sur la lucidité de la nouvelle direction pour reprendre les négociations dans les plus brefs délais. Nous n’hésiterons pas à prendre nos responsabilités et nous mobiliser très prochainement, cette fois en mouvement pilotes seul, si cela s’avérait nécessaire ». Le SNPL demandait l’ouverture des négociations dès lundi prochain, mais la direction a choisi la date du 5 novembre (et le 7 novembre pour les négociations avec les PNC) – pour respecter la tradition de la « semaine syndicale » (la première et la troisième semaine complète du mois) à la demande apparemment du deuxième syndicat représentatif de pilotes, le SPAF.
Ce dernier, ayant quitté l’intersyndicale après avoir participé aux 15 jours de grève qui ont coûté 335 millions d’euros à Air France depuis le début de l’année, avait indiqué dès le 10 octobre sa volonté de signer l’accord salarial, finalement adoubé le 19 octobre par des syndicats représentant 76,4% des voix des salariés (CFDT, CFE-CGC/UNAC, FO/SNPNC et UNSA Aérien ont signé pour les autres catégories de personnel). L’approche des élections syndicales début décembre semble être la seule raison de la direction actuelle du SNPL pour faire monter la pression, afin de pouvoir présenter aux pilotes un accord proche des ses revendications initiales. Rappelons qu’il réclamait 5,1% d’augmentation générale plus 4,7% supplémentaires pour les pilotes, et n’a déjà pas obtenu le changement de dates dans le texte proposé qui aurait pu rendre l’accord de vendredi plus « vendable » (en annonçant les augmentations un jour plus tôt, au 31 décembre 2017 et 31 décembre 2018, Air France se serait plus rapprochée des exigences du SNPL, et aurait laissé le champ des négociations officiellement dégagé pour 2019).
Autre point de blocage pour le SNPL, précise La Tribune, les CSE (Comité social économique) qui remplaceront d’ici la fin 2019 le Comité central d’entreprise selon l’accord de périmètre signé cet été : le syndicat veut un CSE pilotes, un représentant des PNT expliquant que sans cela « nous n’aurons plus que 18 représentants (9 titulaires et 9 suppléants) contre 69 jusqu’ici entre les délégués du personnel et les membres du CHSCT. Ce sera impossible de concilier notre métier de pilotes et celui de représentant du personnel ». La direction réfléchirait déjà à des propositions, mais le Bureau du SNPL a selon le site économique reçu du Conseil une motion lui permettant d’aller jusqu’à la grève pour obtenir ce CSE unique.
Rappelons que si grève il y a, elle ne devrait concerner que les avions d’Air France et Joon, pas ceux de la filiale régionale HOP!.
Aux pilotes pro qui souhaitent rejoindre AF bientôt, émus par certaines rumeurs, je dis clairement qu'ils sont les bienvenus! Le SNPL ne laissera pas baisser les conditions d'embauche. Ce projet envisagé par nos nouveaux dirigeants est une très mauvaise idée. AF a besoin de vous!
— Philippe Evain (@evainphil) October 24, 2018
pacha25 a commenté :
26 octobre 2018 - 7 h 19 min
Surprise : le SNPL Air France parle de grève
ah ben tiens , c’est étonnant….mais cela n’a rien d’une surprise, a force on est habitué.
VIVELACONCURRENCE a commenté :
26 octobre 2018 - 7 h 21 min
Je ne vois pas pourquoi c’est une surprise . C’est dans leurs gènes de mettre les entreprises à genoux, en privilégiant l’intérêt individuel avant l’intérêt collectif
serge13 a commenté :
26 octobre 2018 - 7 h 27 min
Sacré Mr Evain. Un jour, il se retrouvera seul. Je ne souhaite qu’une chose c’est qu’il perde les élections.
Justin Fair a commenté :
26 octobre 2018 - 8 h 23 min
Ce n’est pas impossible… On devrait être fixé dans les mois prochains…
Euclide a commenté :
26 octobre 2018 - 7 h 35 min
Bienvenue en France Mr Smith.
Les tribus gauloises n’ont pas compris pourquoi elles ont perdu devant Jules César à Alésia ? Je parle au niveau de la stratégie. Remplacez ” tribus gauloises” par SNPL.
Rien à changer.
Justin Fair a commenté :
26 octobre 2018 - 8 h 22 min
Oui mais regardez avec quelle sympathie on considère la résistance du village gaulois d’Astérix…
Hermant a commenté :
26 octobre 2018 - 7 h 47 min
Je devais voyager par AF je suis fatigué d’etre pris en otage je prendrai donc une autre Cie ce MR Evain est un voyou un irresponsable le jour où Emirate remplacera AF il ira l’expliquer à ses pauvres adherents
XBirds a commenté :
26 octobre 2018 - 8 h 02 min
SNPL et grève = pléonasme, absolument aucune surprise ici
Les vrais patrons d’une boîte sont toujours les clients. Arrêtez de prendre af, et tous les problèmes de cette compagnie se régleront d’eux mêmes.
Justin Fair a commenté :
26 octobre 2018 - 8 h 19 min
Le tract parle de “potentialité” de conflit… Je crains que si le BAF, voulait aller au delà des paroles, ses représentants ne se retrouvent bien seuls à faire grève…
Pet a commenté :
26 octobre 2018 - 8 h 30 min
Ha ha ha!
L’opérette repart en tournée.. sortez les strass et paillettes.
Et on veut nous présenter les mêmes gus comme « responsables »…