La compagnie aérienne low cost Ryanair a vu son bénéfice reculer de 7% sur la période avril-septembre, une première en cinq ans, l’impact des grèves du personnel navigant sur les réservations et la hausse du prix du carburant étant citées comme raisons principales.
Le profit de 1,2 milliards d’euros enregistré durant le semestre au 30 septembre 2018 par la spécialiste irlandaise du vol pas cher reste impressionnant, mais son recul pendant la très lucrative saison estivale fait suite à un avertissement sur les résultats. LA marge nette recule de 4 points à 25%. La prévision annuelle reste comprise entre 1,1 et 1,2 milliard d’euros (hors Laudamotion basée à l’aéroport de Vienne), ce qui représentera une baisse entre 17% et 24% par rapport à l’année dernière qui a établit un record historique. Et le CEO Michael O’Leary soulignait ce matin que les prévisions tenaient compte d’un prix du billet d’avion « ne baissant pas davantage » durant la saison hivernale qui s’annonce : ces prix « vont rester faibles » en raison des surcapacités et de l’impact d’un cout du carburant « significativement plus élevé », a-t-il expliqué en commentant les résultats semestriels.
Les revenus de Ryanair entre avril et fin septembre ont eux progressé de 8% à 4,79 milliards d’euros, avec en particulier un bond de 29% des revenus auxiliaires. Mais le prix du pétrole en hausse a impacté le bénéfice, tout comme les grèves de PNC et de pilotes dans plusieurs pays européens qui ont entrainé une chute des réservations proches des départs – quand le prix du billet est plus élevé. Le dirigeant met toutefois en avant « l’avantage concurrentiel de Ryanair en termes de coûts », qui selon lui ne cesse de se creuser ; « à moyen terme, la consolidation créera des opportunités de croissance pour le modèle de Ryanair basé sur les prix les plus bas et les coûts les plus bas ».
Le risque d’un Brexit dur («no-deal») en mars 2019 est en augmentation, déclare d’autre part Ryanair : « Bien que nous espérons qu’un accord de transition de 21 mois de mars 2019 à décembre 2020 sera mis en œuvre (et prolongé), nous restons préoccupés par le fait que le temps nécessaire pour mener à bien un tel accord est en train de se raccourcir ». En cas de Brexit dur, les actionnaires britanniques seront traités comme originaires de pays non membres de l’UE ; dans ce cas, le conseil d’administration « restreindra les droits de vote de tous les actionnaires non européens (et les limitera à la vente d’actions uniquement à des ressortissants de l’UE) » afin de garantir que Ryanair reste détenue majoritairement et contrôlée par les actionnaires de l’UE. La low cost rappelle qu’elle a demandé un AOC britannique pour « protéger » ses 3 liaisons intérieures avec le Royaume-Uni, et se dit en bonne voie pour le recevoir avant la fin de l’année.
Aucun commentaire !