La compagnie aérienne low cost Ryanair a revu à la baisse de 12% son objectif de bénéfice annuel ajusté, les grèves de son personnel navigant ayant entrainé une baisse du trafic et du nombre de réservations. Deux bases seront fermées pour l’hiver, à Eindhoven et Brême, et elle prévient que tout nouveau mouvement aggravera encore ce recul des résultats financiers.
Dans son communiqué du 1er octobre 2018, la spécialiste irlandaise prévoit un bénéfice net annuel à fin mars 2019 (hors Laudamotion en Autriche) entre 1,10 et 1,20 milliard d’euros, alors qu’il était jusque là estimé entre 1,25 et 1,35 milliard – déjà inférieur à l’année dernière (1,45 milliard). Ryanair cite quatre raisons à cette révision à la baisse des résultats financiers : une baisse de trafic en septembre, pour cause de deux jours de grève « coordonnés par les pilotes et PNC » en Allemagne, Belgique, Hollande, Espagne et au Portugal ; des tarifs plus bas au troisième trimestre pour les réservations à l’avance de billet d’avion, en particulier pour les vacances d’automne et la période de Noël, « la confiance des clients étant entamée par les grèves » ; des coûts plus élevés au nom de la règle européenne EU261 pour compenser les passagers affectés par ces grèves ; et des prix plus élevés pour le carburant n’ayant pas fait l’objet d’une couverture, soit 10% du total, avec un baril à 82 dollars.
Rappelant que les conflits sociaux « inutiles » sont menés par des syndicats « pilotés par les compagnies concurrentes », Ryanair souligne qu’elle a pu assurer 90% de son programme de vol pendant les grèves. C’est surtout la perte de confiance des clients qui l’inquiète, en particulier pour les prochaines périodes de vacances. Le CEO Michael O’Leary explique que comme chez d’autres compagnies aériennes, une baisse de capacité pour la période hivernale est nécessaire, atteignant 1% du programme à compter du 5 novembre. Les bases dans les aéroports d’Eindhoven et Brême (4 et 2 Boeing 737-800 respectivement) seront fermées, même si la majorité des routes continuera d’être exploitée, tandis que celle de Düsseldorf-Weeze sera « réduite » de cinq à trois appareils. « Tous les clients concernés » ont été contactés par email ou SMS » lundi matin et seront replacés sur d’autres vols ou remboursés, assure le dirigeant qui va maintenant consulter les pilotes et équipages de cabine dans ces trois bases « afin de minimiser les pertes d’emploi. Nous prévoyons d’offrir des postes vacants à nos pilotes dans d’autres bases de Ryanair, mais comme nous avons un surplus important d’équipage de cabine d’hiver, nous explorerons les congés non payés et d’autres options pour minimiser les pertes de postes de PNC », précise Michael O’Leary.
Ryanair prévient au passage que toute nouvelle grève pourrait entrainer une nouvelle révision à la baisse des prévisions comme de la capacité pendant l’hiver. La plus grande compagnie aérienne en termes de passagers accueillis a aussi réduit d’un million le total prévu sur l’année, à 138 millions de passagers. Ces annonces ont sans surprise entrainé une chute de son action en bourse, à près de 10%, mais aussi de celles de ses concurrentes qui seront obligées de s’aligner sur les baisses de prix prévues par Ryanair (prévision à -2% contre stable auparavant) pour mieux remplir ses avions : Air France-KLM, IAG, easyJet, Wizz Air ont également enregistré des baisses hier.
Touring a commenté :
2 octobre 2018 - 12 h 19 min
A les écouter les grèves ne touchent jamais qu une minorité de leur programme journalier et n ont pas d impacte majeur sur les operations. (Commentaires pour juste pour discriminer les actions de leurs employés). Par contre quand on en vient aux comptes et résultats, là la perte est majeure avec chute du court de l’action, etc…. (et bien sûr ce management rejette la faute sur les employés).
Plus pathétique et hypocrite, tu meurs. Quelle honte cette boite!!!
Eddy Donck a commenté :
2 octobre 2018 - 20 h 35 min
Les grèves même très partielles ont un quadruple impact : il faut rembourser les billet sur les vols annulés – il faut payer les indemnités européennes – il y a une diminution des réservations suite à la méfiance des usagers – et il faut baisser les tarifs pour tenter de récupérer la clientèle. Les prévisions financières de Ryanair sont toujours très prudentes, Ryanair s’en tirera très bien, comme toujours – et sera très loin de faire des pertes.