La compagnie aérienne Jet Airways aurait obtenu un répit de la part de ses créditeurs et trouvé un accord avec ses partenaires commerciaux, y compris Boeing qui aurait accepté de lui rendre temporairement une partie de l’argent déposé lors de sa commande pour 125 737 MAX.
L’horizon financier de la compagnie privée indienne s’est apparemment éclairci, après les rumeurs du début du mois faisant état d’une recherche de près de 400 millions de dollars auprès des investisseurs. Selon le Business Standard, Boeing aurait accepté de « restituer temporairement » une partie de l’acompte déposé par Jet Airways quand elle a commandé plus de cent avions 737 MAX ; elle devrait toutefois rembourser le montant (non précisé) avant de prendre livraison du prochain appareil. Deux MAX 8 sont aujourd’hui en service, configurés pour accueillir 12 passagers en classe Affaires et 162 en Economie. Le quotidien indien rappelle que le même genre d’arrangement avait été proposé par Boeing à la low cost Spicejet en 2014.
Jet Airways négocierait également avec les sociétés de leasing SMBC Aviation Capital et GECAS, fournisseurs d’une partie de sa flotte afin d’en réduire ou étaler le financement, ainsi qu’avec des établissements de crédit étrangers, chez qui elle chercherait à obtenir une dérogation de 185 millions de dollars. La compagnie aurait d’autre part reçu de l’Autorité indienne des aéroports (AAI) une prolongation de 15 à 30 jours du crédit contracté pour payer toutes les taxes et redevances aéroportuaires.
La hausse du prix du carburant et la concurrence féroce sur le marché indien ont déclenché une crise de liquidités chez Jet Airways, dont Etihad Airways détient 24% du capital (et refuse d’en rajouter), et elle n’aurait plus que 60 jours de trésorerie devant elle. Ce qu’elle nie, mais ses résultats trimestriels attendus début aout ne sont toujours pas publiés. Sa dette nette atteignait 1,2 milliard de dollars le 31 mars 2018, dont près de 860 millions de dollars qui devraient être remboursés en mars prochain. Sur les onze dernières années, elle a présenté des résultats annuels en déficit à neuf reprises (-91,3 millions de dollars en 2017).
Boeing 777-300ER a commenté :
27 août 2018 - 14 h 28 min
Après Air Berlin et Alitalia, voilà que Jet Airways entre en crise. Il y a décidément une malédiction Etihad. C’est quand même aberrant que sur un marché aussi énorme que l’Inde, les compagnies locales (excepté Indigo et Vistara) aient autant de difficulté à gagner de l’argent. À la limite, Air India est une compagnie publique donc il doit y avoir de la corruption et la bureaucratie indienne qui grèvent les comptes de celle-ci mais Jet Airways est 100% privée donc elle est censée fonctionner de façon rationelle.
Ces difficultés sont d’autant + étonnantes qu’elles apparaissent de façon soudaine alors qu’il y a quelques mois encore, Jet Airways envisageait de racheter Air India à l’État Indien. Puisqu’Etihad Airways est en plein marasme, c’est peut-être l’occasion pour cette dernière de vendre ses parts à Air France-KLM qui malgré les conflits sociaux va quand même mieux. Ça serait quand même dommage de laisser le marché énorme qu’est l’Inde lui passer sous le nez…
Bencello a commenté :
27 août 2018 - 15 h 02 min
Si cela devait empirer, ce serait un nouvel exemple du “flair ” de Etihad dans ses investissements .
Un petit conseil pour un éventuel placement ? Demandez “EY Invest” ils ont des bons tuyaux…
Oh la la a commenté :
27 août 2018 - 15 h 22 min
Toutes les compagnies où Etihad détient du capital sont en difficulté…Air Berlin et Darwin Airlines –> faillite… Alitalia maintenant Jet Airways…La prochaine sera t-elle Air Serbia?
Zion a commenté :
27 août 2018 - 17 h 54 min
A mon avis, la prochaine à tourner l’arme à gauche risque malheureusement d’être Air Seychelles.
Etonnant qu’EY ne se soient pas intéressé à Sri Lankan Airlines dans un proche passé… ?
Alitalia & Air Berlin a commenté :
27 août 2018 - 21 h 18 min
Alitalia et Air Berlin n’avaient pas attendu EY pour être en difficulté !
Ces compagnies l’étaient déjà avant !
D’ailleurs personne n’a voulu reprendre Air Berlin qui a disparu.
Le sauvetage d’Alitalia est un serpent de mer avec lequel les gouvernements italiens ont dû composer depuis quinze ans.
Malgré la création de la nouvelle Alitalia en 2009 (reprise in extremis par la CAI de Roberto Colaninno après l’échec d’une première tentative de privatisation) donc bien avant EY !
Alitalia est en procédure de faillite, déficitaire et sous perfusion financière du gouvernement italien, avec sur le dos une enquête européenne pour le prêt de 900 millions d’euros…
Jet Airways. a commenté :
28 août 2018 - 7 h 53 min
“Sur les onze dernières années, elle a présenté des résultats annuels en déficit à neuf reprises”
Etihad ne gère pas Jet Airways ! Donc quel rapport ?
Participation en plus minoritaire, les indiens étant largement majoritaires.
Parmi ces 11 années, 2015 a été bénéficiaire (EY étant présente): Jet Airways avait annoncé un profit net de 166 millions d’euros. Voir :
http://www.air-journal.fr/2016-06-01-resultats-annuels-record-et-promotions-pour-jet-airways-5163866.html
On peut donc bien faire dire ce qu’on veut à un article qui parle de Jet Airways, une compagnie endettée mais pas du tout gênée de commander par ailleurs 125 B737 ! Wow !
C’est ce qu’on appelle dans un foyer, vivre au dessus de ses moyens.
EY a certes fait des erreurs et de très mauvais choix en plaçant ses $ dans des compagnies en difficultés mais après tout, elle l’a fait avec son argent.
Pet a commenté :
29 août 2018 - 0 h 51 min
À ne pas oublier ! Dans la famille Etihad, la plus patraque est Etihad elle-même, et apparemment, les méchants banquiers ne la suivent plus, y compris les banques d’état de AbuDhabi qui refusent d’éponger son déficit.
Les investissements pouvaient être judicieux ( dsAZ AB etc..), c’est le business plan qui était complètement hasardeux et sans crédibilité. Trop ambitieux ds ts les cas de figure, trop coûteux sur des marchés inconnus et mal maîtrisés. Un plan de développement complètement véreux.
Et le personnel finira par trinquer à cause de l’incurie de pareils décisionnaires.
JetAirways est la parfaite conjugaison des délires que savent avoir les Indiens, conjugués à ceux des roitelets ds le Golfe:la baffe sera cuisante.
La prochaine sur la liste est QR, désolé pour le fan club.
Pet a commenté :
30 août 2018 - 1 h 10 min
Chez Jet, même la couverture kéro est et demeure complètement nulle! À quoi sert donc un partenariat si stratégique que celui d’EY ?
J’ignore les sources d’AJ, d’autres (crédibles) annoncent une situation totalement catastrophique, voire terminale.
Excellente compagnie à ses débuts, qui suivra sans doute Kingfisher.,